mardi 18 novembre 2008

PETIT RAFFRAICHISSEMENT DE MEMOIRE ET EPITAPHE POUR UN PARTI DEFUNT

"Ségolène a pour Frèche les yeux de Chimène"
Faut-il rappeler les propos orduriers dont la simple relation serait infâmante de l'ancien maire de Montpellier concernant les harkis ou son indécente provocation à connotation plus que ségrégationniste sur la couleur de l'équipe de France, et bien non, tout cela, les propos de Frèche, ce ne sont que "maladresses" qui apparaissent sans doutes vénielles à la dame du Poitou en comparaison des avanies subies par icelle dans son propre parti pendant la campagne des présidentielles.
Les personnes qui à juste titres se sont senties blessées par les propos racialisants de Georges Frêche apprécieront.
Que penser de cet éloge d'un mégalomane de la part d'une candidate qui pourtant ne cesse d'exalter la France Métissée.
Cette excuse absolutoire à l'égard de Frêche est insupportable. C'est du même ordre que certains présidents de région de droite acceptant les voix du FN.
Et c'est la même Royal qui suspecte Delanoë de manquement au code d'honneur, comme si en soi exprimer sa préférence était un crime de lèse-majesté.
La sincérité chaleureuse de Martine Aubry, dont la filiation sociale-démocrate est en ligne directe n'est-elle pas préférable à la mise en scène permanente.
Un parti politique, ce n'est pas la Star Academy, or c'est cette triste image que donne le PS depuis quelques temps déjà. Et la désignation de Royal comme candidate à la présidentielle portait déjà en germe cette transmutation du discours politique en starisation.
Il en est des partis comme des empires, ils naissent, ils croissent et ils meurent. Le PS dans sa forme moderne est né à Epinay, il a prospéré parce qu'il y avait Mitterrand et que celui-ci était un leader incontesté, et il meurt parce qu'il n'y a pas d'héritier à la hauteur qui fasse que devant lui on se retire avec empressement de la course à l'investiture comme le fit Chevènement en 1981 ou sans plaisir comme le fit Rocard cette même année.
Les motions avaient comme intérêt de donner périodiquement un os à ronger aux lionceaux qui n'avaient pas alors la tentation de défier le vieux lion. Celui-ci une fois mort, et parce qu'aucun n'a les armes suffisantes pour l'emporter, c'est l'entredéchirement. Et le débat se transforme en bûcher des vanités.
Il en est aussi des partis comme des espèces animales. La sélection naturelle fait son oeuvre. Seules survivent ceux qui s'adaptent. Les autres le temps venu viendront simplement rejoindre la galerie des dinosaures.
La Fortune gouverne le monde aveuglément. Les anciens l'avaient bien saisi, y compris Scipion entrant en pleurs à Carthage que pourtant il venait de vaincre.
Cf Appien, Histoire d'Hannibal.
"Alors Scipion fondit en larmes, laissant voir qu'il pleurait sur l'ennemi. Puis il médita longuement en lui-même, ayant pris conscience qu'il faut qu'une puissance divine fasse traverser aux cités, aux peuples et aux royaumes, tous autant qu'ils sont, des mutations comparables à celles que connaissent les particuliers, et que tel fut le sort d'Ilion (NDR : Troie)... Tournant les yeux vers l'historien Polybe, il dit, soit à dessein, soit que ces vers lui eussent échappé (NDR : citant Homère, Iliade, VI, 448-449):
"Un jour viendra où la sainte Ilion aura vécu, et Priam, et les guerriers de Priam à la bonne lance de frêne".
Nos philosophes grecs nous mettent sans cesse en garde contre l'orgueil, qu'ils nomment ὓϐρις, et l'on se dit que le PS n'en serait peut-être pas là si du temps où il était aux commandes de l'Etat, il n'avait pas participé à la première étape de l'éradication préméditée des humanités.

Aucun commentaire: