mercredi 31 décembre 2008

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2009

A tous les fidèles habitués de ce blog, à ses visiteurs occasionnels, bonne et heureuse année 2009.
Puissent les graines d'espérance qui se sont levées, durant l'année 2008 dans notre ville d'Angers, poursuivre sereinement leur maturation.
Que l'année 2009 soit aussi celle des retrouvailles de notre chère France avec l'Europe.

jeudi 25 décembre 2008

MESSAGE DE NOËL


En ce jour de Noël, ces simples voeux de Paix, de Joie et de Fraternité.

Jadis, dans l'Antiquité Romaine, on fêtait le Sol Invictus, le Soleil Invaincu, pour symboliser le triomphe de la lumière sur les ténèbres.

Aujourd'hui, les chrétiens fêtent la naissance de Jésus parmi les hommes. C'est fête de paix et de lumière. C'est ce que symbolise ce tableau de Georges de la Tour.

Pour l'âme d'enfant que chacun a conservé, le Sapin de Noël est l'occasion de joie toujours renouvelée.

Gloria in excelsis Deo

Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.



Soyons donc ici et maintenant, là où nous sommes des hommes de bonne volonté répandant la paix autour d'eux.


vendredi 19 décembre 2008

INTERVENTION DE CHRISTOPHE BECHU SUR ANGERS 7

Christophe Béchu, Président du Conseil Général de Maine-et-Loire, et leader de l'opposition au conseil municipal d'Angers, était aujourd'hui l'invité d'Angers 7. A cette occasion, il a expliqué de façon très pédagogique les décisions budgétaires que le Conseil Général était amené à adopter.




7AD SEM 51
envoyé par ANGERS7

samedi 13 décembre 2008

JOURNEE DE FORMATION SUR L'EUROPE






Hier matin samedi 13 décembre, les cinq fédérations départementales du Mouvement Démocrate de la Région des Pays de Loire se sont retrouvées à Saint-Barthélemy d'Anjou pour une session de formation sur l'Europe. Autour du Général Philippe Morillon, député européen avaient pris place à la tribune les présidents des sections départementales.



Le Maine-et-Loire, qui accueillait cette session était représenté par de nombreux adhérents et élus: notre président départemental Laurent Gérault, conseiller municipal et conseiller d'agglomération d'Angers, Stéphane Robin, délégué départemental du Modem, conseiller municipal délégué et vice-président de la communauté d'agglomération de Saumur, Françoise Le Goff, présidente de la section d'Angers, conseillère municipale d'Angers, Vincent Guimon, Président départemental des Jeunes Démocrates, président de la section de Segré, et conseiller municipal délégué de Segré, Michel Pointreau, président de la section de Saumur, et Xavier Coiffard, président délégué du Modem 49, président de la section de Cholet et conseiller municipal de cette ville.


Trois interventions se sont succédées. André-Hubert Mesnard, doyen honoraire de la faculté de droit de Nantes, ancien conseiller municipal de Nantes et ancien président de la section UDF du 44 a évoqué l'histoire de la construction européenne depuis la fin de la seconde guerre mondiale. A la clarté si pédagogique et convaincante des juristes, le témoignage de M. Minvielle apportait ce supplément d'âme dont l'idée européenne a tant besoin.





Ensuite, ce fut le tour de Philippe Minvielle de raconter son expérience du tour de l'Europe pendant neuf mois, avec sa famille, peu de temps après le 29 mai 2005 où la France refusa de ratifier le Traité Constitutionnel Européen.




Puis cefut dont au tour de Dominique Maillard, professeur de droit public à l'Université d'Angers et membre de notre section d'évoquer avec la précision que nous lui connaissons la récente évolution du droit européen.



En fin de séance le Général Morillon, député européen, qui ne se représente pas, a appelé de ses voeux la constitution d'une liste paritaire, vraiment représentative de l'ensemble des départements de la grande région Bretagne Pays de Loire Poitou Charentes qui sert de circonscription électorale pour la désignation des députés européens, soulignant avec la clarté que nous lui connaissons depuis longtemps combien il importait que la liste fût conduite par une personnalité véritablement ancrée dans sa région, et qu'il ne souhaitait pas de "parachutage". Son intervention à ce moment précis fut nourrie d'applaudissements.

samedi 6 décembre 2008

Le Dimanche, c'est sacré. Le dimanche j'y tiens

On aurait pu tout aussi bien, pour paraphraser le slogan apparu dans les années quatre-vingts, écrire "Touche pas à notre Dimanche".

Le Mouvement Démocrate a lancé une campagne de refus de la généralisation du travail le dimanche et offre l'opportunité de signer en ligne http://www.lesdemocrates49.fr/spip.php?article208 la pétition du Collectif des Amis du Dimanche, dont le site est consultable à l'adresse suivante, http://www.travail-dimanche.com/.

Parce que sur ce site, nous n'avons jamais masqué notre attachement à la Démocratie Chrétienne, nous signalons également sur ce sujet la campagne spécifique du diocèse d'Angers au lien suivant http://www.ledimanchecsacre.com/web/index.php. Nombreux documents consultables en ligne au format PDF.

Dans le cadre d'une réflexion plus large, l'ancien évêque, Mgr Bruguès, dans sa Lettre Pastorale pour l'année 2005 avait abordé la question du Dimanche, et notamment les dangers d'une généralisation du travail ce jour là, qui n'est pas un jour comme les autres.

http://www.ledimanchecsacre.com/web/fichiers/pdf/lettrepastorale_mgr_bruges.pdf

Extraits :
6. Pour la très grande majorité de nos contemporains, le dimanche est le jour du repos par excellence. Chacun éprouve la nécessité d’une alternance des temps de travail et des moments de détente ; elle se trouve même inscrite dans notre horloge physiologique. Il est bon que nous puissions nous soustraire régulièrement aux impératifs de nos tâches habituelles pour recréer nos esprits et nos corps dans des activités librement choisies. Exercices physiques, voyages et activités culturelles, visites en famille ou chez des amis, participation à la vie associative, chacun sait bien qu’il ne pourrait tenir sans ces moments de reprise, ou mieux de recréation. [...]


La technique et les contraintes sociales exercent sur nous une pression constante. Il existe souvent une véritable tyrannie des horaires. Pire encore : pour beaucoup, le travail est devenu une sorte de nouvelle servitude, en raison des conditions déplorables dans lesquelles il s’effectue. Songeons aux régions les plus pauvres du monde. Songeons aussi à ces 10% de la population active qui, chez nous, ne peuvent faire valoir leur droit au travail et se trouvent contraints à l’inaction, même pendant les jours ouvrables : quel sens peut avoir le dimanche pour celui qui se trouve au chômage.


7. Périodiquement revient chez nous la question du travail du dimanche. C’est ainsi que, l’an passé, des hommes politiques ont proposé que certains commerces puissent être ouverts huit dimanches dans l’année, par simple autorisation du maire. L’exemple de pays étrangers, comme les Etats-Unis, montre que la pression se fera de plus en plus forte. N’est-ce pas là une sorte de « loi » du libéralisme économique ? La sécularisation de nos sociétés va bon train : après avoir gommé quelques-unes des références religieuses des vacances scolaires, elle tend naturellement à banaliser le dimanche pour en faire un jour comme les autres. Aussi la commission sociale des évêques de France a-t-elle invité les responsables de la société à réfléchir à trois enjeux majeurs : l’importance du même jour de repos pour tous ; les exigences de la vie familiale et de la convivialité sociale ; le sens de l’homme libre et ouvert à la gratuité. « Le repos du dimanche manifeste que l’homme ne se réduit pas à ses activités économiques : produire, échanger, consommer. Un jour de liberté et de repos permet de s’arrêter, de prendre de la distance par rapport au quotidien, de se recueillir, de se refaire, de ressaisir son existence. L’homme est appelé à maîtriser le temps, non à s’y dissoudre » (déclaration du 26 mai 2003).

Sur le même sujet, voici l'incipit d'une tribune publiée dans Le Monde (version papier ou abonnement en ligne) par le Cardinal Barbarin, Archevêque de Lyon.

"L'équilibre de l'homme et le lien social appellent un repos régulier et commun. Rappelons un fait historique. Quand le débat sur le dimanche faisait rage, au XIXe siècle, ce n'est pas seulement le chrétien Ozanam qui défendit le repos dominical, mais aussi le socialiste athée Proudhon. Les révolutionnaires, lorsqu'ils avaient voulu éradiquer la religion et réformer le calendrier, avaient tout de même inventé le « décadi », sachant bien que l'équilibre de l'homme et le lien social appellent un repos régulier et commun."

Le texte complet de cette tribune est consultable également sur le site de l'archevêché de Lyon http://lyon.catholique.fr/spip.php?article3795 .

Finalement, la querelle du dimanche n'est pas neuve, et déjà au 19ème siècle, chrétiens sociaux comme Frédéric Ozanam et socialistes athées comme le fut Proudhon défendirent le dimanche comme jour de repos dans un siècle où le progrès était à conquérir tous les jours et où déjà, l'économie de la cupidité entendait broyer dans le moloch du capitalisme naissant la force de travail de l'homme.

