Interrogée sur Europe I par Jean-Pierre Elkabach sur la récurrence d'un vocabulaire mystico-religieux, Ségolène Royal, sans vergogne comme à l'accoutumée, réplique qu'il faut que "les gens s'habituent à son style".... Moi, moi, moi, rien de nouveau, et de citer l'exemple de Barack Obama.
Seulement, voilà, il y a quelque chose que Royal ne comprend pas, c'est que quand Obama parle de fraternité, ça sonne juste, et que quand c'est elle, ça sonne faux, tellement le discours est en désaccord avec les actes.
Mieux vaut pour le PS une ligne de gauche assumée autour de Martine Aubry, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'élection de Ségolène Royal ne rendrait absolument pas service au mouvement centriste qui d'une part pourrait dire adieu à la perspective de voir son candidat accéder sinon à l'Elysée du moins au second tour, et arrimerait sans doute définitivement à la droite et à ses satellites tous ceux qui auront poussé la loyauté centriste jusqu'au bout mais qui n'accepteront jamais de voter pour un candidat socialiste à la présidentielle.
La ligne défendue par Martine Aubry obligera l'aile droite du PS à un choix salutaire: partir ou rester, et à faire la part des choses entre le vernis ségoléniste et la profondeur des convictions.
Ce n'est évidemment qu'au prix de la levée de l'hypothèque Royal que l'idée du dialogue pourra seulement commencée à être évoquées.
Mais Royal 1ère secrétaire, il ne saurait être question ni d'alliance, ni de programe commun, car s'il suivait une telle stratégie, cela reviendrait pour le PS à prendre dès maintenant une option pour la réélection de Nicolas Sarkozy, et pour cela, ils n'a pas besoin des centristes.
Le PS doit assumer seul son choix de l'élection de Nicolas Sarkozy, comme il doit assumer seul son choix de la réélection de celui-ci en 2012, peut-être même dès le premier tour.
Si les Socialistes ont décidé d'être à l'insu de leur plein gré les alliés objectifs de Nicolas Sarkozy, cela est leur affaire. Leurs turpitudes électoralistes n'engagent qu'eux-mêmes.
Elisant Ségolène Royal les socialistes auront pris la responsabilité de construire entre la gauche et le centre une digue infranchissable, tellement la conception mystico-religieuse de la vie politique prônée par Royal est aux antipodes de ce que souhaitent les humanistes authentiques.
Si par contre ils choisissent Martine Aubry, ils laissent intactes les conditions potentielles d'un possible dialogue.
Car ne nous payons pas de mots. Martine Aubry est bien plus proche du centre qu'une icône médiatique sans contenu.
Entre la consistance du vide incarnée par Ségolène Royal et la solidité des idées, la générosité sociale et humaine, il ne doit pas y avoir d'hésitation.
Reste aux socialistes à savoir choisir quel doit être leur avenir.
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