Voici la reproduction du texte de l'interview donnée par Jean Monnier à Ouest France. Ancien maire d'Angers et Président de l'agglomération jusqu'en 2001, Jean Monnier a été le maire qui a permis à Angers d'affronter les défis de l'an 2000. Appartenant à la lignée des grands maires visionnaires pour qui l'amélioration du quotidien, le respect des citoyens priment sur l'idéologie et le sectarisme politique, il fait le choix aujourd'hui le choix de soutenir Christophe Béchu et ses colistiers.
Merci Jean Monnier, votre soutien est un honneur, il est assurément la reconnaissance de la qualité du programme de la liste Angers, Choisir l'Avenir. Source : http://www.angers.maville.com/Jean-Monnier-Jean-Claude-Antonini-a-tout-detricote...-/re/actudet/actu_loc-575449------_actu.html. Il prouve à nouveau votre indépendance d'esprit.
Jean Monnier : Jean-Claude Antonini a tout détricoté...
Vous insistez pour dire que Jean-Claude Antonini n'arrête pas de « détricoter » ce que vous avez mis en place. Des exemples ?
Pourquoi avoir laissé en souffrance pendant dix ans le projet de liaison de contournement sud pour finalement le faire déboucher sur la voie des berges et le pont de l'Atlantique ? Pourquoi cette absence de réflexion et d'études sur un nouveau franchissement de la Maine, en aérien ou souterrain, indispensable à moyen terme au sud d'Angers ? Pourquoi cette absence de plan nord-sud pour amener les habitants de la ville et du pays Loire-Angers vers un centre-ville attirant et dynamique : par où passera-t-on ?
Vous dénoncez la suppression de la voie des berges. Donc vous êtes contre la réunification de la ville coupée en deux par l'autoroute urbaine ?
Ce n'est pas avec une circulation automobile réduite, avec carrefours à niveau, qu'on réunifiera la ville, c'est en construisant des franchissements supplémentaires : pont piétons et deux-roues entre la place Molière et la place Larochefoucaud, et pont Bocquel (mystérieusement disparu des projets structurants dans le plan local d'urbanisme sans explication). Ce n'est pas en comblant les trémies que l'on effacera la coupure de la voie des berges : au contraire, c'est en creusant cette voie et en la couvrant d'une dalle paysagée à vocation de promenade entre la place Molière et le pont de la Haute-Chaîne, en encorbellement sur la Maine, face à la cale de la Savate. On peut même envisager un ascenseur public reliant cette dalle paysagée à la promenade du Bout-du-Monde et au Château pour compléter cet ensemble valorisant et touristique (il a déjà d'ailleurs été étudié...)
Impossible de discuter.
Pourquoi votre opposition au passage du tramway par la rue de la Roë et la place du Ralliement censé irriguer l'animation commerciale du centre-ville ?
La meilleure desserte du centre passe par les boulevards Carnot ¯ Bessonneau, avec desserte du centre des congrès et du jardin des plantes, de la place Leclerc, de l'hôtel de ville et du parking souterrain du Mail. Si l'on veut animer et rendre attirant la totalité de l'hyper-centre, il faudra le desservir par des véhicules-navettes électriques circulant en continu sur des circuits prédéterminés (ce mode de circulation, lui aussi, a été étudié et mis en attente...).
Mais le tramway ne réglera pas tout en matière de déplacements. Il est grand temps de s'occuper de la réalisation complète d'un réseau urbain de transport collectif cohérent et dense, avec parkings de dissuasion au sein du bâti urbain (CHU et place Saint-Laud-Académie). Sinon ? Le centre-ville dépérira au profit des grandes surfaces périphériques.
Vous étiez pourtant bien placé pour évoquer ces sujets avec votre successeur...
Je pensais pouvoir. J'ai tenté plusieurs fois d'échanger avec Jean-Claude Antonini depuis 2002. Mais impossible d'aborder la question du biopole d'Angers-est et le problème des 45 % des déchets restant dont ignore s'ils seront incinérés ou enfouis... mais où ? Ou la densification d'Angers qui inquiète les quartiers : pour moi le Lac-de-Maine est un exemple de ce qu'il faut faire, et pas le contraire, alors que le futur quartier des Capucins me pose question... J'ai essayé de discuter. Sans succès.
Toujours avec la « gauche démocratique »
Vous dites vous reconnaître davantage dans le projet de Christophe Béchu. Ce qui donne un rapprochement politique inattendu !
Je ne suis pas devenu sarkozyste ! Mais si nos sensibilités politiques sont différentes, notre vision d'ensemble pour l'avenir d'Angers et de son Agglomération est identique. Le projet cohérent qu'il présente se situe effectivement dans la ligne de celui de la municipalité « Aimer Angers » que j'ai conduite pendant 24 ans, jeunesse et nouveau dynamisme en plus ! D'où mon soutien et ma confiance à Christophe Béchu et à l'équipe crédible qu'il a constituée et qu'il a su délivrer des chapelles et des frontières idéologiques partisanes.
Quelles sont vos relations, aujourd'hui, avec la gauche ? Ne va-t-on pas vous accuser de la trahir définitivement ?
Ma famille a toujours été et reste la « gauche démocratique », quelles que soient ses insuffisances et les déceptions qu'elle suscite. Mon « socialisme » (non encarté depuis que le PS m'a répudié en 1983 pour non respect de consignes politiciennes et, chose plus grave, indépendance d'esprit) est fait d'humanisme, de démocratie, d'ouverture et de tolérance. Et du souci prioritaire de rassembler le plus grand nombre autour des problèmes concrets de la cité, d'une plus grande équité, d'une meilleure qualité de vie...
