mardi 27 octobre 2009

LA VILLE D'ANGERS FAIT-ELLE TOUT POUR LA SECURITE DES DEPLACEMENTS?

Pour le bon sens, on pourrait croire qu'entre une passerelle spécifiquement dédiée aux piétons, et un passage à niveau, même aménagé, sur un axe important où devront cohabiter circulation automobile et tramway, la solution optimale aurait justifié la conservation de la passerelle.
Or pourtant, contrairement à l'avis des commissaires-enquêteurs, la ville a préféré sacrifier la sécurité à ses a priori dogmatiques anti-voiture.
Les arguties développées par les adjoints successifs en charge de la voierie et des déplacements sont de peu de poids.
Non seulement, cette passerelle était utile, puisque permettant une traversée sécurisée pour le flot de piétons, mais on aurait pu la conserver, quitte à abaisser le niveau du sol pour permettre le passage du tramway. Les finances de la ville n'en auraient guère pati, surtout quand on sait que s'agissant de l'argent d'autrui, et s'agissant de projets éminemment contestables, la ville d'Angers ignore la crise quand il s'agit de dépenser, surtout d'ailleurs pour sa com, aussi inutile que tapageuse et tendancieuse.
Ainsi donc, la construction de ce tramway aura multiplié les exemples de ce qu'il ne fallait pas faire:
  • passage par l'hypercentre, au prix d'une voix unique, sur toute la longueur de la rue de la Roë, débouchant de surcroît sur un secteur systématiquement inondé lors des crues décennales.
  • dérapage des coûts, multiplication des avenants aux contrats établis avec les adjudicataires.
  • insuffisante prise en compte de la sécurité:
    • place du Ralliement, vouée désormais à la piétonnisation, le tram traversera de façon dangereuse l'espace piétonnier.
    • boulevard Winston Churchill, la passerelle appréciée de tous est démolie ces jours-ci, ainsi d'ailleurs que toute la végétation qui donnait à ce boulevard l'aspect très agréable d'une rue végétalisée.
    • En lieu et place de tout cela: un passage piéton à niveau des voies, un environnement qui restera strictement minéral et métallique le temps que la végétation repousse.
Et avec cela Angers s'imagine faire du développement durable. Une seule ligne de tramway au mauvais tracé, plombant pour de longues années les finances de l'agglomération et donc les impôts des ménages. Une arrogance insupportable de la majorité municipale lorsque l'opposition demande simplement combien tout cela va coûter. Réponse de la mairie: "on saura le coût final quand tout sera fini." Ben voyons! Comme si pour un investissement de cette nature on pouvait se permettre de considérer que les ressources étaient une manne inépuisable.

Comment se satisfaire des incantations en faveur des "déplacements doux" ? C'est sans doute très bien de promouvoir le vélo. Soit. Mais ce serait encore mieux si les cyclistes étaient un peu plus souvent rappelés aux obligations que leur impose le code de la route, à commencer par l'obligation d'un éclairage efficace la nuit ou au petit matin. Combien de cyclistes se permettent en effet de rouler sans lumières, s'exposant ainsi de manière imprudente, certes, mais surtout exposant les automobilistes, du fait de leur imprudence à eux les cyclistes, à des manoeuvres dangereuses pour précisément les éviter? Combien également voyons-nous de cyclistes prendre à contre sens les pistes cyclables, enfin, les portions de rue sur lesquels on se contente par trois coups de pinceaux de dessiner un vélo?

Promouvoir les rues piétonnes, c'est peut-être très bien, mais il serait certainement plus judicieux de revenir à l'ancienne règle de circulation, c'est-à-dire que les cyclistes doivent tenir absolument leur vélo à la main. Tout cela n'est pas anecdotique, car pour les piétons, ce serait un comble d'êter davantage exposé au risque d'être renversé par un vélo sur une rue piétonne, que par une voiture sur une rue normale pourvue de dispositif de sécurité, et où surtout par nature, il est plus facile pour le piéton de faire attention.

Il n'y a donc pas cinquante solutions si l'on veut que la rue soit un espace partagé. Cela commence par rappeler aux cyclistes leurs obligations. Et force nous est de constater que sur ce point la carence est manifeste. Faire respecter le code de la route par les cyclistes, y consacrer les moyens nécessaires contribuerait certainement davantage à la sécurité de tous.

samedi 24 octobre 2009

PENSONS D'ABORD A L'AVENIR DES PAYS DE LOIRE

Les mois qui viennent vont être politiquement accaparés par la campagne des élections régionales.
Alors osons ce voeu. Que l'on concentre les débats sur les enjeux de notre région telle qu'elle est, dans ses limites territoriales. Autrement dit, nous pensons qu'il s'agit de vivre régionalement les élections régionales. C'est dire si les questions de politique nationale ne devraient pas venir parasiter le débat régional.
C'est pourquoi il convient de dire avec force combien c'est aux forces politiques locales de s'emparer de cette élection et de ses vrais enjeux, qui ne devraient pas être pollués par les questions de positionnement par rapport à l'actuel gouvernement ou par les désirs d'avenir présidentiel de tel ou tel leader national.

Ces présentes élections régionales, pour les ligériens, doivent être l'occasion de dire ce qu'ils veulent pour l'avenir de leur région.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire du bilan si peu glorieux d'une mandature socialo-communiste-écologiste à bout de souffle, tant nous voyons s'allumer de bien nombreux signaux d'alertes:

  • dérapages budgétaires, explosion des dépenses de communications, confondant sans vergogne promotion de la région et auto-promotion de son président sortant.