Aurions-nous en ce début de troisième millénaire tant régressé au point de ne pas être convaincus, que le repos dominical fait partie des éléments structurants du rythme social et que les dérogations qui existent déjà dans le code du travail ou les statuts de la fonction publique pour les secteurs que cela concerne suffisent organisent de la façon la moins imparfaite possible le travail dominical là où il y a une absolue nécessité qu'il en soit ainsi, ou une très sérieuse utilité. La convenance personnnelle de quelques uns qui dans un calcul à courte vue font l'apologie du travail dominical généralisé n'est-elle pas source de régression pour tous, et particulièrement pour les plus fragiles, les plus précaires, qui seront à n'en pas douter les premiers désignés pour travailler le dimanche, sans avoir la possibilité de le refuser.

mercredi 3 décembre 2008

CONSEIL MUNICIPAL : SEANCE DU 1er DECEMBRE

Lors de sa session du lundi 1er décembre, le Conseil Municipal d'Angers a examiné différents dossiers, parmi lesquels deux délibérations rapportées par Jean-Luc Rotureau, dont l'une concernait le lancement d'un "plan logement" et l'autre l'allongement de la durée d'octroi du dispositif du bouclier logement.
Si l'opposition a voté ces délibérations, elle a rappelé par la voix de Laurent Gérault qu'allonger cette durée, c'était institutionnaliser le surcoût des loyers, et que la dégressivité ne constituait pas une réponse aux plus démunis des Angevins.
Par ailleurs, chose étonnante, le Maire a concédé, certes mezza voce qu'il y avait du retard à l'allumage concernant la construction de logements neufs. Voilà qui est étonnant, parce qu'il y a seulement un an c'était tabou de ne faire que seulement la plus minime allusion à ce sujet.
Or, malgré l'intérêt que l'on pourrait trouver à tout dispositif visant à alléger les effets d'une crise multiforme sur nos concitoyens les plus démunis, la Ville d'Angers ne pourra pas faire indéfiniment l'économie d'une salutaire interrogation sur la réalité à laquelle tous les contribuables sont confrontés, celle du coût élevé de la taxe foncière, comparativement à des villes de taille comparable, qui naturellement se répercute sur les coûts des loyers que payent les habitants aux bailleurs sociaux. Or, un tiers des angevins vivent en habitat social, et même s'ils ne paient pas directement la taxe foncière, celle-ci se répercute nécessairement sur les loyers, parce que les propriétaires, les bailleurs sociaux en l'occurrence, y sont assujettis, et sont dans l'obligation d'avoir des comptes équilibrés. La taxe foncière est donc bel et bien un impôt invisible acquitté indirectement par les locataires.
Et lorsque l'on met en parallèle l'absence d'endettement de la ville, la hauteur de l'autofinancement, qui fait financer des investissements par les contribuables de l'année N au lieu du choix de l'emprunt qui répartit la charge sur plusieurs années, on se dit que manifestement, Angers thésaurise sur le dos des plus pauvres de ses concitoyens.
Un visiteur venu de Sirius entendant les interventions en Conseil Municipal trouverait peut être la gauche, au sens de prise en compte des besoins des plus pauvres, ailleurs que là où elle se targue d'être.

mardi 2 décembre 2008

QUAND LES ASSISES DE LA DEMOCRATIE FONT FLOP...

Pour qui connaît la ligne éditoriale de ce site, il va de soi qu'il n'y avait pas grand chose à attendre de cette démonstration de démagogie qu'ont été les Assises de la Démocratie locale. Preuve en est le peu de zèle des Angevins à prendre le chemin de l'Hôtel de Ville, conduisant le Maire lui-même à avouer lors de la clôture son désappointement de s'être retrouvé face à des salles à moitié vides.



samedi 22 novembre - 11h41

Visiblement, la municipalité d'Angers n'est pas tout à fait prête à faire vivre au quotidien la démocratie locale de proximité, alors que bien des villes, ont accepté de jouer le jeu en déconcentrant une quote part du budget municipal en direction des Conseils Consultatifs de Quartier, ce qui permettrait, cela va sans dire de rapprocher consultation, délibération et décision au plus près des besoins des citoyens.

Je ne voudrais pas raconter d'anecdote personnelle, mais je m'étonne encore qu'ayant posé lors d'une des tables ronde du samedi 22 novembre la question de savoir si la Ville d'Angers était prête à mettre en place des "enveloppes de quartier", dont l'utilisation serait délibérée par les CCQ eux-mêmes, alors que trois adjoints étaient présents, et que la question leur était évidemment destinée, ce fut le sociologue de l'ADSEL qui ait répondu en lieu et place des élus. Sans doute cela était-il une question politiquement incorrecte?

samedi 22 novembre - 15h58. Table ronde:



Tout au plus, la municipalité se contente de rêve éveillé, ainsi qu'en témoignent les panneaux que l'on pouvait voir sous le chapiteau, où l'exemple le plus criant en matière de "manipulation de l'opinion" était le panneau concernant le devenir des voix sur berge. Passons évidemment sur le fait que dans les parties de ces panneaux évoquant les "transports" aucune mention ne soit faite de l'automobile, ni qu'aucune réflexion en matière de stationnement ne soit évoquée. Le mot "automobile" serait-il un gros mot?



Quand cessera-t-on de faire prendre des vessies pour des lanternes, pour la simple raison que la ville et elle le sait parfaitement ne peut pas faire ce qu'elle veut des voies sur berge, puisque la législation impose le maintien d'une voie à caractéristique de route nationale en parallèle au réseau autoroutier dont pour autant qu'on le sache le tronçon de contournement n'est pas à vendre, et surtout qu'aucune décision concernant la rocade sud n'est prise à ce jour, et que nul n'ignore que ce projet est précisément une pomme de discorde au sein de la majorité municipale, à en croire par les positions prises par certain(e) dans une vie politique antérieure sur ce sujet-là.
Cependant, d'autres initiatives méritent d'être saluées, comme la démarche novatrice en matière de culture que tente d'initier la nouvelle adjointe Mme Ramognino, ou la réflexion sur la citoyennneté des personnes d'origine étrangère. Mais c'est là une question qui dépasse la singularité de la Ville, et au bout du compte il est paradoxal de constater que là où la parole est la plus libre, c'est précisément dans les ateliers qui traitaient de sujets où la ville n'a aucun moyen d'action, sinon faire ce qui se fait déjà, comme permettre aux citoyens d'origine étrangère de participer aux CCQ et autres lieux d'exercice de la démocratie locale.
Pourquoi cantonner les CCQ à n'être que des instances de consultation et de délibération qui ne débouchent pas forcément sur grand chose. On nous rétorque d'un air entendu et suffisant, que "les citoyens investis dans les CCQ ne souhaitent pas avoir d'argent public à gérer...", certes, mais on oublie que ces enveloppes sont déléguées par le Conseil Municipal qui in fine en assume la gestion et peut-être si nécessaire contraint d'en rendre compte. Cela a tout lieu donc d'être une fallacieuse raison qui sonne comme une condescendance d'un autre âge, où par nature, les élus seraient les seuls à savoir ce qui est juste et bon pour leurs administrés, y compris de décider de leur bien-être contre leur gré.

dimanche 30 novembre 2008

L'EXPRESSION DE LA MINORITE MUNICIPALE - NOVEMBRE

Voici comme de coutume le texte des conseillers municipaux d'Angers élus sur la liste Angers, Choisir l'Avenir.
“ANGERS, CHOISIR L’AVENIR” (MINORITÉ)
Deux ou trois choses que nous voudrions vous dire sur la “démocratie participative”

La démocratie participative a pour objectif d’aller à la rencontre des femmes et des hommes qui veulent s’impliquer pour le “mieux vivre ensemble”, afin de pacifier les relations, s’intégrer davantage, s’enrichir par la pluralité des points de vue, apprendre à défendre l’intérêt général parmi les intérêts particuliers, aider les élus à prendre les bonnes décisions.
Toutefois, ces lieux de “démocratie organisée” ne doivent pas être exclusifs et empêcher les habitants d’avoir des initiatives. Ces instances doivent permettre le débat, accepter le conflit pour construire un consensus. Chaque partie, élus de la ville, ou habitants et représentants d’associations, doit apprendre à partager, mais aussi à renoncer,à écouter et à prendre en compte.
Prévenir la presse avant les habitants (crématorium à Monplaisir), laisser sans suite le travail mené par les membres des Conseils Consultatifs de Quartiers (pistes cyclables à Saint-Léonard), ignorer ce qui se fait déjà (journaux de quartier), sont autant d’exemples de ce qui ne doit plus arriver.
Lorsqu’il s’agit de démocratie participative, deux écueils sont à éviter :
● la démocratie participative ne peut être un outil de clientélisme, ou le moyen d’acheter le silence des habitants à travers la formation offerte aux membres du CCQ
● la démocratie participative n’est pas non plus le règne des habitants “experts d’usage”, face auxquels agents, techniciens et élus doivent s’effacer.
Face à l’attente, à la volonté d’engagements des habitants, mais aussi à leur déception quant au bilan des CCQ, voici nos propositions :
● Nous souhaitons que les CCQ soient présidés par un habitant du quartier, et que l’ordre du jour soit librement fixé par ses membres.
● Nous proposons que les CCQ soient dotés d’un budget propre pour les actions d ‘amélioration et d’animation de quartier.
● Nous défendons l’idée que chaque quartier soit représenté par un élu référent, résidant et s’investissant réellement dans le quartier. La démocratie participative n’a de sens que si la majorité municipale, au-delà des effets d’annonces et d’affichages, est prête à ne pas rester enfermée dans ses certitudes.

Christophe Béchu et le groupe
“Angers, choisir l’avenir”

Michelle Moreau, Laurent Gérault, Roseline Bienvenu, Marie-Claude Cogné, Ahmed el Bahri, Françoise Le Goff, Emmanuel Capus, Valérie Raimbault, Romain Thomas, Caroline Fel,
Gilles Groussard, Nedjma Bou-Tlelis et Daniel Dimicoli.

Contact : 02 41 05 40 37

dimanche 23 novembre 2008

OU VA LE PS?

