jeudi 17 décembre 2009

TRAMWAY ANGEVIN, QUAND LA REALITE FINANCIERE VIENT MODERER LES EXCES D'ENTHOUSIASME.

Il a été procédé mardi 15 décembre à l'inauguration du centre de maintenance de la Ligne Unique du Tramway d'Angers. La cérémonie s'est déroulée sous la présidence de Monsieur Richard Samuel, Préfet de Maine-et-Loire, et à ce titre représentant de l'Etat, dont l'investissement en faveur des déplacements en site propre n'est plus à prouver, ainsi d'ailleurs que le montre les décisions consécutives au récent Grenelle de l'Environnnement. C'est du reste l'une des premières manifestations officielles.
Conformément à la déontologie électorale républicaine, et en raison de la proximité du scrutin régional, afin de ne pas faire interférer une inauguration qui ne concerne que la concession du réseau des transports de l'Agglomération d'Angers avec la campagne électorale, aucun nom d'élu présent quelle que soit sa fonction ne peut par conséquent être mentionné.
En ces moments où le commerce angevin, notamment en centre-ville, est durement impacté par les travaux, qui plus qu'ailleurs amènent leur long cortège de faillites, de fermetures, sans pour autant que les préjudices soient toujours reconnus, il est naturel que l'optimisme de façade et de discours doive être tempéré, ne serait-ce que par égard pour les victimes économiques des travaux.
Parce qu'aussi, le dépassement de l'enveloppe initialement prévue fait craindre qu'une fois encore le citoyen angevin fasse les frais de cette opération dispendieuse dont l'opportunité au moins en ce qui concerne le tracé est éminemment contestable, nous nous permettrons simplement d'émettre le voeu que ces dérapages de coût, à trente ans de distance, ne constituent pas pour les finances angevines un scandale politico-financier - les plus anciens angevins se souviennent certainement de la crapuleuse affaire de la STUDA, où tant l'imprévoyance que l'impéritie, ou la naïveté ont généré en un an une hausse du budget de 53 %, ainsi qu'un déficit grandissant.
A l'heure où nos concitoyens subissent de plein fouet les effets de la crise, alors même qu'il est établi que leur potentiel fiscal est inférieur à la moyenne des villes de taille comparable, il semble que cela ne serait pas excessif dans ce domaine aussi des dépenses d'investissements de chercher d'ores et déjà les économies d'échelle qui s'imposent. En effet, ne nous payons pas de mots, ne nous gargarisons pas de langue de bois, le tramway coûte cher aux angevins, l'erreur manifeste quant au choix de son tracé aura fatalement une incidence sur sa fréquentation. Les hypothèses les plus optimistes tablent sur 35000 passagers par jour, ce qui est connu pour être largement insuffisant, dans la mesure où le seuil de rentabilisation devrait-être de l'ordre de 50000 passagers.
C'est dire si l'heure n'est plus aux incantations, à l'inflation communicationnelle sur le développement durable, aux affabulations mythomaniaques sur le réchauffement climatique, mais bel et bien à la mise en place de mesures qui soient réellement de nature à faire retrouver à Angers et à sa région les chemins de la croissance économique et du rayonnement. Cela suppose d'abord pour l'agglomération de faire des économies sur les chages, si justement nous voulons éviter que nos concitoyens subissent pendant de longues années la contrepartie pécuniaire d'un investissement surdimensionnné et mal pensé.

lundi 7 décembre 2009

QUI PEUT EXCUSER LA FAUTE DE GOÛT DE SEGOLENE ROYAL?