  • lancement d'un emprunt régional dont le remboursement coûtera cher à notre région, c'est-à-dire aux contribuables.
Où est l'intérêt de souscrire un emprunt en faisant appel à l'épargne des ménages, rendue de ce fait indisponible pour les souscripteurs, qu'il a fallu allécher par un taux bien supérieur à celui qu'aurait consenti une banque?
Est-cela la gestion en bon père de famille? Certes non, car quiconque a un tant soit peu emprunté pour investir sait qu'il a intérêt à obtenir le taux le plus bas possible.
Tant qu'à emprunter pour investir, il eût été certainement plus économe de solliciter les banques, plutôt que de se lancer dans une tendancieuse opération démagogique à si peu de temps des élections.
Ce scrutin régional doit être pour notre région l'occasion de renouer avec le dynamisme qui la rendait il n'y a pas si longtemps attractive, et il n'y aurait que des avantages du même coup à favoriser l'accès aux leviers de la politique régionale de générations plus jeunes.
N'est-il pas temps pour la génération Auxiette-Antonini arrivéee au pouvoir dans leurs mairies respectives en 1977de tourner la page?
N'est-il pas stupéfiant de voir les USA élire sans complexe un jeune président, quand le corps électoral de l'une des régions naguère les plus dynamiques de la France se met à cultiver le repli sur soi, favorisant ainsi l'usure d'équipes et de politiques depuis trop longtemps aux commandes.
La région ligérienne doit saisir la chance qui lui est offerte, et pour les forces politiques qui aspirent à proposer quelque chose de nouveau pour notre région des Pays de Loire, donc à refermer la parenthèse ouverte en 2004, cela implique peut-être de faire taire leurs a priori et leurs suspicions d'un autre âge.

mardi 20 octobre 2009

LA VOIE DES BERGES EST UTILE, ELLE EST AUSSI DESIRABLE.

Rien ni personne ne pourra jamais me faire changer d'avis sur la nécessité absolue de conserver au coeur d'Angers une pénétrante rapide qui en est l'axe structurant.
C'est à l'honneur des maires d'Angers de l'époque, Jean Turc et Jean Monnier d'avoir eu ce don d'apercevance qui fait qu'ils ont raison avant tout le monde.
Les minables arguties des opposants à cette pénétrante étaient déjà celles du PSU des années 75, qui évidemment se gardèrent bien d'expliquer aux habitants d'Angers que si on ne faisait pas la voie des Berges, les voitures passeraient nécessairement lesquelles par le centre-ville, lesquelles par les boulevards Sud qui sans celle-ci seraient saturés, et ne parlons pas des ponts sur la Maine, car si l'on avait écouté en leur temps ces malthusiens, notre ville se serait contentée de ses trois ponts, le pont de la Haute Chaine, le Pont de Verdun, et le pont de la Basse Chaine, et notre ville en moins de dix ans eût été ravalé à celui-d'un chef-lieu de département en hibernation.
Et encore, les besoins de déplacement à cette époque étaient sans doute moindres. Mais plus que tous autres, Jean Turc et Jean Monnier avaient une vision de l'avenir d'Angers, et construisirent eux sans le dire la ville durable, la ville de la mobilité.
Or c'est cette oeuvre que l'actuelle municipalité  enferrée dans un a  priori idéologique anti-voiture, s'apprête à détruire, au nom de lubies d'un autre âge. Rendons hommage à Jean Monnier pour son courage de toujours parler en homme libre, et d'avoir su et dit en 2008, qui incarnait l'avenir, et qui incarnait la stagnation ou le repli.
Puisse venir un jour prochain où les Angevins se désilleront les yeux, et prions pour que d'ici là rien de dommageable à l'avenir de notre ville n'ait été risqué. Caveant ciues nostri ne quid detrimenti urbs  capiat. Que nos concitoyens prennent garde à ce que notre ville ne subisse aucun outrage.