Alors que les attentes de nos concitoyens sont ce qu'elles sont, le Parti Socialiste se montre pour ce qu'il est : sans programme, sans idées, et incapable de parler à la société.
Bref, du pain bénit pour le Président de la République en exercice. Les socialistes se rendent-ils compte que l'étalage de leurs turpitudes déroule encore plus le tapis rouge.
Où est le PS de Mitterrand critiquant l'exercice solitaire du pouvoir?
On voudrait faire croire qu'entre l'UMP et le PS s'est installé le consensus que le parti qui n'est pas au pouvoir a simplement le rôle de faire valoir "démocratique" bien sage quand il est occupé à ses querelles intestines que l'on ne s'y prendrait pas autrement.
Cela fait dix ans et plus que bien des électeurs dont le PS s'imaginait être propriétaires ont commencé à aller voir ailleurs.
Ségolène Royal, qui depuis quelque temps dégaine à tout crin sa nouvelle incantation de "code de l'honneur", en montre fort peu dans la pratique.
Quelle image de la démocratie est donnée quand le vaincu, même de peu, montre autant d'acrimonie et de haine envers celle que le suffrage des militants a désignée.
Chacun pourrait citer des exemples d'élections où l'on peut trouver que le score est injuste, que n'a pas été élu celui ou celle dont le programme était le plus crédible, mais la démocratie exige que l'on reconnaisse ses verdicts.
Au lieu de cela, les médias continuent à offrir une indécente tribune aux jérémiades pitoyables de Royal.
Pour qui ne connaîtrait pas ce que sont devenues les moeurs du parti socialiste, en raison de sa déliquescence idéologique, le spectacle pitoyable qu'offre Royal ne vaut pas mieux que celui d'une gamine de 6ème qui n'admet que sa rivale a été élue déléguée de la classe.
L'ordre juste si cher à Royal, cela commence par accepter le verdict des urnes et de respecter le choix des militants.
La présidente de Poitou-Charentes illustre à merveille le travers particulier des populistes et des démagogues. Lorsque le suffrage sert leur cause, c'est magnifique, lorsque celui-ci n'est pas conforme à leur égo surdimensionné, c'est forcément l'autre qui est accusé des pires turpitudes, d'avoir triché, ou manipulé les électeurs.
De telles façons d'agir qui consistent à ne pas s'incliner devant le résultat des votes ne sont pas particulières au parti socialiste. Elles sont hélas le lot commun de ceux qui s'imaginent avoir raison en tout, et qui, lorsque les votes ne les satisfont pas, se montrent à se point si irrespectueux des électeurs et des militants qu'ils n'ont d'autres ressources que d'occuper le terrain médiatique en accusant le vainqueur d'avoir fraudé ou triché.
Parallèlement à ce pitoyable congrès de Reims, les socialistes renouvelaient aussi leurs instance locales. Et la médiatisation de leurs turpitudes nationales éclipserait presque les petits meurtres entre amis dont les sections provinciales à l'ambiance feutrées ont encore le secret. Visiblement, à défaut de l'art d'être ensemble, on sait encore y mitonner les plats qui se mangent froids.

vendredi 21 novembre 2008

SEGOSTOP: PIQÛRE DE RAPPEL

Interrogée sur Europe I par Jean-Pierre Elkabach sur la récurrence d'un vocabulaire mystico-religieux, Ségolène Royal, sans vergogne comme à l'accoutumée, réplique qu'il faut que "les gens s'habituent à son style".... Moi, moi, moi, rien de nouveau, et de citer l'exemple de Barack Obama.

Seulement, voilà, il y a quelque chose que Royal ne comprend pas, c'est que quand Obama parle de fraternité, ça sonne juste, et que quand c'est elle, ça sonne faux, tellement le discours est en désaccord avec les actes.

Mieux vaut pour le PS une ligne de gauche assumée autour de Martine Aubry, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'élection de Ségolène Royal ne rendrait absolument pas service au mouvement centriste qui d'une part pourrait dire adieu à la perspective de voir son candidat accéder sinon à l'Elysée du moins au second tour, et arrimerait sans doute définitivement à la droite et à ses satellites tous ceux qui auront poussé la loyauté centriste jusqu'au bout mais qui n'accepteront jamais de voter pour un candidat socialiste à la présidentielle.

La ligne défendue par Martine Aubry obligera l'aile droite du PS à un choix salutaire: partir ou rester, et à faire la part des choses entre le vernis ségoléniste et la profondeur des convictions.


Ce n'est évidemment qu'au prix de la levée de l'hypothèque Royal que l'idée du dialogue pourra seulement commencée à être évoquées.

Mais Royal 1ère secrétaire, il ne saurait être question ni d'alliance, ni de programe commun, car s'il suivait une telle stratégie, cela reviendrait pour le PS à prendre dès maintenant une option pour la réélection de Nicolas Sarkozy, et pour cela, ils n'a pas besoin des centristes.

Le PS doit assumer seul son choix de l'élection de Nicolas Sarkozy, comme il doit assumer seul son choix de la réélection de celui-ci en 2012, peut-être même dès le premier tour.
Si les Socialistes ont décidé d'être à l'insu de leur plein gré les alliés objectifs de Nicolas Sarkozy, cela est leur affaire. Leurs turpitudes électoralistes n'engagent qu'eux-mêmes.
Elisant Ségolène Royal les socialistes auront pris la responsabilité de construire entre la gauche et le centre une digue infranchissable, tellement la conception mystico-religieuse de la vie politique prônée par Royal est aux antipodes de ce que souhaitent les humanistes authentiques.
Si par contre ils choisissent Martine Aubry, ils laissent intactes les conditions potentielles d'un possible dialogue.
Car ne nous payons pas de mots. Martine Aubry est bien plus proche du centre qu'une icône médiatique sans contenu.
Entre la consistance du vide incarnée par Ségolène Royal et la solidité des idées, la générosité sociale et humaine, il ne doit pas y avoir d'hésitation.
Reste aux socialistes à savoir choisir quel doit être leur avenir.

mercredi 19 novembre 2008

ET SI L'ON REFAISAIT UNE CURE DE SEGOSTOP?

Ceux qui auront suivi le JT sur France 2 auront dû supporter l'intervention de Ségolène Royal qui a encore fait preuve de sa méconnaissance des mécanismes économiques.
Faut-il rappeler que les mesures prises en faveur des banques sont des relèvement de seuil de garantie en cas de faillite de celles-ci. Ce n'est donc pas de l'injection directe d'argent. Et puis une intervention à titre de garantie fonctionne comme une caution, c'est-à-dire qu'elle crée au profit du garant une créance répétible sur les actifs du débiteur. Et en cas de faillite, chacun sait que les actifs sont répartis par le liquidateur suivant un ordre de priorité fixé par la loi et l'Etat est compté au nombre des créanciers privilégiés.
C'est donc par pure démagogie que Royal prétend que le gouvernement trouve 2500 milliards pour les banques et rien pour les pauvres. C'est proprement indécent d'oser proférer de tels mensonges.
Passons sur le dernier fantasme. Le PS serait-il donc en banqueroute au point que Royal envisage la vente du siège historique de la rue de Solférino. Décidément, il est des collusions pour le moins fâcheuses, le pardon accordé à Frêche qui en matière de propos discriminatoires fait honte aux vrais républicains, et l'on ne peut s'empêcher de comparer la vente du siège de la rue de Solférino à la vente d'un certain Paquebot pour cause de banqueroute électorale.
Quelle sotte naïveté qu'il suffirait de transférer dans un arrondissement moins huppé et faire croire que cela suffit à se rapprocher du peuple alors que pour la même Royal la rue où est située le cours Florent est infréquentable pour y laisser aller ses propres enfants.
Et toujours cette invasion du "moi, je", et si peu de nous. Décidément, la leçon du yes we can de Barack Obama n'est pas assimilée. C'est inquiétant pour qui prétend vouloir parler au nom de tous.
Et il ne manquait plus que la tentative de récupération maladroite de la grève des enseignants. Mais ceux qui sont au fait savent quelle idée Royal se fait du mouvement syndical, tout juste bon à servir de courroie de transmission au PS et quelle idée Royal se fait du travail des enseignants et des réalités quotidiennes de l'exercice de leur métier.
Faut-il rappeler que Ministre déléguée à l'enseignement scolaire, Royal a déclenché par ses propos irrationnels une crise de confiance aussi profonde que celle que Rachida Dati a provoquée dans la magistrature?
Faut-il rappeler qu'avec Allègre son ministre de tutelle, elle a fini par mettre dans la rue un million de personnes n'en pouvant plus d'être traités avec autant d'irrespect?
Faut-il rappeler que Royal a séparé durablement de la gauche bien des enseignants humanistes qui se reconnaissaient dans la générosité incarnée par les premiers temps du septennat de Mitterrand, mais qui n'ont pas retrouvé leurs idées humanistes dans la conception populiste et démagogique qu'avait Royal pour administrer le secteur qui lui était dévolu.
Les hommes et femmes politiques qui entraînent l'adhésion sont d'abord ceux qui ont des convictions fermes, des valeurs où l'on sent l'adéquation entre la personne et les idées, et enfin qui ont compris qu'en politique plus qu'ailleurs, pour reprendre le mot de Pascal, le moi est haïssable.
Ségolène Royal n'est visiblement pas au nombre de ces hommes et femmes politiques. Et l'on comprend mieux pourquoi Nicolas Sarkozy tient tant à réitérer la configuration de 2007 en 2012.
Nombreux furent les centristes à dire en 2007 "voter Royal c'est élire Sarkozy". Refaire la même chose en 2012 conduirait immanquablement au même résultat et entraînerait dans les pertes et fracas tous ceux qui auraient eu même fugacement fait allégeance à Royal ou donné l'impression de le faire.
François Bayrou a nettement pris position par rapport à une alliance ou un programme commun avec le PS. C'est non et définitivement non. On ne peut pas être plus clair.
Cela signifie que le Modem n'a pas vocation à être assujetti au PS et encore moins à servir de faire valoir des ambitions présidentielles de Royal.
L'ex candidate du PS a simplement du centre une vision instrumentalisée, un réceptacle de voix pouvant éventuellement être captées mais pas un mouvement politique autonome avec qui l'on pourrait débattre sans arrière pensée.

ALLIANCE AVEC LE PS : BAYROU DIT NON.

Interrogé sur la chaîne LCI à propos de l'affaire Clearstream et à propos de la déliquescence du PS, François Bayrou a clairement précisé qu'il n'entendait ni adhérer au PS, ni conclure quoique ce soit qui ressemblerait à un programme commun, rappelant comme si cela n'était pas évident que le MoDem était en lui-même une force de proposition, alternative tant à l'UMP qu'au PS.
Ceux qui avaient inclus dans leurs petites stratégies carriéristes la phacocytation du Modem par le PS sauront désormais à quoi s'en tenir. C'est non et non, aussi bien le 19 novembre que lors de l'entre deux tours où Royal avait cru bon d'aller faire la sérénade au pied de l'appartement de François Bayrou.
Liens:
Il n'y a en effet pas d'avenir pour une quelconque alliance avec un parti en déliquescence dont les moeurs sont en totale contradiction avec la nouvelle façon de faire de la politique que cherche à promouvoir le Modem.
Le PS est devenu au fil du temps l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire: l'implosion en courants, la transformation du parti en entreprise politique au recrutement endogène où tant d'apparatchiks n'ont jamais connu la vraie vie, passant du statut d'étudiant permanent des syndicats étudiants aux cabinets d'élus et aux mandats électoraux gagnés sur la seule efficacité du nom d'un parrain.
Lorsqu'un parti fonctionne comme cela, de manière clanique, ce n'est pas demain qu'il saura proposer à la France une rénovation profonde de ses moeurs politiques.

