dimanche 2 novembre 2008

DEVENIR DES VOIES SUR BERGE

La haine anti voiture du maire d'Angers est désormais établie. Rien de nouveau sous le soleil. Seulement, il faudrait peut-être arrêter de tirer des plans sur la comète en mettant en place cette usine à désillusion que constituerait l'idée de supprimer les voies sur berges.
En effet, aucune décision concernant la voie des berges ne peut-être prise tant que l'anneau de rocade ne sera pas totalement réalisé, et tant que l'emprise de cette voirie ne sera pas retombé sous la compétence municipale, ce qui de toute façon ne pourra pas se faire avant 2015.
Faut-il rappeler l'obligation absolue de maintenir en parallèle au réseau autoroutier une voirie aux caractéristiques de routes nationales, à largeur suffisante, et sans obstacles à la circulation.
Le développement durable, ce n'est certainement s'ingénier à faire obstacle au mode de déplacement le plus simple qu'est la voiture particulière.
Les décideurs qui dans les années soixante dix ont contre vents et marées, malgré la frilosité de certains imposé les trémies, avaient eux une vision vraiment prospective de la vie en ville.
Tel n'est malheureusement pas le cas des édiles actuels qui s'agrippent à une conception étroitement bourgeois bohème.
Que dire enfin de ce concept mégalomane qui consisterait à changer la ville de sens. La ville d'Angers s'est historiquement construite en tournant le dos à la rivière. C'est sans doute qu'il y avait des raisons que les lubies pseudo écologistes du maire actuel ne peuvent pas faire oublier.
C'est dire s'il est indispensable de conserver à Angers une voie rapide qui permette de la traverser de part en part.
Il serait temps que les Angevins s'abstraient quelque peu de leur égoïsme. Être le siège de la préfecture implique des servitudes et des nécessités d'accessibilité. C'est dire que plus qu'ailleurs, il faut savoir partager l'espace avec ceux qui habitent ou travaillent ailleurs et qui auront tout le temps besoin de traverser rapidement la ville pour accéder en un point précis.
Est-il vraiment opportun en ces temps de crise d'engloutir argent et énergies dans une chimère.
Que se passera-t-il, si la décision n'est pas prise de réaliser la rocade sud, ou si les aléas budgétaires amènent à en différer la réalisation.
Cela signifie que non seulement il faudra conserver la voie des berges en l'état, mais en améliorer considérablement la circulabilité pour les automobilistes.
Si vraiment l'on veut préserver la ville des nuisances de vue et d'audition, que ne lance-t-on pas dès à présent le projet de mise sous tunnel intégral des voies sur berges depuis le château jusqu'au pont de la haute chaine.
Cela aurait le mérite d'éviter de faire prendre aux Angevins des vessies pour des lanternes, et de mobiliser leur énergie et leurs deniers sur des projets qui en valent la peine.
Autant je serai prêt à accepter l'augmentation de mes impôts pour la mise sous tunnel de la voie sur berge, j'avais d'ailleurs voté pour Dominique Richard entre autres pour cette raison, autant je ne comprendrai pas celle-ci pour financer un projet inutile, chimérique et mégalomane, comme la pseudo reconquête de la voie des berges vue à travers le prisme déformant des lubies municipales.
Sur ce sujet aussi, le devenir de la voie des berges, il va falloir que la (première) adjointe du maire-actuel soit un peu cohérente, parce que en 2001, elle a bel et bien signé et défendu le projet de Dominique Richard d'enfouissement de la voie des berges.
Ce n'est pas parce que en quelque manière on a franchi le Rubicon que l'on peut faire naïvement croire aux électeurs qu'on a bu l'eau de je ne sais quel Léthè qui ferait tout soudain oublier ce que l'on défendait la veille.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un autre argument pour aller dans votre sens: que dira-t-on aux angevins dans cinquante ans (ou avant), lorsqu'ils auront à leur disposition des véhicules propres et silencieux, et qu'ils voudront les utiliser? Au nom de quoi leur interdira-ton de le faire? Et que penseront-ils lorsqu'ils apprendront qu'autrefois existait une vaste voie de circulation au travers de la ville, rapide et sans danger pour les piétons, et qu'un maire, un jour, a décidé de la reboucher?
Autrement dit, prenons garde de ne renouveler, avec la voie sur berges, la même erreur que celle qui a consisté à supprimer les voies du tram angevin dans les années 50, au lieu de les moderniser peu à peu, ce qui nous vaut le plaisir de les reconstruire à grands frais aujourd'hui !

inmediostatvirtus a dit…

C'est parfaitement exact. Faute d'avoir été modernisé, et j'irai jusqu'à dire entretenu, le réseau de tramway s'est retrouvé condamné.
Mais il cumulait les inconvénients: matériel roulant vétuste, réseau de fait inadapté à la croissance urbaine. On a incriminé le lobby de l'automobile, mais c'est surtout le manque d'apercevance des élus qui en est la cause. Manque d'apercevance qui résulte de la coupure avec la vraie vie, quand ce n'est pas le déphasage de génération.