Dans une ville qui aspire à être la capitale d'une métropole de 300000 habitants, les hommes et les femmes ne restent pas dans leurs quartiers, bouclés chez eux, ils travaillent, ils produisent et ils consomment.
Or, le temps n'est plus des sociétés autarciques, où l'on naît, vit, travaille et meurt au même endroit. Le temps n'est plus des villes où chacun reste dans son quartier, sans crainte de passer pour étranger lorsqu'il ose franchir les limites que lui a assignées le partage des territoires du passé.
C'est dire si la mobilité est la caractéristique sociologique la plus marquée de nos sociétés occidentales. L'on peut certes rêver d'un monde idéal où l'on a tout à portée de main à deux pas de chez soi, mais dans le monde réel, ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent.
Le monde du travail impose la mobilité, car le temps n'est plus ou de plus en plus rarement où l'on fait toute sa carrière au même endroit. Par ailleurs, l'allongement des durées des emprunts immobiliers fait que lorsque l'on achète son logement aujourd'hui, c'est en contractant un prêt de 20 à 25 ans, quand pour les générations précédentes, c'était plié en 15 ans.
Or pendant ces 20 à 25 ans de remboursement, nos concitoyens, en très grande majorité peuvent avoir changé de lieu de travail assez souvent, et choisir, quand ils n'y sont pas contraints, à devoir se déplacer pour simplement travailler.
Chaque ville possède ses contraintes liées au milieu naturel et la ville d'Angers n'y échappe pas. Son coeur s'est bâti sur la rive gauche de la Maine, et son extension s'est faite en tenant compte des risques d'inondation. C'est dire si depuis toujours il est apparu indispensable à nos ancêtres andégaves de situer les édifices majeurs et/ou indispensables à la pérennité des fonctions urbaines hors d'atteinte du niveau maximal des crues. Le risque des crues a donc conditionné et conditionne encore de manière durable l'extension de notre cité. C'est dire si Angers s'est construite et développée en tournant résolument le dos à la rivière, qui fut au mieux un moyen de communication par voie d'eau, mais jamais un lieu d'agrément et encore moins un lieu de déambulation où l'on viendrait se montrer (la visibilité sociale étant l'apanage des boulevards de petite ceinture et principalement le Boulevard du centre).
L'exiguïté de l'espace compris entre le bord de l'eau et les maisons de bord de rive, parce qu'Angers à la différence de Bordeaux ou de Nantes n'a jamais développé d'activité portuaire intense, et donc ne dispose pas de friches industrielles de vaste superficie en bord de rivière qu'il s'agirait de valoriser. Les villes qui disposaient de cet atout n'ont jamais sur ces espaces sacrifié l'automobile, parce que précisément à Nantes ou à Bordeaux les quais sont suffisamment larges pour permettre la cohabitation de tous les modes de transports.
C'est dire si prétendre changer le sens de la ville relève d'une démarche qui n'a rien à voir avec plus de deux mille ans d'histoire angevine.
Par ailleurs la densité de sa population, les besoins liés à la vie moderne de se mouvoir rapidement d'un quartier l'autre et de jouer son rôle de chef-lieu de département créent des servitudes qui justifient le besoin d'axes structurants et de capacités de stationnement.
L'on peut souhaiter le développement des transports collectifs, et rêver d'une ville sans voiture. Mais dans le vrai monde, cela ne se passe pas comme cela. Et dans les villes qui ont développé de vrais réseaux de tramway (plusieurs lignes et un bon tracé, bref tout ce qu'Angers n'a pas voulu faire...puisque le tracé par la place du Ralliement a été le résultat d'une décision oligarchique dictée par d'autres raisons que le bien commun...), jamais le développemetn des transports collectifs ne s'accompagnent d'une diminution des trajets en voiture.
C'est dire si l'obturation des trémies de la Voie des Berges, leur réduction à un boulevard "apaisé" à 50 km/h ne peuvent répondre aux besoins de déplacements efficaces et rapides. Car qu'est-ce que cela deviendrait (Rocade Sud ou pas), sinon une longue procession de voitures arrêtées par les ronds points depuis le pont de l'Atlantique jusqu'au Pont Jean Moulin. Voilà ce que serait une circulation apaisée, et le bilan carbone n'y gagnerait certainement pas.
Le bruit non plus, car lorsque l'on fait le tour d'un rond point, on ralentit, puis on réaccélère, alors que la voie des Berges limitée à 70 km/h, impose une vitesse uniforme, plus proche de l'éco-conduite et constituant de ce fait-même une moindre nuisance pour notre ville.
C'est pourquoi la voie des Berges est non seulement utile, mais ses caractéristiques font qu'elle est éminemment désirable (j'emprunte cet adjectif à l'intervention d'un ami qui se reconnaîtra....).
Il faut donc surtout ne pas y toucher.

Il est des causes qu'il faut savoir défendre unguis et rostribus, et la cause du maintien des trémies et de la voie des Berges en est une. C'est du reste cette raison parmi d'autres qui lors de la première élection municipale d'Angers à laquelle il me fut donné de participer, me fit préférer dès le premier tour la liste centre-droite de Dominique Richard en 2001.

Cela va sans dire mais autant le dire, entre les politiciens qui se contentent de rêver d'avenir, et ceux qui proposent aux citoyens de le choisir, ma préférence va vers ceux qui permettent de le choisir.
Ce fut la raison de mon engagement comme soutien à la campagne municipale menée par Christophe Béchu, Michelle Moreau, Laurent Gérault et Hervé Carré.




samedi 17 octobre 2009

LA COUVERTURE DE LA VOIE SUR BERGES : UN SAUT QUALITATIF

L'un des quotidiens de la presse régionale a publié cette semaine une interview de Dominique Richard. Député de Maine-et-Loire de 2002 à 2007, successeur à ce titre d'Hubert Grimault dont il fut le suppléant, Dominique Richard avait conduit la liste d'union UDF-RPR aux élections municipales de 2001.
Ses principaux colistiers étaient alors ... Bernadette Caillard-Humeau, alors présidente d'une association d'usagers du vélo, et le Général Philippe Morillon.
Les électeurs angevins pour peu qu'ils s'intéressent à la chose publique se souviennent que déjà, Dominique Richard proposait la couverture de la Voie sur Berges du Château jusqu'à la place de la République.
Interrogé donc par la presse quotidienne régionale ces jours-ci, l'actuel conseiller régional d'opposition vient ainsi au soutien des courageuses prises de position de Christophe Béchu et de Jean Monnier, et rappelle à qui l'aurait peut-être oublié que cette option de couverture était ardemment défendue par Bernadette Caillard-Humeau.
On peut penser et dire ce que l'on veut de la variabilité des itinéraires et choix politiques, mais on ne manque pas de s'interroger sur une telle versatilité à même pas dix ans d'écart.
Il y a huit ans, Madame Caillard-Humeau était partisane de la couverture des voix sur berges. Aujourd'hui, il semblerait que la mue ou le franchissement du Rubicon idéologique la pousse à brûler aujourd'hui ce que naguère elle adorait.
Si l'on veut réconcilier les citoyens et la politique, serait-ce trop attendre des élus qu'ils ne fissent pas passer pour convictions ce qui est en réalité la condition de l'allégeance à un chef de file?
Comment dans ces conditions, quand on connaît le goût prononcé de l'actuelle majorité municipale pour la ville virtuelle, et les délibérations de rêve, majorité que Madame Caillard-Humeau a rejointe dans les conditions que tout le monde connaît, oser croire que c'est l'écoute des angevins qui est sollicitée, alors qu'il s'agit d'imposer une vision de la ville qui, si elle devenait réalité conduirait, immanquablement notre cité à l'asphyxie permanente.
La voie sur Berges est en effet l'axe structurant d'Angers, et le passage du Boulevard Foch à seulement deux voix pour les voitures (compte-tenu du passage du tramway et des couloirs de bus), pérennise la transformation de celle-ci en voie pénétrante de desserte intra-urbaine, ainsi que la nécessité de lui conserver son caractère de voie de délestage du contournement autoroutier, en cas par exemple d'inaccessibilité au tunnel d'Avrillé. C'est aussi simple que cela.
C'est pourquoi son utilité présente, les perspectives à long terme de son utilité future commandent que l'on n'y touche surtout pas.
Il convient donc de conserver la Voie des Berges.