SUR LES JOURNEES DE LA DEMOCRAITE LOCALE

Même si l'on peut concevoir un certain scepticisme pour toutes les manifestations organisées à grand renfort de com' par la Mairie d'Angers pour donner l'impression qu'elle fait quelque chose, les journées de la démocratie locale permettront peut-être aux angevins de faire entendre leur voix.
Seulement, le slogan "libérez vos idées" est bien curieux. Est-ce un aveu qu'on les avait bridées et sous-entend on que le 28 novembre passé, on les remettra bien vite sous le boisseau?
Heureusement que bien des Angevins n'ont pas attendu Jean-Claude Antonini et sa majorité municipale pour avoir effectivement les idées libres et ce de façon permanente.
La liberté des idées comme la liberté de parole ne se décrète pas, et c'est d'abord un état d'esprit. Tant de gens à gauche comme à droite s'accomoderaient fort bien de l'asservissement des idées, ou vivraient fort bien un régime sans élections ni renouvellement des pouvoirs, puisqu'il suffirait en fonction de l'origine géographique, de la profession exercée, du quartier où l'on habite, du revenu, de ses choix de vie, etc... de traduire tout cela en voix attribuée à tel parti, sans que le citoyen - redevenu sujet - ait même à s'exprimer.
Seulement ce n'est pas ainsi que les choses se passent, et il est tout à fait sain pour la démocratie que les électeurs ne soient pas des assignés à résidence politique permanente.
Les citoyens de la ville ne sont pas seulement des administrés devant qui on viendrait délivrer la bonne parole en dehors de laquelle il n'y aurait pas de salut.
Il est en particulier important pour notre cité d'Angers, que des voix toujours plus nombreuses s'élèvent pour redonner à celle-ci la place qui est la sienne, c'est-à-dire d'une cité audacieuse, dynamique, en phase avec le progrès des techniques et des moyens de communication, et pas une cité qui cultive un entre soi qui ouvrirait la porte à l'irrémédiable déclin dans le concert des villes de l'ouest.
Angers mérite autre chose qu'on la confonde avec Agen, ou qu'on ne sache la situer sur la carte qu'une fois qu'on a cité Rennes ou Nantes.
De même que les cités qui au 19ème siècle refusèrent le chemin de fer se condamnèrent de leur propre fait au déclin inexorable, de même les métropoles du 21ème siècle qui tourneront le dos à la modernité et à l'audace se condamneront tout pareillement au déclin.
Or il y a urgence pour Angers, car dix ans de retard, c'est encore rattrapable, mais il faut se bouger dès maintenant. Cela suppose de faire place à l'esprit d'entreprise, et de faire résolument le pari des jeunes talents. Ceux-ci, de toute façon, si l'on ne sait pas les retenir sur place, sauront de toute façon se mettre au service de collectivités qui auront su croire en eux.
La démocratie locale, ce n'est pas une option, ou un gadget, et il ne suffit pas d'un grand machin communicationnel pour se donner bonne conscience et donner un os à ronger au peuple pendant que les vraies décisions sont déjà prises, c'est une culture du quotidien, car ce qui est important, c'est bien plus ce qui se vit que ce qui se voit.
La seule question qui se pose, c'est de se demander si la Majorité municipale est prête à prendre ce risque. L'on peut au moins cultiver sur ce point un doute raisonnable.

mardi 18 novembre 2008

PETIT RAFFRAICHISSEMENT DE MEMOIRE ET EPITAPHE POUR UN PARTI DEFUNT

"Ségolène a pour Frèche les yeux de Chimène"
Faut-il rappeler les propos orduriers dont la simple relation serait infâmante de l'ancien maire de Montpellier concernant les harkis ou son indécente provocation à connotation plus que ségrégationniste sur la couleur de l'équipe de France, et bien non, tout cela, les propos de Frèche, ce ne sont que "maladresses" qui apparaissent sans doutes vénielles à la dame du Poitou en comparaison des avanies subies par icelle dans son propre parti pendant la campagne des présidentielles.
Les personnes qui à juste titres se sont senties blessées par les propos racialisants de Georges Frêche apprécieront.
Que penser de cet éloge d'un mégalomane de la part d'une candidate qui pourtant ne cesse d'exalter la France Métissée.
Cette excuse absolutoire à l'égard de Frêche est insupportable. C'est du même ordre que certains présidents de région de droite acceptant les voix du FN.
Et c'est la même Royal qui suspecte Delanoë de manquement au code d'honneur, comme si en soi exprimer sa préférence était un crime de lèse-majesté.
La sincérité chaleureuse de Martine Aubry, dont la filiation sociale-démocrate est en ligne directe n'est-elle pas préférable à la mise en scène permanente.
Un parti politique, ce n'est pas la Star Academy, or c'est cette triste image que donne le PS depuis quelques temps déjà. Et la désignation de Royal comme candidate à la présidentielle portait déjà en germe cette transmutation du discours politique en starisation.
Il en est des partis comme des empires, ils naissent, ils croissent et ils meurent. Le PS dans sa forme moderne est né à Epinay, il a prospéré parce qu'il y avait Mitterrand et que celui-ci était un leader incontesté, et il meurt parce qu'il n'y a pas d'héritier à la hauteur qui fasse que devant lui on se retire avec empressement de la course à l'investiture comme le fit Chevènement en 1981 ou sans plaisir comme le fit Rocard cette même année.
Les motions avaient comme intérêt de donner périodiquement un os à ronger aux lionceaux qui n'avaient pas alors la tentation de défier le vieux lion. Celui-ci une fois mort, et parce qu'aucun n'a les armes suffisantes pour l'emporter, c'est l'entredéchirement. Et le débat se transforme en bûcher des vanités.
Il en est aussi des partis comme des espèces animales. La sélection naturelle fait son oeuvre. Seules survivent ceux qui s'adaptent. Les autres le temps venu viendront simplement rejoindre la galerie des dinosaures.
La Fortune gouverne le monde aveuglément. Les anciens l'avaient bien saisi, y compris Scipion entrant en pleurs à Carthage que pourtant il venait de vaincre.
Cf Appien, Histoire d'Hannibal.
"Alors Scipion fondit en larmes, laissant voir qu'il pleurait sur l'ennemi. Puis il médita longuement en lui-même, ayant pris conscience qu'il faut qu'une puissance divine fasse traverser aux cités, aux peuples et aux royaumes, tous autant qu'ils sont, des mutations comparables à celles que connaissent les particuliers, et que tel fut le sort d'Ilion (NDR : Troie)... Tournant les yeux vers l'historien Polybe, il dit, soit à dessein, soit que ces vers lui eussent échappé (NDR : citant Homère, Iliade, VI, 448-449):
"Un jour viendra où la sainte Ilion aura vécu, et Priam, et les guerriers de Priam à la bonne lance de frêne".
Nos philosophes grecs nous mettent sans cesse en garde contre l'orgueil, qu'ils nomment ὓϐρις, et l'on se dit que le PS n'en serait peut-être pas là si du temps où il était aux commandes de l'Etat, il n'avait pas participé à la première étape de l'éradication préméditée des humanités.

SEQUENCE AIGRE DOUCE : LE QUAI DES EAUX TRANQUILLES

Sitôt annoncé le nom de son successeur, l'Administrateur du Quai Christopher Crimes nommé dès l'ouverture de ce que le maire nomme "le vaisseau amiral de la culture angevine" revient pour la presse sur ces trois ans passés à la tête du quai. Et visiblement amer, il se lâche. Et tour à tour de raconter l'incompréhension grandissante avec les structures artistiques en résidence au Quai qu'il était devenu très difficile de faire travailler en synergie, ses démélés avec l'adjointe à la culture, déplorer l'absence de ligne directrice et de budget à la hauteur de l'équipement dont on a nous avait tout de suite dit qu'il jouerait dans la cour des grands, et de confier que le maire et lui avaient convenu de son départ depuis longtemps déjà, mais avec un interdit. Il ne falllait pas en parler avant les élections municipales, des fois que...

Souhaitons simplement que le nouveau directeur du Quai puisse avoir les moyens de ses projets. Ne pas cantonner la culture au centre-ville, permettre grâce à la médiation culturelle à des publics qui d'eux-mêmes ne viendraient peut-être pas à la Culture, c'est exactement ce que le programme défendu par les candidats de la liste Choisir l'Avenir a toujours dit.

dimanche 16 novembre 2008

TRAMWAY ANGEVIN

Voici ce que l'on peut voir en ce moment rue de la Roë. Nous savions que sous cet axe contient sous la chaussée de nombreuses excavations et notamment ce qui ressemble à une galerie voûtée.

L'on sait que l'étroitesse de la voie en question, quoi qu'on en ait dit au départ, a imposé le choix saugrenu d'une voie unique, seul exemple de cette nature pour une voie neuve de tramway en site urbain.
Cette aberration à elle seule aurait dû inciter des édiles soucieux de bon sens à un choix plus raisonnable que commandait en plus l'évidence: le passage par les grands boulevards, qui de toute façon eût été plus économique.
Seulement, en cas de grosse intervention sur le réseau souterrain de la dite rue une fois l'infrastructure du tramway installée, on fait comment?

