mercredi 19 novembre 2008

ET SI L'ON REFAISAIT UNE CURE DE SEGOSTOP?

Ceux qui auront suivi le JT sur France 2 auront dû supporter l'intervention de Ségolène Royal qui a encore fait preuve de sa méconnaissance des mécanismes économiques.
Faut-il rappeler que les mesures prises en faveur des banques sont des relèvement de seuil de garantie en cas de faillite de celles-ci. Ce n'est donc pas de l'injection directe d'argent. Et puis une intervention à titre de garantie fonctionne comme une caution, c'est-à-dire qu'elle crée au profit du garant une créance répétible sur les actifs du débiteur. Et en cas de faillite, chacun sait que les actifs sont répartis par le liquidateur suivant un ordre de priorité fixé par la loi et l'Etat est compté au nombre des créanciers privilégiés.
C'est donc par pure démagogie que Royal prétend que le gouvernement trouve 2500 milliards pour les banques et rien pour les pauvres. C'est proprement indécent d'oser proférer de tels mensonges.
Passons sur le dernier fantasme. Le PS serait-il donc en banqueroute au point que Royal envisage la vente du siège historique de la rue de Solférino. Décidément, il est des collusions pour le moins fâcheuses, le pardon accordé à Frêche qui en matière de propos discriminatoires fait honte aux vrais républicains, et l'on ne peut s'empêcher de comparer la vente du siège de la rue de Solférino à la vente d'un certain Paquebot pour cause de banqueroute électorale.
Quelle sotte naïveté qu'il suffirait de transférer dans un arrondissement moins huppé et faire croire que cela suffit à se rapprocher du peuple alors que pour la même Royal la rue où est située le cours Florent est infréquentable pour y laisser aller ses propres enfants.
Et toujours cette invasion du "moi, je", et si peu de nous. Décidément, la leçon du yes we can de Barack Obama n'est pas assimilée. C'est inquiétant pour qui prétend vouloir parler au nom de tous.
Et il ne manquait plus que la tentative de récupération maladroite de la grève des enseignants. Mais ceux qui sont au fait savent quelle idée Royal se fait du mouvement syndical, tout juste bon à servir de courroie de transmission au PS et quelle idée Royal se fait du travail des enseignants et des réalités quotidiennes de l'exercice de leur métier.
Faut-il rappeler que Ministre déléguée à l'enseignement scolaire, Royal a déclenché par ses propos irrationnels une crise de confiance aussi profonde que celle que Rachida Dati a provoquée dans la magistrature?
Faut-il rappeler qu'avec Allègre son ministre de tutelle, elle a fini par mettre dans la rue un million de personnes n'en pouvant plus d'être traités avec autant d'irrespect?
Faut-il rappeler que Royal a séparé durablement de la gauche bien des enseignants humanistes qui se reconnaissaient dans la générosité incarnée par les premiers temps du septennat de Mitterrand, mais qui n'ont pas retrouvé leurs idées humanistes dans la conception populiste et démagogique qu'avait Royal pour administrer le secteur qui lui était dévolu.
Les hommes et femmes politiques qui entraînent l'adhésion sont d'abord ceux qui ont des convictions fermes, des valeurs où l'on sent l'adéquation entre la personne et les idées, et enfin qui ont compris qu'en politique plus qu'ailleurs, pour reprendre le mot de Pascal, le moi est haïssable.
Ségolène Royal n'est visiblement pas au nombre de ces hommes et femmes politiques. Et l'on comprend mieux pourquoi Nicolas Sarkozy tient tant à réitérer la configuration de 2007 en 2012.
Nombreux furent les centristes à dire en 2007 "voter Royal c'est élire Sarkozy". Refaire la même chose en 2012 conduirait immanquablement au même résultat et entraînerait dans les pertes et fracas tous ceux qui auraient eu même fugacement fait allégeance à Royal ou donné l'impression de le faire.
François Bayrou a nettement pris position par rapport à une alliance ou un programme commun avec le PS. C'est non et définitivement non. On ne peut pas être plus clair.
Cela signifie que le Modem n'a pas vocation à être assujetti au PS et encore moins à servir de faire valoir des ambitions présidentielles de Royal.
L'ex candidate du PS a simplement du centre une vision instrumentalisée, un réceptacle de voix pouvant éventuellement être captées mais pas un mouvement politique autonome avec qui l'on pourrait débattre sans arrière pensée.

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