samedi 10 octobre 2009

NON A LA SOCIETE D'HYPER-TRANSPARENCE

Les modernes instruments de communication, et surtout leur disponibilité démultipliée peuvent en un rien de temps faire et défaire les réputations.
Naguère, lorsque l'on voulait livrer aux chiens la réputation d'un personnage politique, il fallait un certain temps pour fouiller dans les poubelles ou les archives. Débusquer un entrefilet dans une collection de quotidiens demandait un temps certain, fouiller minutieusement les cartons d'archives ou les résidus de papier passés à la broyeuse aussi.
Aujourd'hui la dématérialisation des sources d'information, leur archivage dans des dossiers immatériels, et leur accessibilité quasiment en temps réel grâce à quelques mots clés judicieusement choisis tapés sur un moteur de recherche rendent la manoeuvre instantanée.
La transparence absolue est-elle vraiment le bien suprême que les sociétés civilisées devraient placer au pinacle de leurs valeurs?
N'avons-nous donc rien appris des périodes sombres de notre histoire contemporaine où les désirs de révolution nationale firent souvent les délices des corbeaux et délateurs, alors que lâchaient une à une toutes les digues qui jusque là pouvaient retenir le particulier, le journaliste ou le politicien?
La liste serait longue de toutes les campagnes nauséabondes de presse où la moralité, quand ce n'est pas l'intimité des gens fut scrutée à la loupe.
Les moins de cinquante ans ne s'en souviennent peut-être pas, mais à l'époque de l'affaire Markovitch, le Tout-Paris bruissait de rumeurs faisant état de photographies aussi sulfureuses qu'imaginaires mettant en scène Madame Pompidou dans des postures particulières. L'affaire s'avéra en fait une manipulation visant à contrarier les désirs d'avenir présidentiel de son mari.
La nécessité de protéger des indiscrétions la double vie - connue du Tout Paris - de François Mitterrand justifia en son temps bien des écoutes téléphoniques.
Les présidents Giscard et Chirac firent eux aussi l'objet de ragots.
Mais il semblerait qu'aujourd'hui on atteigne des sommets d'hypocrisie sociale, où faute de parler des vrais sujets, on jette en pâture des affaires sensationnelles mettant en cause des personnalités médiatiques.
L'affaire Polanski est aussitôt présentée avec autant d'indignation que s'il se fût agi d'un meurtre avec actes de barbarie, alors que la prétendue victime maintenant majeure s'est désistée de toute action judiciaire et qu'une transaction civile avait été acceptée par les parties en présence.
Alors que le ministre de la culture avait publié une autofiction voici maintenant quatre ans, sans que personne s'en émeuve, la curée médiatique est lancée par Marine le Pen, à la suite de laquelle s'engouffrent Benoît Hamon, Manuel Valls, et Christine Boutin.
Seule Cécile Duflot, dont nous saluons le courage, a le mérite de rappeler combien est pernicieux l'amalgame entre pédophilie et homosexualité.
Seul François Bayrou vient mettre en garde contre les effets pernicieux de l'hyper-transparence.
Or dans l'affaire Mitterrand, Marine le Pen a sciemment modifié le passage du livre de Frédéric Mitterrand, lequel évoque des relations tarifées avec des jeunes gens majeurs et encore sous le mode de la fiction narrative.
Alors, où est le tourisme sexuel dans tout cela? Où est l'apologie supposée de la pédophilie reprochée par de bien empressés accusateurs au ministre de la culture?
Marine Le Pen, Benoît Hamon, Manuel Valls, et Christine Boutin ont le droit d'avoir l'opinion qu'ils veulent sur les relations entre adultes, de sexe différent comme de sexe semblable. Mais est-ce à l'honneur des hommes politiques d'enfourcher les chevaux imprévoyants de l'ordre moral qui trop souvent condamne sans rémission avant d'avoir examiné les faits, si faits il y a?
L'hystérie médiatique que d'aucuns voudraient substituer à la sagesse de Minerve ou à la rigueur sereine de Thémis serait bien inspirée de voir à quels points elle est inique.
Voici quelques mois François Bayrou payait très injustement et au prix fort son coup de colère avec Dany Cohn-Bendit. Or les faits imputés au lanceur de pavés embourgeoisé dans la suffisance hautaine des bourgeois-bohème concernaient des enfants de moins de cinq ans. Des faits révulsants par leur nature-même.
Il faudrait par conséquent que les donneurs de leçons expliquassent en quoi la chose est plus grave s'agissant de supposées  victimes majeures, donc présumées consentantes, ce qu'évidemment ils se gardent bien de faire et pour cause, préférant pour les besoins de leur haine se satisfaire de mensonges sciemment perpétrés.
Ce spectacle de meutes de bien-pensants promptes à planter leurs crocs sur quiconque dévierait de l'ordre juste n'est pas digne des démocraties. Il rappelle au contraire les pires travers des époques les plus sombres de notre histoire où l'on érige en valeur suprême la délation, et où les peuples fanatisés s'en remettent à des dictateurs déséquilibrés à qui on laisse libre cours pour assouvir leurs fantasmes de purification morale de l'humanité.
Ce modèle, qui du fait de la bêtise ou de la provocation, est celui des zélateurs et des zélatrices de l'ordre moral dessine en fait le programme d'une société répressive et liberticide dans laquelle même après avoir payé ou asssumé ses erreurs, nul ne pourrait vivre sans l'angoisse que l'on ressorte des oubliettes de vieilles histoires.
Ce modèle-là, ne nous leurrons pas, est celui qui est dans les têtes d'une partie des socialistes, prêts à imposer à tous leur délire de tout surveiller, de tout contrôler des faits et gestes des individus. C'est ni plus ni moins l'ordre juste que prêcha en son temps une certaine Royal Ségolène.
Est-ce à l'honneur de gens qui se prétendent encore socialistes de devenir, malgré eux, ou pire, en parfaite connaissance de cause, les compagnons d'une extrême droite qui n'a rien oublié de son passé nauséabond?
de venir rappeler que les démocraties doivent commencer par mettre en pratique les principes sur lesquelles elles entendent être fondées: le droit pour les individus au changement, le droit à l'oubli, la nécessité de recul par rapport aux choses.