Le sous-sol de cette partie de la ville offre-t-il toutes les garanties de solidité et de stabilité.

jeudi 13 novembre 2008

TOUT SAUF ROYAL

Le Parti Socialiste s'apprête à désigner son premier secrétaire. Si semble se dessiner une alliance entre Benoît Hamon et Martine Aubry, la présidente de Poitou Charentes qui disait "mettre sa candidature au frigidaire" a vite fait de l'en ressortir, étalant ses "envies" au vu et au su de toute la presse.
Un sondage fort éclairant publié par le Figaro gagnerait à être médité par les centristes. Si Royal devient premier secrétaire et se représente en 2012, nous aurons en 2012 un remake de 2007 au premier comme au second tour. Autant dire que voter Royal, c'est être certain de la réélection de Sarkozy. Et diront certains, pas forcément où l'on croit, autant se dispenser du second tour et réélire dès le premier tour le président sortant.
Et l'on pourra compter sur la presse de gauche bien pensante pour nous servir à nouveau son catéchisme de l'impératif démocratique, faisant une fois de plus avec le résultat connu d'avance de Royal et de Sarkozy les candidats officiels en dehors de l'affrontement desquels il n'y aurait pas de salut pour la France.
Par contre, si Martine Aubry est candidate, toujours selon ce sondage, elle est devancée par Bayrou qui se retrouve face au président sortant et avec des chances plus que sérieuses de l'emporter.
Ce qui est certain, c'est que Royal entraînera alors dans la machine à perdre tous ceux qui se laisseraient séduire par une bien incertaine ouverture. En revanche, une candidature de Martine Aubry, fixée sur les fondamentaux du PS, et à commencer par l'Union de la Gauche laisse toute chance pour François Bayrou de figurer au second tour, et osons le rêver, d'accéder à l'Elysée.
Enfin il est à peu près certain que Delanoë ou Aubry ne cristalliseraient pas sur leur personne autant de rejet que Royal si par malheur le candidat centriste n'accédait pas au second tour, laissant augurer alors autre chose pour le second tour ou pour la France.
En clair, le Tout Sauf Royal reste d'actualité.

PLAIDOYER POUR LA MAISON INDIVIDUELLE EN AGGLOMERATION

Aujourd'hui le Courrier de l'Ouest publie une longue interview de Bernard Jambert, l'un des grands noms de la construction de maisons individuelles.
A l'heure de transmettre son entreprise, le célèbre constructeur se livre à d'intéressantes remarques sur la construction urbaine.
On appréciera hautement la critique de la cupidité spéculative qui a conduit à construire des programmes verticaux aux prix surfaits pendant qu'au même moment on organisait la rareté des logements sociaux.
Par ailleurs, le constructeur développe d'intéressantes remarques sur l'urbanisme de l'agglomération d'Angers où les grandes orientations sont dominées par le discours des "ayatollahs" qui ont des oeillères et ne voient que dans une direction, l'économie d'espace et de carburant. Je m'étonne, dit-il, qu'on ait pas davatage poussé le développement des véhicules électriques. Grâce au photovoltaïque, chaque maison pourrait produire du courant et alimenter un véhicule. Puis il évoque l'idée des usines à la campagne, [qui du reste est une réalité ancienne dans notre Anjou, et développée grâce au dynamisme du Conseil Général grâce au programme Actiparcs.
Enfin, dans sa conclusion, le constructeur, qui n'a jamais fait mystère de son amitié pour Jean Monnier, pointe l'essentiel, "la volonté politique", battant en brêche le dogme officiel de l'absence de foncier disponible, argument mis en avant par le maire d'Angers pour justifier l'hyperdensification prenant ainsi le risque de renouveler pour cinquante ans les erreurs d'urbanisme des années soixante. Selon le constructeur, tout cela est faux, et cite tout simplement l'exemple de Trélazé dont le dynamisme en matière de construction, y compris de maisons individuelles n'est plus à prouver.
Enfin, en ces temps de crise, le constructeur insiste sur la valeur sûre que constitue la maison individuelle, relativisant ainsi la crise immobilière, qui est avant tout une crise de confiance. Et de citer son exemples de ses pavillons qui à chaque revente génère des plus values, valorisant ainsi l'investissement des propriétaires, car ce qui compte, même en temps de crise, c'est l'emplacement, encore l'emplacement et toujours l'emplacement.
Manifestement, le combat de Bernard Jambert pour la maison individuelle mérite d'être connu et relayé. Au nom de la mixité sociale, des grands équilibres et de l'aménagement raisonné du territoire, le pavillon individuel peut et doit encore avoir sa place dans les programmes de construction, y compris en agglomération. Les quartiers du Lac de Maine, et plus proche du centre ville, les maisons de ville mitoyennes constituent des exemples dont on devrait s'inspirer.

mardi 11 novembre 2008

SOUVENONS-NOUS DES MORTS AU COMBAT


Aujourd'hui la France se souvient.

Voici quatre-vingt-dix ans maintenant retentissait dans la clairière de Rethondes le clairon de l'armistice.

Après quatre ans de combats meurtriers, la France retrouvait l'Alsace et la Lorraine spoliées en 1871.

Ces monuments aux morts dont les pierres égrènent la litanie des noms de ceux qui sont morts au champ d'honneur pour que notre patrie fût libre ont servi d'instruction civique vivante à des générations de petits français.

Il n'est pas une famille qui n'ait été touchée. Pas un village qui n'ait fourni sa part et au delà de jeunes gens dans la fleur de leur âge.

Vingt ans après une autre guerre amenait le monde à connaître les pires barbaries de son existence, le génocide planifié au nom de la race ou de la religion, et faisait de l'atome un instrument de massacre.

Renoncements, atermoiements, crise économique, désignation de boucs-émissaires ont certainement préparé le terrain sur lequel la bête immonde du totalitarisme jeta ses crocs funestes.

Et pourtant en ce onze novembre, depuis fort longtemps, les chrétiens fêtent Saint Martin, ce soldat de l'armée romaine, qui, ayant à peu près l'âge des plus jeunes soldats de la première guerre mondiale, avait partagé son manteau avec un pauvre crucifié par le froid. La nuit suivante, Jésus apparaissait en songe à Martin vêtu de ce même manteau donné au pauvre.

Que peut-on proposer de plus éclatant comme signe de paix. Martin donne au pauvre tout ce qui lui reste, car dans les règles de l'armée romaine d'alors, le soldat n'est propriétaire que de la moitié de son manteau, l'autre appartenant à l'empereur. Martin ne pouvait pas disposer à sa guise de la part impériale, mais il pouvait donner ce qui lui appartenait en propre.

Martin a tout donné.

Ces soldats dont les noms sont inscrits sur nos monuments, et les inconnus qui n'ont jamais été identifiés ont tout donné, ont donné ce qu'ils avaient de plus précieux, leur propre vie.

Leur mémoire mérite respect.


"Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie."

Victor Hugo

Ce même jour du 11 novembre 1918, Georges Clemenceau, Président du Conseil, après avoir lu in extenso devant la Chambre des Députés le texte de la convention d'armistice, rendait hommage aux combattants et aux armées.
"Grâce à eux, la France, hier soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de l’humanité, sera toujours le soldat de l’idéal ! "
Texte intégrale des minutes de la séance: http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/clemenceau/clem4.asp


A Angers, sous un soleil d'été de la Saint Martin, après la messe pour la paix célébrée en la Cathédrale par notre évêque Mgr Delmas, les autorités civiles et militaires ont honoré de leur présence la cérémonie traditionnelle au monument aux morts de la Place Leclerc, que les plus anciens angevins avaient appris à appeler Champ de Mars.
Ut pacem desideramus, sic parati ad illam defendendam esse debemus.
De même que nous désirons la paix, de même devons-nous être prêts à la défendre.

lundi 10 novembre 2008

APPEL AU REFUS DE LA REGRESSION EN MATIERE JUDICIAIRE

Voici un texte tout-à-fait intéressant, c'est une pétition rédigée par des psychiâtres-experts auprès des tribunaux, signable en ligne.

Non à la perpétuité sur ordonnance !

Source : http://www.pratiquesdelafolie.org/phpPetitions/index.php?petition=2


La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté fait rupture dans notre tradition juridique. Elle permet l’incarcération dans des établissements spéciaux de personnes condamnées qui, bien qu’ayant purgé leur peine, seront privées de liberté du fait de leur «particulière dangerosité ». Pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis ! A juste titre, Robert Badinter a dénoncé dans cette loi une rupture majeure avec les principes fondamentaux de notre justice pénale.
Cette loi fait également rupture dans la tradition et l’éthique médicales, car c’est l’expertise médico-psychologique qui devient l’élément clé du dispositif pour décider de cette mesure de sûreté. Alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. C’est le savoir psychiatrique qui légitimera l’incarcération d’individus au motif d’un diagnostic de « particulière dangerosité ». La privation de liberté est ainsi parée des habits de la science, comme si le savoir des experts permettait de prédire les actes criminels d’une personne.
C’est une mystification et une confusion organisée des registres. Une mystification car il est faux que l’on puisse prédire, pour un individu donné, les actes à venir. L’usage que l’on fait à cet égard des statistiques concernant la récidive est une duperie, car ces chiffres concernent des populations, non des individus. Or c’est bien de la liberté d’un individu qu’il s’agit.C’est une confusion que de demander à des soignants d’occuper cette place, car leur fonction, leur déontologie et leur éthique les situent du côté de la personne, ses libertés et ses contraintes, non de l’ordre public désincarné. Cette séparation fondamentale est une garantie essentielle des libertés, contre la tentation de faire le bien de chacun contre lui-même. La psychiatrie est familière de ces dérives : faut-il rappeler qu’il y eut des internements pour motifs politiques ?
La monstruosité de certains crimes et la souffrance terrible des victimes, dont chacun est saisi, sont utilisées pour aveugler la raison et céder aux politiques prétendument efficaces. C’est une manœuvre démagogique. On sait par avance que cette politique ne résoudra en rien le problème des criminels récidivants. Par contre ce dont on est sûr, c’est que ce dispositif, d’abord destiné à des populations restreintes s’étendra progressivement, au nom du principe de précaution. Ce fut le cas des mesures d’obligation aux soins, initialement destinées aux agresseurs sexuels, et qui sont aujourd’hui appliquées à une part croissante de personnes condamnées, quel que soit leur acte. En assimilant le crime et la maladie – ce qui est une idéologie, et non pas un fait – on déplace progressivement la gestion de la peine vers la médecine, réalisant progressivement une société de sûreté médicale.
Au nom de notre éthique et de la nécessaire séparation des domaines, garante des libertés, nous, professionnels de la psychiatrie, déclarons publiquement refuser de participer à la mise en place de ce dispositif de rétention de sûreté. Parce que la psychiatrie n’est pas l’affaire des seuls psychiatres, chacun, concerné par ce refus, manifeste son soutien en signant et en faisant signer cet appel.

dimanche 9 novembre 2008

EST-IL OPPORTUN DE REPORTER LA LIMITE D'AGE DE LA RETRAITE?