Ces objectifs ont servi de base en 1989 à l'ouverture du conseil municipal à des élus du centre, ouverture particulièrement réussie et bénéfique pour Angers... Qui a fait jaser et a choqué, à l'époque, les puristes de gauche. C'est dans le même esprit que j'invite aujourd'hui les Angevins à soutenir le projet et la démarche de Christophe Béchu.
Pourquoi avoir laissé en souffrance pendant dix ans le projet de liaison de contournement sud pour finalement le faire déboucher sur la voie des berges et le pont de l'Atlantique ? Pourquoi cette absence de réflexion et d'études sur un nouveau franchissement de la Maine, en aérien ou souterrain, indispensable à moyen terme au sud d'Angers ? Pourquoi cette absence de plan nord-sud pour amener les habitants de la ville et du pays Loire-Angers vers un centre-ville attirant et dynamique : par où passera-t-on ?
Vous dénoncez la suppression de la voie des berges. Donc vous êtes contre la réunification de la ville coupée en deux par l'autoroute urbaine ?
Ce n'est pas avec une circulation automobile réduite, avec carrefours à niveau, qu'on réunifiera la ville, c'est en construisant des franchissements supplémentaires : pont piétons et deux-roues entre la place Molière et la place Larochefoucaud, et pont Bocquel (mystérieusement disparu des projets structurants dans le plan local d'urbanisme sans explication). Ce n'est pas en comblant les trémies que l'on effacera la coupure de la voie des berges : au contraire, c'est en creusant cette voie et en la couvrant d'une dalle paysagée à vocation de promenade entre la place Molière et le pont de la Haute-Chaîne, en encorbellement sur la Maine, face à la cale de la Savate. On peut même envisager un ascenseur public reliant cette dalle paysagée à la promenade du Bout-du-Monde et au Château pour compléter cet ensemble valorisant et touristique (il a déjà d'ailleurs été étudié...)
Impossible de discuter.
Pourquoi votre opposition au passage du tramway par la rue de la Roë et la place du Ralliement censé irriguer l'animation commerciale du centre-ville ?
La meilleure desserte du centre passe par les boulevards Carnot ¯ Bessonneau, avec desserte du centre des congrès et du jardin des plantes, de la place Leclerc, de l'hôtel de ville et du parking souterrain du Mail. Si l'on veut animer et rendre attirant la totalité de l'hyper-centre, il faudra le desservir par des véhicules-navettes électriques circulant en continu sur des circuits prédéterminés (ce mode de circulation, lui aussi, a été étudié et mis en attente...).
Mais le tramway ne réglera pas tout en matière de déplacements. Il est grand temps de s'occuper de la réalisation complète d'un réseau urbain de transport collectif cohérent et dense, avec parkings de dissuasion au sein du bâti urbain (CHU et place Saint-Laud-Académie). Sinon ? Le centre-ville dépérira au profit des grandes surfaces périphériques.
Vous étiez pourtant bien placé pour évoquer ces sujets avec votre successeur...
Je pensais pouvoir. J'ai tenté plusieurs fois d'échanger avec Jean-Claude Antonini depuis 2002. Mais impossible d'aborder la question du biopole d'Angers-est et le problème des 45 % des déchets restant dont ignore s'ils seront incinérés ou enfouis... mais où ? Ou la densification d'Angers qui inquiète les quartiers : pour moi le Lac-de-Maine est un exemple de ce qu'il faut faire, et pas le contraire, alors que le futur quartier des Capucins me pose question... J'ai essayé de discuter. Sans succès.
Toujours avec la « gauche démocratique »
Vous dites vous reconnaître davantage dans le projet de Christophe Béchu. Ce qui donne un rapprochement politique inattendu !
Je ne suis pas devenu sarkozyste ! Mais si nos sensibilités politiques sont différentes, notre vision d'ensemble pour l'avenir d'Angers et de son Agglomération est identique. Le projet cohérent qu'il présente se situe effectivement dans la ligne de celui de la municipalité « Aimer Angers » que j'ai conduite pendant 24 ans, jeunesse et nouveau dynamisme en plus ! D'où mon soutien et ma confiance à Christophe Béchu et à l'équipe crédible qu'il a constituée et qu'il a su délivrer des chapelles et des frontières idéologiques partisanes.
Quelles sont vos relations, aujourd'hui, avec la gauche ? Ne va-t-on pas vous accuser de la trahir définitivement ?
Ma famille a toujours été et reste la « gauche démocratique », quelles que soient ses insuffisances et les déceptions qu'elle suscite. Mon « socialisme » (non encarté depuis que le PS m'a répudié en 1983 pour non respect de consignes politiciennes et, chose plus grave, indépendance d'esprit) est fait d'humanisme, de démocratie, d'ouverture et de tolérance. Et du souci prioritaire de rassembler le plus grand nombre autour des problèmes concrets de la cité, d'une plus grande équité, d'une meilleure qualité de vie...
Ces objectifs ont servi de base en 1989 à l'ouverture du conseil municipal à des élus du centre, ouverture particulièrement réussie et bénéfique pour Angers... Qui a fait jaser et a choqué, à l'époque, les puristes de gauche. C'est dans le même esprit que j'invite aujourd'hui les Angevins à soutenir le projet et la démarche de Christophe Béchu.
Ouest-France, samedi 1er mars 2008
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