jeudi 8 octobre 2009

NOUS DEVONS CONSERVER LA VOIE DES BERGES.

Le Maire d'Angers a fait le choix de déclencher une polémique stupide avec le Président du Conseil Général. Il ne faut donc pas s'étonner des réponses que ses prises de positions ancrées dans le fantasme d'une impossible reconquête des berges de Maine entraînent inévitablement.
Le Maire d'Angers a fait le choix de politiser les enjeux et de s'abaisser à la question générationnelle. Or, comme ce serait si simple, si pour gouverner un pays, une région, ou une ville, il suffisait de regarder l'acte d'Etat Civil, la feuille d'impôt et le bulletin de salaire des électeurs pour en déduire ce qu'ils pensent et quelles sont leurs idées.
Donc pour Antonini, quand on a trente-cinq ans, il faudrait être anti voiture, écolo-bobo, et se satisfaire au prix de contradictions évidentes, d'un centre-ville coupé du reste du monde urbain. Comme tout serait si simple, si en fonction de circonstances si contingentes comme l'âge ou la profession on pouvait déduire la couleur du bulletin de vote. Nous n'aurions même pas besoin de démocratie, ni même d'élections, ni même de confrontation des idées. Que ce serait donc confortables pour les édiles de savoir d'un clic de souris combien de leurs concitoyens vont les suivre, et combien vont s'opposer.
Tout cela, c'est très orwellien comme scénario, mais c'est la parfaite extrapolation des idées d'Antonini pour qui en raison de son âge Christophe Béchu ne devrait pas dire ce qu'il dit, ni penser ce qu'il pense.
Or dans cette affaire où il y a plus de coups à recevoir que de bénéfices immédiats à engranger, le président du Conseil Général n'oublie pas les électeurs d'Angers qui lui ont fait confiance. Ce ne sont pas les pitoyables arguties du maire d'Angers, rameutant ses adjoints pour qu'ils joignent leur voix à l'hallali qui vont enlever aux Angevins qui se sont reconnus dans le programme de Christophe Béchu et de ses colistiers leur fierté.
Quand dans le Courrier de l'Ouest de ce jour, je vois Luc Belot endosser à son tour la triste thématique de l'argumentaire politique fondée sur l'âge, et quand je vois qu'il est à peu près de la même génération que Christophe Béchu, je me dis que c'est un honneur pour moi qui suis de quelques années seulement plus âgé, d'avoir une vision "ringarde" du monde. C'est-à-dire de souhaiter simplement maintenir un axe de circulation rapide qui permette de traverser notre ville d'Ouest en Est sans feu rouge ni ronds points, et penser qu'il est inopportun de construire la rocade Sud, qui signerait irrémédiablement l'arrêt de mort de l'horticulture à Sainte Gemmes, et qui priverait les habitants de la Roseraie de leur poumon vert. Car ne nous faisons pas d'illusion, tant la requalification des voies sur Berges que la construction de la Rocade Sud apporteront inévitablement une nouvelle étape d'hyperdensification urbaine.
Autant dire que jamais le projet de requalification des berges de Maine tel que le conçoit le maire d'Angers ne me convaincra. Pour la simple raison que j'ai été convaincu en 2001 par cette proposition de Dominique Richard, reprise en 2008 par Christophe Béchu : couvrir la voie des Berges.
La chose est techniquement possible, puisque c'est précisément ce que fait la ville de Paris en recouvrant le périphérique, ce que s'apprête à faire Neuilly en recouvrant l'avenue qui sépare la ville en deux. Et contrairement à ce que prétend Antonini il n'est pas impossible de végétaliser la dalle. C'est même la seule façon de réduire l'emprise de la voie que de l'enfouir.
En termes de coûts, c'est sûr que ça aura un prix, mais sûrement moins que le projet mégalomaniaque du maire actuel, et en terme d'effet environnemental, ça sera plus écologique que de condamner des voitures à circuler au maximum à 50 km/h, voire moins étant donné les multiples ronds points qui ne manqueraient pas de s'ajouter à ce "boulevard urbain" qui serait non seulement le cauchemar des automobilistes, mais aussi et surtout des riverains, qui subiraient encore plus les nuisances.
C'est cet avenir pourtant que dans leur vision idéologique de l'urbanisme le maire d'Angers et ses adjoints sont en train de tracer pour notre ville.
Pour parler trivialement, Angers court le risque de se faire faire un enfant dans le dos, qui a pour nom hyperdensification. Point n'est besoin de rappeler quels fléaux sociaux elle porte en soi en germe.
L'avenir d'Angers appartient à ceux qui sauront le choisir, et il est évident que le fait d'avoir soutenu la campagne municipale de Christophe Béchu implique de la part de tous ceux qui s'y sont impliqués une obligation de loyauté. Ne serait-ce que par respect des électeurs qui leur ont accordé leur confiance.
Cela implique fidélité aux options du projet proposé en commun aux Angevins.