Récemment vient d'être adopté à la faveur d'un amendement voté lors d'une séance de nuit le report de la limite d'âge en matière de retraite, dans les secteurs où celle-ci est opposable aux salariés. Actuellement de 65 ans pour le droit commun, il est question de la faire passer à 70 ans.
En matière de retraite, chacun sait que si l'on veut maintenir le niveau des pensions, les leviers d'action ne sont pas nombreux, soit on augmente les cotisations, soit on augmente la durée du temps de cotisation, soit encore on fait reposer sur l'initiative privée des salariés une part de leur retraite via l'adhésion à des caisses complémentaires facultatives. Et ces leviers d'actions déjà d'amplitude limitée ne sont pas compensés par une démocraphie florissante. La charge de cotisation travailleur-retraité aujourd'hui est plus lourde que naguère, et lorsque cette charge est trop lourde on crée les conditions d'une crise explosive cumulant les risques d'une baisse de niveau des retraites et d'une pressurisation extrême des revenus du travail, déjà ponctionnés par la fiscalité directe.
La crise monétaire doit inciter à la plus extrême prudence en matière de fonds de pension. Lorsque les mutuelles de retraite placent leurs fonds sur des placements lucratifs, pas de problèmes, mais quand ces placements lucratifs s'effondrent, ce sont les cotisants qui paient l'addition.
L'allongement de la durée du temps de cotisation n'est pas extensible à l'infini. Et maintenir au travail des travailleurs trop âgés n'est ni bon pour la santé ni pour l'économie. Surtout en une époque où le taux de chômage des jeunes est si important.
De plus l'entrée de plus en plus tardive sur le marché du travail va faire à terme l'effet d'une vraie bombe à retardement. Limite d'âge portée à 70 ans ou non, bien des salariés n'auront de toute façon jamais atteint les périodes de cotisation pour avoir une retraite à taux plein.
Il faut aussi avoir le courage de le dire si l'on veut se donner les moyens de sortir de ce cercle vicieux.
Raison de plus pour repenser complètement le système de protection sociale. Car ne nous leurrons pas, les cotisations patronales sont au final payées par les ménages.
Dans son programme présidentiel, François Bayrou avait été le seul à proposer la mise en place d'une TVA sociale dont le produit aurait financé le système de protection sociale. Lorsque le gouvernement Sarkozy a eu la velléité d'y penser, bien tard au demeurant, ce fut une levée de boucliers de la gauche, qui pour la nécessité du moment oubliait que la CSG était son oeuvre, avec y compris l'absurdité que n'étant pas déductible totalement du montant imposable, elle a pour effet de faire payer en partie au contribuable un impôt sur de l'argent qu'il n'a pas touché.
A la vérité, c'est l'abstention des gouvernements des années quatre-vingt et quatre-ving-dix de s'attaquer au dossier des retraites a créé les conditions d'une situation potentiellement explosive que les retraités de demain paieront au prix fort.
En cette matière sans doute plus qu'en d'autres, nos gouvernements ne retrouveront crédibilité que par des décisions qui reposent sur des constats partagés, des décisions expliquées, des efforts consentis à condition que cela ne soit pas en pure perte ou sans espoir de contrepartie certaine.

jeudi 6 novembre 2008

OU VA LE PARTI SOCIALISTE?

A l'heure où d'aucuns s'imaginent encore que l'antisarkozysme peut tenir lieu de projet politique, ou s'offusquent ici ou là de telle ou telle mesure catégorielle qui forcément vient plumer les contribuables (ainsi a-t-on pu lire des monceaux d'absurdités lorsque pour rétablir la confiance dans les banques, le parlement a décidé de se relever le niveau de garantie, d'aucuns ont cru qu'il s'agissait d'argent public dépensé pour renflouer les dites banques, ignorant comment fonctionne une garantie, un peu comme on se porte caution pour autrui dans un contrat de location...), il est étonnant de voir comment les pourfendeurs prêts à s'exciter restent étonnament muets lorsque l'on voit se profiler une nouvelle loi répressive, sur l'enfermement des criminels dangereux, dans des centres fermés. C'est comme si ni plus ni moins on instaurait un système de punition provisoire, non pour réprimer des crimes ou des délits réellement commis, mais pour punir par avance des crimes ou des délits dont on pense qu'ils pourraient être commis. En somme la transposition sur le mode judiciaire pénal du principe de précaution dont on ne voit que trop à quel point il s'avère délétère sur le plan social.
Ainsi petit à petit, avec le silence coupable de la gauche socialiste et de Ségolène Royal en particulier, on assiste au détricotage de l'édifice judiciaire humaniste constitué pas à pas depuis la Révolution.
Lorsque Nicolas Sarkozy avait souvenons-nous en avancé l'idée de la pédophilie génétique, bien rares à part François Bayrou, en butte aux sarcasmes des médias, furent ceux qui s'élevèrent contre cette idée complètement étrangère à notre philosophie judiciaire. Et Ségolène Royal s'était illustrée par son silence.
Mais bon Dieu, est-ce que la gauche d'aujourd'hui, celle qui se dit la gauche parce que tout simplement le courage lui manque pour se dire de droite ou tout simplement social démocrate, aurait le courage d'un Mitterrand ou d'un Badinter, ou d'un Philippe Seguin, ou d'un Jacques Chirac pour ne citer qu'eux. Lorsqu'en 1981, Badinter fit voter l'abolition de la peine de mort, l'opinion n'y était pas favorable. La France n'était ni plus ni moins criminogène, et de telles mesures, celles que Perben puis Dati ont réussi à faire passer auraient provoqué des levées de boucliers humanistes si Peyrefitte, le dernier Garde des Sceaux avait osé seulement proposé le dixième.
A quoi pense le PS alors que précisément se détricotent les valeurs humanistes de la loi judiciaire, ses éléphants sont simplement en train de chercher à savoir qui a la trompe la plus longue, la motion qui rapporte le plus de voix. Triste spectacle d'une Byzance contemporaine dissertant sur l'existence ou non d'un sexe des anges alors que s'effondre le monde. Scandaleuse vision de la vie politique où toute honte bue l'une des prétendantes au siège du premier secrétaire émet l'idée que le parti pourrait rembourser les cotisations de ceux qui ne pourraient pas les payer. Cela s'appelle tout simplement l'achat de suffrages. C'est faire peu de cas du respect dû aux militants que d'imaginer et d'oser le dire que leur voix pourrait faire l'objet d'un troc.
Tout cela pourrait paraître bien anecdotique, mais rien n'est dénué d'importance quand, quel que soit le parti, quelle que soit la couleur de peau ou l'identité de genre, on aspire à l'exercice des plus hautes responsabilités de l'Etat.

mercredi 5 novembre 2008

AVE AMERICA SPES NOSTRA




Cette simple dédicace aux Etats-Unis d'Amérique qui aujourd'hui vit l'un des plus grands moments de son histoire.


Tant de liens que nous avons tendance parfois à ignorer nous lient à ce grand pays d'outre atlantique. A commencer par notre déclaration des droits de l'homme, inspirée par l'oeuvre de La Fayette. La participation des armées américaines à la libération de la France à la fin de la seconde guerre mondiale.
Ce pays,pourtant plus secoué par la crise que nous, a pourtant su faire le pari de la jeunesse et de l'audace en confiant son destin à Barack Obama.

C'est assurément au moins symboliquement une nouvelle frontière qui est conquise, un rêve qui devient réalité. Quelle leçon pour nos pays si souvent pusillanimes et frileux de la vieille Europe! Quelle claque pour certaine de nos cités pour qui moins de quarante ans c'est trop jeune pour être maire d'une grande ville !

En même temps, un voeu qui tient certainement à coeur à de nombreux humanistes: que les USA fassent preuve de courage en abolissant définitivement la peine de mort sur leur territoire. Ce serait assurément un signe fort pour l'ensemble du monde. Celui de la Pax americana communiquée au monde entier.





mardi 4 novembre 2008

CHRISTOPHE BECHU SUR RADIO CAMPUS ANGERS - PHOTOS


Voici quelques jours Christophe Béchu était l'invité de Radio Campus, interrogé par deux jeunes animateurs de la dite station, Mathieu Doucet, par ailleurs rédacteur du site d'information locale http://toutangers.canalblog.com et Etienne Merlo.


Christophe Béchu entouré de Mathieu et Etienne


J'ai le plaisir de publier les présentes photos, prises à l'occasion de l'enregistrement de l'émission et qu'ils ont eu l'amabilité de m'expédier.
Il est possible de réécouter l'émission grâce au lien suivant : http://www.radiocampusangers.com/podcasts/90chrono/90chrono-27-10-2008.mp3

VOIES DES BERGES - SUITE 2


Couvrir une voie de circulation rapide est assurément un élément de redéfinition du paysage urbain, qui tout à la fois permet la reconquête de l'espace au profit des modes de déplacements doux, de nouveaux équipements, sans léser les besoins des automobilistes.

C'est ce qu'a compris la Ville de Paris, qui dans le cadre des contrats de Plan Etat-Région a entrepris la couverture d'une partie du périphérique.


C'est un autre exemple dont Angers pourrait s'inspirer pour la voie des berges. Surtout que l'hyperdensification qui nous est promise dans le secteur du Min pourrait bien ressembler peu ou prou à ce que nous pouvons voir de part et d'autre du périphérique parisien.

On imagine donc quel moyen merveilleux ce serait de réconcilier les Angevins avec la Rivière. Sans les nuisances des embouteillages que ne manquera pas de générer le "boulevard urbain" avec ses carrefours à niveaux et ses feux rouges que l'on ne manquerait pas de ressortir trente ans après avoir célébré en grande pompe la disparition du dernier sur l'axe Angers Paris.






