mercredi 19 novembre 2008

SUR LES JOURNEES DE LA DEMOCRAITE LOCALE

Même si l'on peut concevoir un certain scepticisme pour toutes les manifestations organisées à grand renfort de com' par la Mairie d'Angers pour donner l'impression qu'elle fait quelque chose, les journées de la démocratie locale permettront peut-être aux angevins de faire entendre leur voix.
Seulement, le slogan "libérez vos idées" est bien curieux. Est-ce un aveu qu'on les avait bridées et sous-entend on que le 28 novembre passé, on les remettra bien vite sous le boisseau?
Heureusement que bien des Angevins n'ont pas attendu Jean-Claude Antonini et sa majorité municipale pour avoir effectivement les idées libres et ce de façon permanente.
La liberté des idées comme la liberté de parole ne se décrète pas, et c'est d'abord un état d'esprit. Tant de gens à gauche comme à droite s'accomoderaient fort bien de l'asservissement des idées, ou vivraient fort bien un régime sans élections ni renouvellement des pouvoirs, puisqu'il suffirait en fonction de l'origine géographique, de la profession exercée, du quartier où l'on habite, du revenu, de ses choix de vie, etc... de traduire tout cela en voix attribuée à tel parti, sans que le citoyen - redevenu sujet - ait même à s'exprimer.
Seulement ce n'est pas ainsi que les choses se passent, et il est tout à fait sain pour la démocratie que les électeurs ne soient pas des assignés à résidence politique permanente.
Les citoyens de la ville ne sont pas seulement des administrés devant qui on viendrait délivrer la bonne parole en dehors de laquelle il n'y aurait pas de salut.
Il est en particulier important pour notre cité d'Angers, que des voix toujours plus nombreuses s'élèvent pour redonner à celle-ci la place qui est la sienne, c'est-à-dire d'une cité audacieuse, dynamique, en phase avec le progrès des techniques et des moyens de communication, et pas une cité qui cultive un entre soi qui ouvrirait la porte à l'irrémédiable déclin dans le concert des villes de l'ouest.
Angers mérite autre chose qu'on la confonde avec Agen, ou qu'on ne sache la situer sur la carte qu'une fois qu'on a cité Rennes ou Nantes.
De même que les cités qui au 19ème siècle refusèrent le chemin de fer se condamnèrent de leur propre fait au déclin inexorable, de même les métropoles du 21ème siècle qui tourneront le dos à la modernité et à l'audace se condamneront tout pareillement au déclin.
Or il y a urgence pour Angers, car dix ans de retard, c'est encore rattrapable, mais il faut se bouger dès maintenant. Cela suppose de faire place à l'esprit d'entreprise, et de faire résolument le pari des jeunes talents. Ceux-ci, de toute façon, si l'on ne sait pas les retenir sur place, sauront de toute façon se mettre au service de collectivités qui auront su croire en eux.
La démocratie locale, ce n'est pas une option, ou un gadget, et il ne suffit pas d'un grand machin communicationnel pour se donner bonne conscience et donner un os à ronger au peuple pendant que les vraies décisions sont déjà prises, c'est une culture du quotidien, car ce qui est important, c'est bien plus ce qui se vit que ce qui se voit.
La seule question qui se pose, c'est de se demander si la Majorité municipale est prête à prendre ce risque. L'on peut au moins cultiver sur ce point un doute raisonnable.

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