mercredi 19 mars 2008

RETOUR SUR LES SIX DERNIERS MOIS

Après les premières réactions d'émotion et d'incompréhension de ce dimanche, il n'est peut-être pas mauvais de se remémorer les événements des six derniers mois.
La campagne électorale s'est déroulée exactement comme nous le pressentions au MoDem.
Début septembre, Christophe Béchu annonçait sa candidature, à la fin de ce même mois, Michelle Moreau démissionnait de son poste de première adjointe, suivie au mois d'octobre par Hervé Carré.
Dans l'intervalle, après mûre réflexion, le MoDem validait à une majorité incontestable le choix de la recherche d'un partenariat avec Christophe Béchu, considérant qu'aller avec Jean-Claude Antonini était inconcevable, et que le choix d'une liste autonome n'était pas la meilleure stratégie.
Après ce partenariat scellé entre Christophe Béchu et le MoDem, tout s'est exactement passé comme nous le pressentions, Michelle Moreau puis Hervé Carré annonçaient successivement qu'ils rejoignaient la liste de Christophe Béchu et Laurent Gérault.
Puis la divulgation progressive de la liste révélait chaque jour la justesse des intuitions: privilégier le projet et laisser aux oubliettes les fausses postures. Lorsque l'ensemble de la liste fut connu, chacun put se rendre compte au sein du MoDem que le rassemblement opéré par Christophe et les trois premiers colistiers dépassait ce que laissait augurer le partenariat s'il s'était limité au MoDem et à l'UMP.
Puis ce fut l'écriture du projet. Sa présentation déterminée aux Angevins. Combien de confidences captées dans le porte-à-porte, là précisément où il n'y a pas de faux-semblant.
Et enfin, Jean Monnier brisait le silence pour annoncer son soutien à Christophe Béchu et à sa liste.
Le résultat du premier tour a montré que c'est ce projet qui a recueilli autour de lui une majorité, celle des idées. C'est pour sa crédibilité que les Angevins l'ont choisi.
C'est donc le partenariat et la démarche prospective qui fut dès le départ celle du MoDem qui a été validée par les électeurs.
Cependant au second tour, c'est la stratégie de l'élimination des étiquettes qui a prévalu suite à la campagne mensongère et haineuse orchestrée par l'appareil du PS faisant sonner le tocsin chez les maires des villes voisines et rameutant la bande des blousons rouges.
Si l'éthique sort renforcée du premier tour qui a validé la démarche de proximité des candidats (porte-à-porte, tractage, y compris par les premiers colistiers...), Angers est passé à côté du second tour en votant pour autre chose et en se laissant intoxiquer par une stratégie d'exploitation des peurs et des fantasmes. Cependant l'on peut craindre que la démagogie et l'hypocrisie des postures amènent vite leur cortège de désillusions et de rancoeurs. Et l'on sait hélas de quoi ils sont susceptibles de constituer le fertile terreau.
Disons le sans ambages, la campagne venimeuse dont Christophe Béchu a été l'objet dans l'entre deux tours est un scandale absolu. L'on peut penser ce que l'on veut du Président de la République, du parti qu'il a construit pour le porter à l'Elysée, rien dans la façon dont Christophe Béchu a conduit sa campagne, dans les valeurs personnelles et politiques dont il est porteur ne justifiait un tel déferlement de haine et de mensonges.
Nous déplorons que par leur silence, quand ce ne fut pas hélas leur complicité tacite, les démocrates dont les engagements sont restés sincères se soient laissés abuser par le simplisme et la bassesse des slogans quand la vacuité et la haine se substituent à l'absence de débat sur des projets ainsi que cela devrait se faire entre femmes et hommes de bonne volonté.
Réfléchissons à l'absurdité du vote sur étiquette. Si c'est à cela que doit se réduire la vie publique, supprimons les campagnes électorales, les débats et les programmes, contentons-nous de diffuser des listes de noms avec des photos et une étiquette.
Ce choix n'est pas celui du MoDem. Privilégier les convictions et les valeurs, ce fut aussi le choix du Parti des Angevins. Celui-ci n'est pas une abstraction, il représente pratiquement un électeur sur deux et les conseillers qui le représentent occupent la totalité des sièges auquel peut prétendre le groupe minoritaire, c'est-à-dire 14. C'est-dire si sa responsabilité est importante.
C'est pourquoi il importe au long des six ans qui viennent de ne pas laisser en déshérence ce groupe Angers, Choisir l'Avenir. Les conseillers qui le constituent méritent tout notre soutien, ce d'autant plus que le statut d'opposant est souvent ingrat. Ne les laissons pas seuls, et montrons-nous, nous qui les avons soutenus, tout d'abord lors des conseils municipaux, participons aux initiatives qui ne manqueront pas de voir le jour. Continuons à faire fonctionner les réseaux que nous avons pu tisser au fil de cette passionnante campagne.
Un jour viendra où, réveillée de sa torpeur, libérée de ses craintes sans fondement, Angers pourra enfin choisir son avenir. N'ayons pas peur, sachons en ouvrir les portes, telles les sentinelles du matin à l'aurore du jour nouveau.
Encore une fois, merci Christophe, Michelle, Laurent, Hervé et vous toutes et tous pour tout le chemin parcouru.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Retour sur les 6 derniers mois:

Il me semble utile de rétablir quelques vérités chronologiques que vous semblez avoir occultées:

vous dites: "le MoDem validait à une majorité incontestable" "après mûre réflexion" , "le choix d'un partenariat avec C. Béchu".

Sur le vote, vous savez comme moi comment il a été organisé, comment beaucoup de militants MoDem récents (à commencer par moi) n'y ont pas été conviés, comment il s'agissait d'une parodie de démocratie destinée à donner un semblant de légitimité à une décision déjà prise auparavant.

Vous dites "le choix d'une liste autonome n'était pas la meilleure stratégie", mais vous oubliez de dire que c'était la demande expresse de François Bayrou pour les villes plus de 100 000 habitants. A fortiori à Angers où le score du MoDem aux précédents scrutins était particulièrement élevé. Vous oubliez de rappeler que M. Bayrou a tenté de dissuader L. Gérault de réaliser cette alliance (M. Gérault l'a d'ailleurs reconnu dans la presse pendant la campagne).
Vous avez annoncé cette fusion dès Octobre, alors que la mise en place des commissions d'investiture du MoDem intervenait en Décembre.

Quel bel exemple de démocratie !

La vérité c'est que vous avez mis ces commissions d'investiture devant le fait accompli.

Le projet que nous avons contribué à rédiger avec Jean-Claude Antonini est parfaitement conforme aux valeurs démocrates que nous défendons, et nous sommes très fiers d'y participer. Nous formons avec le reste de la majorité municipale une équipe soudée, unie autour d'un projet que nous allons maintenant mettre en oeuvre.

Voilà quelques faits utiles à rappeler et à usage interne exclusif au MoDem.

Concernant le reste de vos propos sur la campagne je n'y reviendrai pas (et nous n'y reviendrons pas) car maintenant cette campagne est terminée, une équipe a été élue sur un projet dans lequel nous nous reconnaissons parfaitement, le temps des polémiques est terminé. Ne comptez pas sur nous pour y répondre ou les alimenter de quelque façon que ce soit.

C'est maintenant au travail pour le service de tous les angevins que nous allons nous consacrer.

Philippe Markowicz pour les élus MoDem de la majorité municipale.

inmediostatvirtus a dit…

Il est évident que si je publie ce commentaire, je précise que je ne change pas un iota de ce que j'ai écrit.
De la même façon que j'ai soutenu la candidature de Christophe Béchu et de Laurent Gérault, je soutiendrai leur groupe d'opposition.
Sachez enfin que membre du MoDem, je me reconnais exclusivement dans la démarche validée depuis le début par la section départementale, sans en renier la moindre ligne.
Si la campagne est terminée, je ne doute pas que le groupe d'opposition fera vivre les valeurs qu'il a portées durant toute cette campagne, ne serait-ce que par respect pour les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans le projet que vous cautionnez.

