mercredi 12 mai 2010

ANGERS 7, L'AGGLO M'A TUER


En 1989, Angers était une ville dynamique, respectée dans le concert des métropoles innovantes. Jean Monnier, son maire avait été l'un des premiers à comprendre l'intérêt d'une chaîne de télévision locale quand l'antenne régionale de France 3 privilégiait Nantes.
TV 10 fut un magnifique outil. Angers 7, préparé pour affronter les défis de la TNT, est aujourd'hui victime des choix aberrants de la majorité municipale d'Angers et de l'agglomération. En raison de leur attitude sectaire et dogmatique, de leur refus de faire confiance à un projet de reprise porté par les salariés, c'est la liquidation judiciaire.
L'écran noir de notre chaîne locale que nous pouvons d'ores et déjà constater ne s'explique que par la seule frilosité de l'agglomération d'investir dans ce média.
Que l'on ne nous objecte pas l'ampleur de la somme (à peine 1 euro par habitant), assez mince quand on la ramène à celles englouties dans des investissements forts coûteux, où les avenants empilés les uns sur les autres finissent par doubler les sommes initialement octroyées, et où l'on cherche vainement le service rendu au citoyen.
Aujourd'hui Angers 7 rejoint donc la cohorte des sacrifiés. Il y avait déjà eu le festival du scoop, immolé sur l'autel des vendettas politiciennes.
Alors on se prend à rêver de ce qu'auraient pu se dire Jean Sauvage, président du département, s'il était encore de ce monde, et Jean Monnier, s'il était encore maire...
Nul doute que les collectivités se seraient entendues pour assurer la pérennité de notre média local.
Alors cherchons la différence, et il ne faut pas être grand clerc pour la trouver.
Angers n'a pas la majorité municipale qu'elle méritait, l'Agglo non plus.
 
Au moment où il aurait fallu se bouger pour le présent et l'avenir d'Angers 7, c'est-à-dire ces jours-ci, et concrètement pour la municipalité et l'agglo consentir à signer un engagement financier, la majorité municipale, via son association Aimer Angers, n'est intéressée que par un sondage concernant la "popularité" (sic) du maire, la question de savoir "s'il est usé" (resic).
Libre à Aimer Angers d'utiliser ses subsides comme bon lui semble, puisqu'il s'agit de fonds privés, mais, il y avait un moyen gratuit de ne pas avoir à se poser ce genre de question, c'était de ne pas se tromper de scrutin le 16 mars 2008.
La liquidation d'Angers 7 n'est hélas que l'un des dommages collatéraux de la frilosité gestionnaire qui sert de guidance politique à notre commune. Que l'on arrête de se payer de mots, la mission de l'élu est d'avoir de l'ambition pour son territoire, la gestion n'étant qu'un moyen de réalisation optimale pour atteindre un objectif. Car enfin, s'il ne s'agissait que de désigner des gestionnaires, le suffrage universel serait superfétatoire, il suffirait de pourvoir aux postes de maires et d'adjoints aux finances sur la base d'un concours sur épreuves écrites et orales, et de nommer aux postes les plus prestigieux les candidats les mieux classés.
Or si le législateur avait voulu qu'il en fût ainsi, il n'aurait pas maintenu le système de l'élection au suffrage universel.
Si au contraire lors des élections la parole est redonnée au corps civique, c'est bien pour que ce même corps civique réponde par lui-même aux questions qui touchent à son avenir, à l'ambition qu'il a pour son territoire.
Or, à Angers, si les résultats du premier tour des élections municipales ont indubitablement sanctionné le maire sortant, les résultats du deuxième tour, suite à une campagne mensongère, reposant sur des ragots diffamatoires, ont induit le corps civique en erreur, le faisant se tromper d'élection et répondre à une question hors sujet. Or aujourd'hui, ce sont les Angevins qui au quotidien paient cette erreur: un mauvais tracé de tramway, dont la dérive des coûts renvoie au retour des coquecigrues la réalisation de la 2ème ligne, aggravant ainsi le mauvais choix initial, c'est la dérive des dépenses somptuaires et les atermoiements sur les projets structurants pour notre territoire, c'est le climat peu agréable de vendetta politicienne qui a pour conséquence la suppression du festival du scoop.
Et aujourd'hui à cette sinistre cohorte des abandons et des trahisons, se rajoute le coup de poignard dans le dos assené à notre chaîne locale.
La grossièreté avec laquelle le premier magistrat de notre cité a répondu aux salariés d'Angers 7, coupables à ses yeux du crime de lèse-majesté d'avoir eu l'outrecuidance d'avoir manifesté lors de la première sortie du jouet sur rail est en soi l'indice de l'absence de crédibilité des arguties mises en avant pour refuser de soutenir la chaîne locale.
Sans doute s'agit-il d'un énième exemple d'application du précepte autocratique selon lequel la soi-disant écoute participative n'est que le paravent misérable d'une décision déjà arrêtée dont on refuse d'assumer les vrais motifs.
Nous sommes persuadés qu'Angers mérite mieux que cela. Mais il importe, si nous voulons que la léthargie et la frilosité ne se transforment pas en coma dépassé et en cryogénisation, de renouer sans tarder avec une vision dynamique de notre territoire, et des attentes de nos concitoyens.
Tout cela passe par un changement de politique, et pour changer de politique, il faut un nouveau maire, une nouvelle majorité.
C'est pourquoi, le moment venu, nous devrons pour changer de maire donner à Angers les vrais moyens d'une nouvelle majorité.
En 2014, se posera avec urgence et acuité la question de l'accession au pouvoir d'une nouvelle génération d'élus, et d'un maire plus en phase avec les vrais besoins des concitoyens, donc plus jeune.
Angers ne devra pas laisser passer cette chance, faute pour elle de se condamner à une irrémédiable régression.
Trop de signes se sont déjà accumulés. Il faut arrêter ce détricotage de l'héritage des générations de l'après-guerre, de ses élus, de Jean Turc à Jean Monnier, sans le combat quotidien desquels Angers ne serait pas ce qu'elle est.
Nos concitoyens méritent vraiment autre chose que la léthargie et autre chose qu'une gestion de rentiers dont l'alourdissement du bas de laine est inversement proportionnel au travail qu'ils fournissent.