Telle est du moins ma conviction, et c'est à l'aune de ce devoir de fidélité au projet municipal proposé par la liste Angers Choisir l'Avenir que j'entends situer mes engagements politiques.

mercredi 7 octobre 2009

NON AU PROJET DE REQUALIFICATION DES VOIES DES BERGES ET NON A L'HYPERDENSIFICATION.

Manifestement, il semblerait qu'il y ait des sujets qui déclenchent facilement l'irritation du Maire d'Angers. C'est du moins ce que l'on s'autorise à penser quand on voit la violence verbale avec laquelle il traite les objections de ceux qui osent émettre un point de vue contraire.
Sans doute le Maire d'Angers rêve-t-il d'une ville de sujets dont il pourrait s'amusait à dessiner un avenir de papier sans que ceux-ci aient leur mot à dire. Or en la matière, il ne s'agit pas de sujets mais de citoyens qui subiraient au quotidien les conséquences d'un rêve déconnecté du réel. Ce fantasme de ville sans automobile se heurte en effet au réel, celui des besoins de déplacements que jamais les transports en commun, si développés soient-ils, ou les modes alternatifs ne pourront satisfaire.
Un chef-lieu de département n'est pas n'importe quelle ville, et c'est d'autant plus vrai qu'il entend jouer dans la cour des métropoles.C'est dire si les voie de communication doivent non seulement répondre aux besoins de ses habitants mais aussi aux besoin de tous ceux que les raisons du travail ou des lloisirs conduisent vers la cité du Roi René.
Prévoir l'avenir d'une ville ce n'est pas s'amuser à des jeux virtuels. C'est mettre dès aujourd'hui l'agglomération en capacité de répondre aux besoins de déplacement.
Qu'on arrête donc de se payer de mots et d'enrober d'une phraséologie ampoulée ce qui en réalité cache les vrais enjeux.
La vision de Monsieur Antonini procède d'une conception malthusienne de la vie sur terre, et de l'organisation de l'habitat urbain, un peu comparable aux visions d'apocalypse des membres du club de Rome dans les années soixante-dix. Déjà à cette époque, ces oiseaux de mauvais augure prédisaient l'assèchement des puits de pétrole à l'horizon 1980. L'histoire leur a donné tort. C'est dire si tabler sur la raréfaction des déplacements est un bien mauvais calcul. D'abord parce que le développement des transports en commun n'amène presque jamais de report modal, mais simplement des déplacements en plus. Ensuite parce que l'on peut imaginer que dans la décennie à venir, le génie industriel aura développé des moteurs électriques pour automobiles. Il faudra donc permettre à ces flux automobiles qui n'auront pas diminué de s'écouler efficacement et rapidement.
La question du devenir de la voie sur berges ne concerne pas la seule ville d'Angers car le statut de chef-lieu départemental implique des servitudes devant lesquelles les lubies bourgeois-bohème devraient avoir la dignité de s'effacer.

Non Monsieur Antonini, ne peut ni ne doit disposer à lui tout seul de l'Avenir d'Angers.
Surtout quand il doit  sa réélection à si peu et sur des considérations où les enjeux locaux ont été parasités par des questions extrinsèques à l'élection municipale. Cela devrait inciter à davantage de modestie et surtout au respect des électeurs qui se sont reconnus dans le programme alternatif proposé par Christophe Béchu, Michelle Moreau, Laurent Gérault, Hervé Carré et la liste Choisir l'Avenir.
A travers les propos inutilement agressifs visant la contradiction apportée par son prédécesseur et son adversaire, ce sont les électeurs qui ont accordé leurs suffrages à la liste Choisir l'Avenir qui peuvent légitimement se sentir offensés.