Unknown a dit…

bjr , nous avons deja échangé ensemble il y a quelques semaines. Au regard des résultats, je persite à penser que la statégie actuelle était mauvaise. Une liste modem au premier tour aurait ratissé beaucoup plus large et le poids des vrais centristes aurait plus fort sur la ville. A mon age, je ne sais pas si je verrai la prochaine élection municipale mais je reste, avec mes amies , persuadée que la statégie que vous avez eur n'était pas la bonne. Une part de cette défaite est imputable aux amis de Mr Gérault pour s'etre jetés bien trop vite dans les bras de l'UMP.

inmediostatvirtus a dit…

Je ne partage pas votre analyse, comme vous le savez.
Nous ne pouvons pas savoir ce qu'aurait fait une liste autonome au premier tour, et la question des alliances se serait posée de toute façon au second tour.
Bien des centristes, étant donnée la configuration de la liste de Christophe Béchu, rejoint par Michelle Moreau et Hervé Carré auraient de toute façon privilégié le vote utile au premier tour, c'est-à-dire le vote en faveur de Christophe Béchu, ramenant le score de la liste centriste à un étiage très bas qui ne lui aurait peut-être pas permis de se maintenir au second tour.
Je ne peux en aucun cas laisser dire que la défaite est imputable à Laurent Gérault et à ses amis. Je pense même l'exact contraire, et que le score de Christophe Béchu, beaucoup plus centriste qu'on ne le croit, s'explique parce qu'il a su fédérer un électorat de droite modérée, du centre, et de gauche modérée. La stratégie de l'autonomie eût été suicidaire.

Anonyme a dit…

Monsieur Markowicz,

je ne reviens pas sur le fond de votre billet, on sent bien que l'autojustification et l'auto persuation sont vos deux recettes pour oublier votre comportement que certains qualifient de traîtrise, je laisse chacun apprécier...

Cependant lorsque vous signez élu modem de la majorité, cela me choque. Cela me choque pour deux raisons :

-la première est qu'on ne peut se parer de l'étiquette d'un parti contre l'avis des militants, contre l'avis des instances nationales, contre l'avis de Bayrou lui-même.
-la seconde est que la victoire de JCA est une victoire de la gauche, une victoire du PS et des Verts. Donc choisissez votre camps : socialistes ou écolos.

Bien à vous!

Anonyme a dit…

Cher anonyme,

Je n'ai strictement rien à oublier, j'assume totalement le choix qui a été celui de mes colistiers et le mien.
Je reste un centriste convaincu, personne dans le majorité actuelle ne me demande de renoncer à ce que je suis, et j'ai (ainsi que les autres Modem de la majorité municipale) toute ma place en tant que centriste dans cette équipe.
En vous répondant ainsi, j'ai juste fait une petite entorse à la règle que je m'étais fixée de ne plus polémiquer sur ce genre de sujet, qui devra se régler en interne au Modem. Mais cette entorse est bien la dernière.
Désormais, je me consacre à ma fonction d'élu, plus à ces élucubrations de campagne électorale parfaitement stériles.

Philippe Markowicz

inmediostatvirtus a dit…

Pour la clarté et conformément à la ligne qui est celle de ce blog, la section du MoDem d'Angers a pour chef de file Laurent Gérault qui a reçu l'investiture de François Bayrou pour participer à la constitution de la liste Choisir l'Avenir conduite par Christophe Béchu. Par conséquent, le MoDem est une composante de l'opposition municipale.
Les candidats qui ont suivi Bernadette Caillard-Humeau sur la liste du Maire sortant, n'ayant pas respecté la décision de la commission des investitures, ne peuvent de ce fait pas se prévaloir de l'appartenance au MoDem, ni utiliser le sigle, le nom et les éléments d'images du parti d'une quelconque manière que ce soit. Aux côtés de Christophe Béchu et de Laurent Gérault, le Modem fait partie de l'opposition à Jean-Claude Antonini et à sa majorité municipale.

inmediostatvirtus a dit…

Le MoDem n'a rien à gagner à entretenir l'ambiguïté. Ne serait-ce que par respect des électeurs qui ont fait confiance à Christophe Béchu et Laurent Gérault. Ces questions ne sont pas des élucubrations de campagne électorale. Les Angevins ont droit à ce que les partis qui ont leur place dans le débat public aient un positionnement clair. Le MoDem, autour de Laurent Gérault a fait depuis le départ ce choix de la clarté. D'aucuns n'ont pas admis ce choix, mais ils doivent en tirer les conséquences, car on ne peut pas se revendiquer de l'appartenance au parti et choisir un positionnement électoral en contradiction avec les mandats et les investitures. J'ignore qui est l'anonyme à qui répondait Philippe Markowicz, mais sur le fond sa pensée (celle de l'anonyme) rejoint la mienne, même si je dis les choses autrement.