PARIS : UN MODELE POUR LES DEPLACEMENTS URBAINS

En bien des domaines, la Capitale a de l'avance, y compris dans le domaine de la mobilité urbaine.
Quand tant de villes provinciales se disent à l'avant-garde de l'écologie des déplacements, la Ville de Paris se lance dans une authentique politique de partage de la voirie, c'est-à-dire sans exclusion d'aucun mode de transport.
Par exemple, la ville de Paris projette de développer un service d'automobiles propres en libre service,http://www.paris.fr/portail/deplacements/Portal.lut?page_id=2&document_type_id=2&document_id=60429&portlet_id=826.




Egalement, afin de rendre plus facile l'utilisation des véhicules électriques, de nombreuses bornes de recharge des dits véhicules s'installent, http://www.paris.fr/portail/deplacements/Portal.lut?page_id=2&document_type_id=2&document_id=56366&portlet_id=826.


Qu'est-ce qui fait qu'en Province on soit si en retard? Et pourtant, les taux d'imposition du foncier ne sont pas si élevés à Paris. La vie culturelle n'y pâtit pas d'une politique audacieuse des déplacements. La construction de logements neufs ne s'y est pas ralentie, permettant depuis peu d'inverser la tendance à l'éloignement de la capitale.

Ce n'est donc pas une question de couleur politique de l'élu, car Bertrand Delanoë est un maire socialiste. C'est sans doute une question de courage, et de juste perception des besoins des administrés et des usagers de la capitale et de prise en compte réaliste des servitudes qu'implique le statut particulier de la dite ville.

Plus simplement, c'est la différence entre le faire et se contenter du dire.

lundi 3 novembre 2008

VOIE DES BERGES - SUITE

Contrairement à ce que d'aucuns pourraient croire ou penser, la question de la voie des berges est un élément essentiel qui concerne au quotidien non seulement les citoyens d'Angers, mais aussi tout ceux que leur état de vie ou leur profession amène à passer par cet axe.
Ce n'est certainement pas l'obscurantisme anti-automobile qui donnera la clef si l'on veut voir évoluer cet axe majeur sans rien céder de son utilité, c'est-à-dire la possibilité de traverser la ville de part en part à vitesse rapide et sans encombre.
Ces questions qui touchent au quotidien des gens ne sont pas plus de gauche qu'elles ne seraient de droite. Cela n'est même pas une question d'appartenance à un quelconque parti politique.
Une chose est de s'attacher à développer des transports en commun performants, sur des itinéraires efficaces, et une autre est de considérer les automobilistes comme les coupables tout désignés des maux de la planète.
S'il est établi que la vie en ville concerne au premier chef ses habitants, le fait d'habiter le chef-lieu du département crée à l'égard de ceux qui n'y résident pas mais dont le travail enrichit et développe la ville plus de devoirs que de droits.
Ce n'est donc pas le petit confort de l'élite de privilégiés qui a les moyens d'être propriétaires en centre-ville qui doit être l'élément de décision quand il s'agit des conditions de circulation en ville.
En transformant en boulevard urbain la voie des berges on voudrait asphyxier la ville qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Engager si tôt une réflexion sur de telles bases comme le fait le maire d'Angers est au mieux un gadget inutile, et ce n'est pas indécent de s'interroger sur l'utilité de ce projet, quand on sait qu'il n'est pas immédiatement réalisable, et quand on sait qu'il y va de l'utilisation des deniers publics.
A l'heure où les budgets des collectivités locales sont confrontés à la raréfaction de leurs ressources et où celles-ci, qu'on le veuille ou non, doivent se faire à l'idée que l'Etat n'est pas la vache à lait qui comblera les tonneaux des danaïdes des dépenses locales irréfléchies, il y a très certainement mieux à faire que de mettre en place la coûteuse structure que cette réflexion sur un projet dont il y a de très fortes chances qu'il reste à jamais virtuel.

dimanche 2 novembre 2008

DE L'IRRUPTION DE L'IRRATIONNEL DANS LE POLITIQUE

Il faut avouer que la vie politique est tombé à un niveau d'irrationnel que l'on voudrait croire réservée aux sociétés primitives.
Que de prétendus humoristes se soient crus autorisés à commercialiser des poupées vaudous à l'effigie des deux candidats du second tour de l'élection présidentielle de 2007 n'est peut-être pas un signe de bonne santé politique de notre pays.
Si de tout temps les caricatures ont servi d'exutoire, que l'on se souvienne des têtes piriformes brocardant le Roi Louis Philippe ou plus près de nous de la chronique du Roi et de la Cour d'André Ribaud, la confection de poupées vaudou avec manuel à l'appui et rituel relève d'une régression à la pensée magique et à la superstition.
Que le Président de la République en exercice ait souhaité poursuivre l'atteinte à l'image, cela le regarde, que le Tribunal dans ses attendus ait fait une autre lecture a l'autorité de la chose jugée, restant sauf le droit à appel des parties dans les délais et formes prescrits par la loi.
Que sa rivale ait cru bon de saisir l'occasion pour se faire un coup de publicité, quand on connaît la facilité avec laquelle elle intente des procès pour de bien innocentes photos, en dit tout aussi long sur la dégradation des moeurs politiques de notre pays.
Comme si le débat se résumait à ce simpliste antagonisme de celui (celle) qui croit au vaudou et celui (celle) qui n'y croit pas.
Dans le pays des droits de l'homme si souvent si prompt à s'arroger le monopole du rationalisme quand il s'agit de donner des leçons aux autres, c'est choquant de faire intervenir les pratiques tribales et les rituels magiques dans le champ du politique.
C'est laisser croire que le destin des pays ne se choisit pas mais est affaire de chance ou de malchance et que pour compenser ses frustrations du moment il faille s'adonner à des parodies de pratiques tribales ou primitives.
Les Français seraient-ils devenus si bêtes pour être ravalés au rang d'acheteurs potentiels de poupées vaudoues.
Souhaitons simplement que ce très fâcheux exemple d'irruption de l'irrationnel dans la sphère politique soit bel et bien le dernier. Tout simplement par respect pour les français.

DEVENIR DES VOIES SUR BERGE

La haine anti voiture du maire d'Angers est désormais établie. Rien de nouveau sous le soleil. Seulement, il faudrait peut-être arrêter de tirer des plans sur la comète en mettant en place cette usine à désillusion que constituerait l'idée de supprimer les voies sur berges.
En effet, aucune décision concernant la voie des berges ne peut-être prise tant que l'anneau de rocade ne sera pas totalement réalisé, et tant que l'emprise de cette voirie ne sera pas retombé sous la compétence municipale, ce qui de toute façon ne pourra pas se faire avant 2015.
Faut-il rappeler l'obligation absolue de maintenir en parallèle au réseau autoroutier une voirie aux caractéristiques de routes nationales, à largeur suffisante, et sans obstacles à la circulation.
Le développement durable, ce n'est certainement s'ingénier à faire obstacle au mode de déplacement le plus simple qu'est la voiture particulière.
Les décideurs qui dans les années soixante dix ont contre vents et marées, malgré la frilosité de certains imposé les trémies, avaient eux une vision vraiment prospective de la vie en ville.
Tel n'est malheureusement pas le cas des édiles actuels qui s'agrippent à une conception étroitement bourgeois bohème.
Que dire enfin de ce concept mégalomane qui consisterait à changer la ville de sens. La ville d'Angers s'est historiquement construite en tournant le dos à la rivière. C'est sans doute qu'il y avait des raisons que les lubies pseudo écologistes du maire actuel ne peuvent pas faire oublier.
C'est dire s'il est indispensable de conserver à Angers une voie rapide qui permette de la traverser de part en part.
Il serait temps que les Angevins s'abstraient quelque peu de leur égoïsme. Être le siège de la préfecture implique des servitudes et des nécessités d'accessibilité. C'est dire que plus qu'ailleurs, il faut savoir partager l'espace avec ceux qui habitent ou travaillent ailleurs et qui auront tout le temps besoin de traverser rapidement la ville pour accéder en un point précis.
Est-il vraiment opportun en ces temps de crise d'engloutir argent et énergies dans une chimère.
Que se passera-t-il, si la décision n'est pas prise de réaliser la rocade sud, ou si les aléas budgétaires amènent à en différer la réalisation.
Cela signifie que non seulement il faudra conserver la voie des berges en l'état, mais en améliorer considérablement la circulabilité pour les automobilistes.
Si vraiment l'on veut préserver la ville des nuisances de vue et d'audition, que ne lance-t-on pas dès à présent le projet de mise sous tunnel intégral des voies sur berges depuis le château jusqu'au pont de la haute chaine.
Cela aurait le mérite d'éviter de faire prendre aux Angevins des vessies pour des lanternes, et de mobiliser leur énergie et leurs deniers sur des projets qui en valent la peine.
Autant je serai prêt à accepter l'augmentation de mes impôts pour la mise sous tunnel de la voie sur berge, j'avais d'ailleurs voté pour Dominique Richard entre autres pour cette raison, autant je ne comprendrai pas celle-ci pour financer un projet inutile, chimérique et mégalomane, comme la pseudo reconquête de la voie des berges vue à travers le prisme déformant des lubies municipales.
Sur ce sujet aussi, le devenir de la voie des berges, il va falloir que la (première) adjointe du maire-actuel soit un peu cohérente, parce que en 2001, elle a bel et bien signé et défendu le projet de Dominique Richard d'enfouissement de la voie des berges.
Ce n'est pas parce que en quelque manière on a franchi le Rubicon que l'on peut faire naïvement croire aux électeurs qu'on a bu l'eau de je ne sais quel Léthè qui ferait tout soudain oublier ce que l'on défendait la veille.

mardi 28 octobre 2008

CHRISTOPHE BECHU SUR RADIO CAMPUS ANGERS - REDIFFUSION

Pour ceux qui voudraient écouter ou réécouter l'interview de Christophe Béchu, voici les horaires de rediffusion.
Information reprise de http://toutangers.canalblog.com/
90 minutes chrono, la rediff' : mercredi 29 octobre à 11h00 et dimanche 2 novembre à 13h00- (fréquence: FM 103.00)
90 minutes chrono, le podcast : http://www.radiocampusangers.com/podcasts/90chrono .

DÉMOCRATIE LOCALE : LES CCQ, C'EST MAL PARTI !