L'avenir d'une ville ne se réduit donc pas des jeux de maquettes et de coûteuses images virtuelles commandées à des cabinets d'architectes parisiens. L'avenir d'Angers, ce sont les nécessités de déplacement pour  travailler, pour faire ses achats, se distraire. L'on peut penser tout le mal que l'on veut de l'étalement urbain, prôner une dangereuse hyperdensification, mais les choix de vie de nos concitoyens ont dessiné une carte du paysage qui implique de nombreux déplacements. Sauf à vouloir clouer les gens devant leur téléviseur pour se repaître de programmes abrutissants pendant que les happy few du centre-ville se pâmeraient devant une ville vide, se réservant entre soi les équipement culturels et les commerces auxquels les habitants de la périphérie n'accèderaient qu'au prix d'un temps de déplacement comparable à ce qu'il était à l'époque des diligences, le quotidien des gens est qu'ils ne vivent pas, ne travaillent pas, et ne se distraient pas au même endroit. L'on peut rêver à l'infini de la place du village avec des gens travaillant et vivant au même endroit, ou du bourgeois urbain exerçant sa profession libérale au lieu même où il habite.
Ce modèle n'est plus. Quel avocat accepterait aujourd'hui de dormir dans la pièce d'â côté de son bureau et de recevoir ses hôtes dans celle d'en face? Quel médecin accepterait de voir sa vie de famille sans arrêt perturbée parce que vivre au même endroit qu'il a installé son cabinet empêche de fait toute coupure physique avec la profession?
Le 20ème siècle et l'avénement irréversible de la mobilité ont façonné le visage de nos villes de manière pérenne.
Pour nombre de nos concitoyens, se déplacer en automobile est une nécessité, tout simplement parce que faire autrement n'est pas possible, tant les investissements dans des transports en communs suffisamment nombreux et cadencés sont hors de portée des capacités financières des collectivités.
Serait-ce trop demander de cesser de parler de "bagnole", terme à connotation vulgaire et péjorative, qui induit un jugement défavorable implicite sur ses utilisateurs?  Est-ce impossible dans une démocratie qui se veut apaisée de traiter autrement que par la grossièreté langagière les projets de ses adversaires et dionc les convictions de leurs électeurs?
La manière dont le maire d'Angers aborde ce dossier de la voie des berges est une fois de plus révélatrice du déficit de démocratie dans l'information, et la décision, parce que tout cela procède d'une démarche qui n'est pas honnête.
L'on part d'une option déjà décidée à l'avance, comme pour le tracé du tramway, et l'on cherche à faire plier tout le reste à un choix dicté par autre chose que le désir de penser à l'avenir d'Angers.
A tel point que l'on se demande si ce nuisible projet de requalification des Voies sur Berge n'est pas un Cheval de Troie destiné en réalité à faire passer un énième programme d'hyperdensification. Faudra-t-il en plus voir notre belle ville hérissée de tours de dix étages et plus, y compris à proximité du château et de la Maine?

Enfin, nous ne pouvons pas passer ce détail sous silence, car elle est parfaitement révélatrice de la vision des choses d'une frange de la gauche, celle selon laquelle les jeunes doivent obligatoirement être écolos, hostiles à l'automobile, ne pas faire de politique, ne pas être élu avant d'être à l'âge de la retraite.
Il en est des hommes politiques comme de toute profession. Il y a un temps pour tout, le temps de l'action, et le temps de l'otium, c'est-à-dire le temps libre que l'on se donne. Cela suppose d'avoir su passer le témoin et de ne pas céder à l'usure du pouvoir qui isole de tout.
Monsieur le Maire aurait rendu un grand service à Angers s'il ne s'était pas représenté. La vie démocratique de notre cité gagnerait certainement valeur ajoutée citoyenne si la mairie se décidait à se mettre véritablement à l'écoute, ce qui suppose de renoncer définitivement à la culture de la décision imposée.
Le temps n'est plus des politiques prétendant décider en leur lieu et place ce qui est bon pour leurs administrés.
Tout simplement parce que les citoyens qui seront les payeurs ont le droit de savoir ce qui sera fait de leur argent. Et en des périodes de rareté des deniers, on ne peut pas se payer le luxe insolent de financer sur des deniers publics des projets aberrants, et dangereux pour l'avenir de leur ville.
Nous que notre âge rend plus proche chaque jour du terme de l'existence terrestre, nous devrions avoir à coeur de ne point léguer aux générations qui nous suivront une ville asphyxiée parce qu'on aura bouché la voie des berges.
L'effet en serait aussi dramatique que si dans un corps vivant on décidait de diviser par deux le débit de l'artère aorte.
Il est en notre devoir d'éviter ce scénario catastrophe, et c'est pourquoi nous devons conserver la voie des Berges telle qu'elle est.