En politique, il y a des choses qui se font, il y en a d'autres auxquelles la façon même de faire enlève toute crédibilité.
Alors que le Mouvement démocrate tient son congrès, la Présidente en exercice de la Région Poitou-Charentes choisit comme par hasard ce moment pour faire savoir au chef de file régional pressenti son offre publique de cinq places sur sa liste.
Rien dans la façon d'agir n'est convenable, tout simplement parce que la décence élémentaire veut que l'on ne vienne pas s'immiscer dans les affaires internes d'un parti quand il tient son congrès.
Que n'eût-on pas entendu si - pure hypothèse - le Président du Mouvement Démocrate, ou l'un de ses plus proches collaborateurs avait pris son téléphone portable pour expliquer aux socialistes quel(le) premier(e) secrétaire ils devaient élire?
Où est par ailleurs le respect dû aux électeurs, puisque s'il y a bien un moment dans la vie politique d'une région où ceux-ci choisissent, c'est bien le premier tour des élections? Or, le centre n'est pas comptable du bilan des présidents socialistes sortants des différentes régions. Rien que ce motif est un motif suffisant pour ne pas se sentir concerné par une offre intéressée de captation de candidatures et de suffrages.
Car lorsque l'on se présente dès le premier tour sur la liste conduite par le chef de l'exécutif sortant, cela revient à dire aux électeurs que l'on assume pleinement et complètement le bilan.
Ce n'est ni respectueux des votes des électeurs de 2004 qui ont précisément voté en connaissance de cause pour des candidats centristes, même unis à des listes conduites par un candidat de droite, et ce n'est pas respectueux des centristes démocrates d'aujourd'hui qui entendent se voir proposer au premier tour une offre suffisante de choix.
Il y a donc dans la manoeuvre inopportune de Ségolène Royal quelque chose qui est en soi inélégant et indigne des moeurs démocratiques. Cela tient tout simplement à la noble idée que l'on ne doit pas s'immiscer en quoi que ce soit dans les instances délibérantes d'un parti en monopolisant de l'extérieur l'attention médiatique et en donnant l'impression de vouloir peser du dehors sur les choix qu'il pourrait être amené à faire.
Ce n'est pas parce que d'aucuns lors des élections municipales ont choisi en parfaite connaissance de cause la sujétion pleinement assumée à des leaders socialistes que c'est un exemple transposable sans risques aux élections régionales.
Ceux qui seraient tentés en toute connaisance de cause de céder au chant de la sirène poitevine et plus généralement au chant des sirènes entendues a senestra parte ne devront pas par conséquent s'étonner de ce que pour leur parti l'indépendance s'éloignerait encore plus qu'il n'en fut pour Ulysse de la fuyante Ithaque.
Qui peut gager aujourd'hui que les électeurs authentiquement centristes qui n'ont pas monnayé leur loyauté envers le Modem auront toujours la fidélité de Pénélope si durant trop de nuits ils sont amenés à défaire la toile d'indépendance tissée le jour?
Faut-il rappeler à Ségolène Royal que la clef de la porte qu'elle a trouvé fermée un certain soir de 2007 n'est pas le seul apanage de celui devant l'appartement duquel, sans doute un soir de manque, elle se livra à une indécente sérénade?

dimanche 6 décembre 2009

NON, LES JOURNALISTES NE SONT PAS DES PIQUE-ASSIETTES.

Plus le temps passe, moins les conseils municipaux d'Angers se passent de manière sereine.
Serait-ce hors de portée d'un maire qu'il respectât ceux qui ne pensent peut-être pas comme lui ou qui ne partagent pas sa manière de faire lorsqu'il s'agit de répartir les subventions pour l'organisation d'événements de nature à contribuer au rayonnement d'Angers.
Lors du Conseil Municipal tenu lundi 30 novembre, en réponse à l'intervention d'une conseillère de l'opposition, le Maire a comparé les journalistes invités au Festival du Scoop à des "pique-assiettes".
De telles images, de telles façons de parler dans une enceinte publique ne sont tout simplement pas de mise. Ce ne sont pas des propos off. Et par le fait-même d'avoir été tenus en conseil municipal par le premier magistrat de la ville, c'est l'image d'Angers dans son ensemble qui est atteinte.
Les journalistes du reste ne s'y sont pas trompés qui ont envoyé cette semaine leurs courriers de réaction à Ouest-France.
Si l'objectif partagé des Angevins et de leurs élus municipaux est de contribuer au rayonnement de leur cité, les petites phrases du caniveau politicien ne sont pas la meilleure des méthodes pour y arriver.
Que l'on songe à tout ce qu'en vingt-cinq ans le Festival du Scoop a apporté à Angers, et que pour assouvir un besoin inavouable de vengeance politicienne, la majorité socialo-écologiste refuse de subventionner, l'on s'aperçoit que pour la dite majorité, prête à laisser partir ailleurs le Festival du Scoop, le rayonnement de la ville n'est peut-être pas la priorité, tant lorsqu'il s'agit des moyens à mettre en oeuvre et des énergies à susciter, les postures politiciennes deviennent le crible au travers duquel il faut préalablement faire passer les projets événementiels qui par leur nature même, contribuent au vivre ensemble, et à l'exercice en acte d'une vie démocratique réellement apaisée.
Les Angevins, peu importe leur vote du 16 mars 2008, n'ont certainement pas demandé à être les otages d'une rancoeur personnelle que leur Maire chercherait à assouvir en coupant les ailes à un Festival dont le seul tort des responsables est de s'être comportés en authentiques démocrates, et de privilégier lors des dites élections le débat des idées, la culture de projet, plutôt que les postures politiciennes d'un autre âge.