Voici la copie d'un article publié aujourd'hui dans le Courrier de l'Ouest, en page 7 Angers-Quartiers.
Grand Pigeon: "Démocratie participative" : la forme sans le fond.
Le quartier du Grand-Pigeon accueillait, vendredi soir, la dernière des réunions organisées par la municipalité dans les quartiers. La démocratie participative fait "pschitt".
Les réunions des Conseils Consultatifs de Quartier (CCQ) mis en sommeil au moment des municipales ont de plus en plus mauvaise image. Leur retour sur le devant de la scène ne se fait pas sans mal. Vendredi dernier, devant une assistance assez maigre, les élus responsables des quartiers, Frédéric Béatse et Djamila Delmotte, ont l'animation autour de la notion de "démocratie participative", en soignant la mise en scène.
Le débat a longuement porté sur la philosophie de la démocratie participative. En évitant les connotations politiques, on a tenté de rallier l'assistance au bien-fondé de la chose, tout en injectant une petite piqûre de formation. Le débat était mené par un cadre de l'Association pour la démocratie sociale, assisté d'un dessinateur (excellent). Ça tenait parfois de la leçon.
Les quelquess habitants n'avaient sans doute pas besoin de leçon sur le sujet mais plus de réponse à leurs questions. Pas de réponse, par exemple, du devenir du centre social! Pas plus de prise en compte des quelques problèmes évoqués. Ce n'était sans doute pas le but d'une telle réunion. Au final, comme un goût d'inachevé. Certains ont l'impression que la "démocratie participative" ce sera pour la forme, mais qu'au fond, rien ne bougera.
NDR : Voilà qui est pour le moins étonnant, surtout de la part du Courrier de l'Ouest, ce journal serait-il en train de redécouvrir l'essence de ce que doit être un journal d'information?
Plus prosaïquement, et ce n'est pas glorieux pour la ville, cela confirme ce qui se disait pendant la campagne électorale. Pas plus le 28 octobre qu'avant le 9 mars, la démocratie locale, n'est pas ce qu'elle devrait être.
Enfin, il est une question qui devra être tôt ou tard posée, les moyens qui sont alloués à ces actions de communication où beaucoup de temps se perd à disserter sur des questions oiseuses, où l'on tente de masquer derrière les apparences des TICE la vacuité du fond et des idées, sont-ils correctement utilisés.
Tout cela est navrant, et illustre à quel point l'excellent travail mené par Jean Monnier et Michelle Moreau dans les quartiers a été détricoté au profit d'une politisation outrancière de la vie municipale, et du corsetage des CCQ qui ne fonctionnent pas précisément parce que l'on cantonne leur intervention à des sphères d'actions sans grand intérêt.
Or, ce qui se vit est infiniment plus important que ce qui se dit, et que ce qui se voit.

lundi 27 octobre 2008

A PROPOS DES PRESIDENTIELLES AMERICAINES

Petite remarque impertinente.
Dans quelques jours, les Américains vont élire leur Président.
Si l'élection était le fait des seuls Français, Barack Obama serait élu très certainement haut la main.
Si les Etats Unis élisent le candidat démocrate, cela démontrera aussi qu'ils ont su faire le pari de la jeunesse.
Quelle formidable leçon ce serait pour tant de villes et de collectivités locales françaises dont on connaît hélas la frilosité congénitale à faire le pari de la jeunesse dont la valeur n'attend point le nombre des années.
Si les américains sont capables d'élire un président de 47 ans, et que des cités françaises préfèrent élire des septuagénaires alors qu'elles avaient précisément l'opportunité du changement aussi sur ce plan-là, il y a de quoi se poser des questions sur la modernité, et l'aptitude à impulser le renouveau des dites cités.
Comme quoi le conservatisme, la frilosité, le refus du changement ne sont pas là où on croit qu'elles sont.

FICHIER EDWIGE : AUDIENCE AU CONSEIL D'ETAT CE MATIN

Ce matin, à 9h30, doit se tenir au Conseil d'Etat l'audience de plaidoirie en référé-suspension suite aux recours successifs déposés par Corinne Lepage, François Bayrou et différentes associations habilitées en raison de leur activité à ester en justice.
Cependant, le Ministère de l'Intérieur ayant annoncé le retrait imminent du décret contesté, demande au Conseil d'Etat qu'il ne soit pas statué sur les demandes dont il est saisi, visant à suspendre l'application du décret litigieux.
Voici le communiqué de Corinne Lepage, publié sur le site officiel du Modem:
"L'audience est prévue pour lundi matin. Le Ministère de l'Intérieur a enfin annoncé son intention de retirer le décret et demande au Conseil d'Etat qu'il ne soit pas statué sur la requête au motif d'un retrait imminent. Il va de soi que les requérants ne pourraient que se réjouir de ce que leur initiative ait contribué à un retrait du fichier Edvige à la condition que ce retrait intervienne effectivement avant l'audience du Conseil d'Etat. Ceci étant on ne peut que s'étonner que le gouvernement ait tellement tardé, et regretter qu'il ait fallu saisir le Conseil d'Etat pour enfin obtenir enfin un signe du Ministère de l'Intérieur en direction du retrait de ce texte liberticide."
Corinne Lepage
On ne peut que s'étonner de ce qu'il faille aller jusqu'au référé en Conseil d'Etat pour obtenir le retrait d'un décret aussi dangereux, et que le ministère ait attendu presque le dernier moment pour le retirer, quasi in limine litis.
Sur ce sujet comme sur d'autres, le Modem a résolument apporté la preuve de son indépendance, quand ceux qui se targuent du monopole de l'opposition sont restés silencieux, et pour cause, parce que c'est quand même sous des gouvernements socialistes que le fameux fichier des RG dans sa version non informatisée a vu le jour.
Et le silence de l'ex candidate à la présidentielle - qui une fois de plus préfère les clinquants du Zénith aux vrais sujets politiques - sur un sujet aussi important parce que touchant aux libertés publiques et individuelles révèle une fois de plus la collusion des chantres de l'ordre juste avec les idéologies sécuritaires les plus dangereuses.
Qui sur ce sujet est monté au créneau: les syndicats (CGT, CFDT, FSU, UNSA... et ceux que j'oublie), les associations gays et lesbiennes, le Mouvement Démocrate. Et les partis de gauche qui depuis des années prétendent être à la pointe du combat pour les libertés restent à la traîne ou tout simplement muets et inaudibles, englués qu'ils sont dans les combats d'éléphants.

dimanche 26 octobre 2008

INTERVENTION DE F. BAYROU A LA CONFERENCE NATIONALE

Morceau choisi: comment François Bayrou, agrégé de lettres, ancien ministre de l'éducation nationale juge le projet de réforme du lycée initié par l'actuel ministre Xavier Darcos.
La spécialité des ministres de l'éducation nationale, est hélas, qu'ils soient de gauche ou de droite, d'habiller de l'alibi pédagogique, les mesures destinées en rélaité à orchestrer l'économie des moyens, la raréfaction des enseignements de qualité, le déshabillage de Pierre au profit de Paul, sans que soit réellement posée la question des véritables besoins des élèves, des établissements, sans parler des conditions concrètes de travail de ses personnel.
Plus que jamais, si l'humanisme a un sens pour la société, cela passe par l'école, car sa vocation ne saurait se cantonner à la seule diffusion d'un savoir utilitariste.
En tant de crise, les disciplines d'humanité sont un plus sûr viatique que tout ce qui n'a pour seul argument de promotion que la mode éphémère du moment.
Merci François Bayrou d'oser dire ce que bien des enseignants pensent tout bas.
Pour le texte intégrale, suivre le lien :
Morceau choisi:
Le lycée, l’école maternelle, le RSA
C'est, pour moi, une occasion de vous dire, au passage, que je m'inquiète de ce que prépare la réforme du lycée. À savoir la semestrialisation du lycée, le découpage en modules, en unités de valeurs, en options auxquelles il serait loisible de renoncer après quelques mois. L'éphémère éducatif, il a une apparence : le lycée à la carte, le choix.
Je connais son apparence, je connais sa réalité et je connais ses conséquences. Sa réalité, c'est l'obligation de gagner des heures, de faire des économies et de diminuer le nombre d'heures d'enseignement effectivement délivrées devant les élèves. Mais sa conséquence -et c'est cela qui m'intéresse le plus- c'est que le savoir n'est plus considéré comme une continuité, une construction qui s'élabore au fil du temps et dont on sait que tout y participe à terme, même le cours que l'on trouvait ennuyeux sur le moment, et dont on s'aperçoit quelques années plus tard qu'en fait, il vous avait apporté quelque chose et que ce quelque chose vous aidait à comprendre autre chose.
Je regrette que l'on choisisse cette démarche d'acquisition de la culture qui est en fait une démarche sédimentaire, une démarche de compréhension progressive du monde. Je regrette que l'on choisisse de faire sortir le lycée de la culture de la durée pour le faire entrer dans la culture du zapping.
Cela nourrit pour moi deux inquiétudes. La première est culturelle et elle s'énonce simplement : le zapping est le contraire de la culture.
La deuxième est le risque social, car on sait bien à l'avance qui va s'obstiner dans le "menu large", soutenu par sa famille, avec des stratégies élaborées de parcours scolaires, et qui va renoncer tout de suite, alléger sans cesse son "menu", car les familles ne seront pas derrière pour expliquer l'intérêt de ces options que l'on va abandonner.
Pardon d'avoir fait cette remarque au passage, mais je trouve que le débat ne s'est pas noué autour de cette réforme du lycée, qui n'est pas un débat, selon moi, à périmètre corporatiste, mais un débat sur l'essentiel de ce que nous voulons transmettre à nos enfants.
Je connais très bien la culture du zapping. C'est le lycée américain qui est, par ses performances, le plus mauvais de tout le monde occidental. Après, il se rattrape, car les Américains ont une institution qui s'appelle le Collège et conduit vers des universités de haut niveau, payantes.
Je n'ai pas envie que l'on abandonne le lycée, dont je considère qu'il n'était pas, et de loin, ce qui marchait le plus mal dans le système éducatif français.
Je voudrais que l'on se tourne vers la base, vers le moment où les fondamentaux sont reçus et acquis, ce qui m'amène à vous dire que je ne comprends pas les attaques contre l'école maternelle, car, si nous étions normalement une société efficace, c'est à l'école maternelle que nous devrions faire porter l'essentiel de l'effort.