mardi 6 octobre 2009

LE DEVELOPPEMENT DURABLE OU LES FAUX-SEMBLANTS DE L'AGGLO ANGEVINE

On sait depuis longtemps que la mode du verdissement, ce que dans le jargon de la com' angl-saxonne on appelle greenwashing n'a d'intérêt pour une certaine sphère bobo-socialo-écolo que d'être une sorte d'attrape-tout surfant sur les modes du moment.
C'est aussi par le biais des coûteuses études fertiles en imagerie de synthèse et langue de bois un moyen efficace de drainer les finances publiques vers des officines à rêve passées maîtresses dans l'art de faire avaler des projets farfelus aux élus.
Les ingrédients sont simples. De la com', toujours de la com', rien que de la com', confiée à des agences parisiennes, de préférence les plus chères possibles, parce que ça flatte les édiles locaux qui s'imaginenet un temps traiter à l'égal de leurs homologues parisiens.
Donc, plus c'est cher, plus ça parle pour ne rien dire, et plus ça s'exprime dans une novlangue inutilement prétentieuse, mieux c'est, un peu comme le petit livre rouge des élections municipales nous en avait donné l'avant goût avec les titulatures ronflantes des adjoints (la ville bien gérée, la ville de l'art d'être ensemble, la ville de la mobilité, la ville éducatrice...où la vacuité des mots le dispute à l'insignifiance la plus absolue).
Serait-ce trop attendre des élus qu'ils sortent de leur tour d'ivoire pour prêter attention aux choses d'en bas.
En matière de déplacements urbains, il y a paraît-il trois sujets tabous à Angers : le tramway; la voie des Berges; la liaison Sud (boulevard? rocade???).
Concernant le premier sujet, alors que le quotidien ce sont les travaux, les sens de circulation qui changent sans arrêt, les difficultés de stationnement, les commerce qui ferment en centre-ville faute de pouvoir passer même à pied sans risque d'y choir comme rue de la Roë, l'agglomération d'Angers dans le dernier numéro de propagande, l'avant-propos du maire, la rubrique tour d'horizon donnent dans le triomphalisme.
C'est alors que nous sommes saisis d'une crainte, car tant d'insistance à dire que tout va bien est un peu suspecte, et laisse justement penser le contraire: retards des travaux, car la rue de la Roë n'a pas fini de livrer toutes ses surprises, l'obligation de modifier substantiellement le détail du projet sur tel ou tel secteur comme par exemple la rue de Létanduère entraînera une nouvelle enquête publique.
La voie des berges, et sa requalification, semblent être pour Jean-Claude Antonini la quête d'un Graal toujours fuyant et heureusement. Nous n'osons imaginer ce que serait cette pénétrante réduite à une voie dans chaque sens, pourvue de ronds points, limité à 50 km/h. Autant dire qu'aux heures de pointes, ce serait un bouchon continu depuis le logis du roi de Pologne jusqu'à la trémie Ramon.
La palme du ridicule revient enfin à la justification de la liaison Sud.
Voici le verbatim des propos du maire d'Angers:
"Je ne peux ignorer la situation des habitants [NDR : ceux de la Roseraie] qui subissent cette circulation et les nuisances sonores qui en résultent. Ce serait aussi le moyen de bloquer l'étalement urbain et de protéger les zones horticoles de Sainte-Gemmes sur Loire."
On croit rêver, d'abord parce que chacun sait que quand on construit une nouvelle route, ce n'est pas simplement un exutoire à voitures pour délester un autre quartier d'une partie des flux, cela signifie qu'on a des vues sur l'aménagement futur des zones au travers desquelles passeraient cette hypothétique axe. Veut-on insidieusement préparer les esprits à subir une nouvelle vague d'hyperdensification? Quant à la protection des zones horticoles, quand on regarde les plans de ce projet, précisément, cette nouvelle voie réduirait la surface dédiée à l'activité horticole. C'est précisément le contraire qui se produirait, car chaque phase d'extension de la ville d'Angers vers le Sud s'est accompagnée précisément d'un recul de l'activité agricole et horticole. Le nom même de la Roseraie n'est plus que le souvenir d'une activité jadis florissante, avant qu'elle ne devienne un des exemples d'urbanisme hyperdensifié, erreur qu'il faudrait avoir la sagesse de ne jamais recommencer. Il n'y a pas si longtemps, avant le classement en zone franche de Belle-Beille, des vaches paissaient encore dasn les prairies sises face aux usisnes Bull ou sur les plateaux de la Mayenne.
Or, le choix d'hyperdensification est en soi source de potentielles déconvenues: augmentation des déplacements, développement de ghettos, si la construction de nouveaux grands ensembles n'est pas accompagnée d'une politique forte de mixité sociale.
C'est dire, si même repeint en vert, l'urbanisme contemporain, avec ses choix d'hyperdensification, fait courir le risque aux villes qui en deviennent les adeptes, de problèmes sociaux qu'un minimum d'esprit d'apercevance aurait normalement dû éviter.
Alors oui, c'est exact, avec les projets en matière d'aménagement du territoire portés avec si peu de conviction par l'agglomération, c'est l'agglomération dans son ensemble qui va droit dans le mur, parce qu'à un moment donné ou à un autre, il faudra payer les additions.
Les générations actuellement aux postes de décideurs n'ont absolument pas le droit de faire peser sur les épaules des générations montantes une dette encore plus lourde.
Les commodités de circulation, voie des Berges comprise, c'est-à-dire une pénétrante rapide à 2 fois deux voie, constituent un héritage dont nous n'avons que l'usufruit, et qu'il convient d'entretenir, non de détruire pour satisfaire de bien fumeux désirs d'avenir, plus exactement de fantasmes.
Or les Angevins n'ont pas besoin qu'on les repaisse de fantasmes, ils attendent une politique volontariste, et qu'enfin Angers se donne les moyens de renouer avec sa tradition entrepreneuriale. Cela suppose de remiser le ronron quotidien au vestiaire.
Cela suppose aussi d'avoir le courage de dire non à des projets inutiles et fumeux, pour se consacrer enfin à la seule politique qui vaille: celle du réel.
Or l'aménagement d'une ville n'est pas une question de droite ou de gauche, ni même une question verte ou centriste, c'est aux citoyens de prendre la parole et d'oser débattre des sujets qui les concerneront au premier chef dans les années à venir, car les usagers de la voie des berges, par la force des choses de la vie, ne seront pas demain ceux qui aujourd'hui les vouent aux gémonies au nom d'une fausse idée du développement durable, réduit au rang d'accessoire de mode pour tenter de faire passer un projet dont on se demande si ceux qui le promeuvent y croient vraiment;