jeudi 17 décembre 2009

TRAMWAY ANGEVIN, QUAND LA REALITE FINANCIERE VIENT MODERER LES EXCES D'ENTHOUSIASME.

Il a été procédé mardi 15 décembre à l'inauguration du centre de maintenance de la Ligne Unique du Tramway d'Angers. La cérémonie s'est déroulée sous la présidence de Monsieur Richard Samuel, Préfet de Maine-et-Loire, et à ce titre représentant de l'Etat, dont l'investissement en faveur des déplacements en site propre n'est plus à prouver, ainsi d'ailleurs que le montre les décisions consécutives au récent Grenelle de l'Environnnement. C'est du reste l'une des premières manifestations officielles.
Conformément à la déontologie électorale républicaine, et en raison de la proximité du scrutin régional, afin de ne pas faire interférer une inauguration qui ne concerne que la concession du réseau des transports de l'Agglomération d'Angers avec la campagne électorale, aucun nom d'élu présent quelle que soit sa fonction ne peut par conséquent être mentionné.
En ces moments où le commerce angevin, notamment en centre-ville, est durement impacté par les travaux, qui plus qu'ailleurs amènent leur long cortège de faillites, de fermetures, sans pour autant que les préjudices soient toujours reconnus, il est naturel que l'optimisme de façade et de discours doive être tempéré, ne serait-ce que par égard pour les victimes économiques des travaux.
Parce qu'aussi, le dépassement de l'enveloppe initialement prévue fait craindre qu'une fois encore le citoyen angevin fasse les frais de cette opération dispendieuse dont l'opportunité au moins en ce qui concerne le tracé est éminemment contestable, nous nous permettrons simplement d'émettre le voeu que ces dérapages de coût, à trente ans de distance, ne constituent pas pour les finances angevines un scandale politico-financier - les plus anciens angevins se souviennent certainement de la crapuleuse affaire de la STUDA, où tant l'imprévoyance que l'impéritie, ou la naïveté ont généré en un an une hausse du budget de 53 %, ainsi qu'un déficit grandissant.
A l'heure où nos concitoyens subissent de plein fouet les effets de la crise, alors même qu'il est établi que leur potentiel fiscal est inférieur à la moyenne des villes de taille comparable, il semble que cela ne serait pas excessif dans ce domaine aussi des dépenses d'investissements de chercher d'ores et déjà les économies d'échelle qui s'imposent. En effet, ne nous payons pas de mots, ne nous gargarisons pas de langue de bois, le tramway coûte cher aux angevins, l'erreur manifeste quant au choix de son tracé aura fatalement une incidence sur sa fréquentation. Les hypothèses les plus optimistes tablent sur 35000 passagers par jour, ce qui est connu pour être largement insuffisant, dans la mesure où le seuil de rentabilisation devrait-être de l'ordre de 50000 passagers.
C'est dire si l'heure n'est plus aux incantations, à l'inflation communicationnelle sur le développement durable, aux affabulations mythomaniaques sur le réchauffement climatique, mais bel et bien à la mise en place de mesures qui soient réellement de nature à faire retrouver à Angers et à sa région les chemins de la croissance économique et du rayonnement. Cela suppose d'abord pour l'agglomération de faire des économies sur les chages, si justement nous voulons éviter que nos concitoyens subissent pendant de longues années la contrepartie pécuniaire d'un investissement surdimensionnné et mal pensé.

lundi 7 décembre 2009

QUI PEUT EXCUSER LA FAUTE DE GOÛT DE SEGOLENE ROYAL?

En politique, il y a des choses qui se font, il y en a d'autres auxquelles la façon même de faire enlève toute crédibilité.
Alors que le Mouvement démocrate tient son congrès, la Présidente en exercice de la Région Poitou-Charentes choisit comme par hasard ce moment pour faire savoir au chef de file régional pressenti son offre publique de cinq places sur sa liste.
Rien dans la façon d'agir n'est convenable, tout simplement parce que la décence élémentaire veut que l'on ne vienne pas s'immiscer dans les affaires internes d'un parti quand il tient son congrès.
Que n'eût-on pas entendu si - pure hypothèse - le Président du Mouvement Démocrate, ou l'un de ses plus proches collaborateurs avait pris son téléphone portable pour expliquer aux socialistes quel(le) premier(e) secrétaire ils devaient élire?
Où est par ailleurs le respect dû aux électeurs, puisque s'il y a bien un moment dans la vie politique d'une région où ceux-ci choisissent, c'est bien le premier tour des élections? Or, le centre n'est pas comptable du bilan des présidents socialistes sortants des différentes régions. Rien que ce motif est un motif suffisant pour ne pas se sentir concerné par une offre intéressée de captation de candidatures et de suffrages.
Car lorsque l'on se présente dès le premier tour sur la liste conduite par le chef de l'exécutif sortant, cela revient à dire aux électeurs que l'on assume pleinement et complètement le bilan.
Ce n'est ni respectueux des votes des électeurs de 2004 qui ont précisément voté en connaissance de cause pour des candidats centristes, même unis à des listes conduites par un candidat de droite, et ce n'est pas respectueux des centristes démocrates d'aujourd'hui qui entendent se voir proposer au premier tour une offre suffisante de choix.
Il y a donc dans la manoeuvre inopportune de Ségolène Royal quelque chose qui est en soi inélégant et indigne des moeurs démocratiques. Cela tient tout simplement à la noble idée que l'on ne doit pas s'immiscer en quoi que ce soit dans les instances délibérantes d'un parti en monopolisant de l'extérieur l'attention médiatique et en donnant l'impression de vouloir peser du dehors sur les choix qu'il pourrait être amené à faire.
Ce n'est pas parce que d'aucuns lors des élections municipales ont choisi en parfaite connaissance de cause la sujétion pleinement assumée à des leaders socialistes que c'est un exemple transposable sans risques aux élections régionales.
Ceux qui seraient tentés en toute connaisance de cause de céder au chant de la sirène poitevine et plus généralement au chant des sirènes entendues a senestra parte ne devront pas par conséquent s'étonner de ce que pour leur parti l'indépendance s'éloignerait encore plus qu'il n'en fut pour Ulysse de la fuyante Ithaque.
Qui peut gager aujourd'hui que les électeurs authentiquement centristes qui n'ont pas monnayé leur loyauté envers le Modem auront toujours la fidélité de Pénélope si durant trop de nuits ils sont amenés à défaire la toile d'indépendance tissée le jour?
Faut-il rappeler à Ségolène Royal que la clef de la porte qu'elle a trouvé fermée un certain soir de 2007 n'est pas le seul apanage de celui devant l'appartement duquel, sans doute un soir de manque, elle se livra à une indécente sérénade?

dimanche 6 décembre 2009

NON, LES JOURNALISTES NE SONT PAS DES PIQUE-ASSIETTES.

Plus le temps passe, moins les conseils municipaux d'Angers se passent de manière sereine.
Serait-ce hors de portée d'un maire qu'il respectât ceux qui ne pensent peut-être pas comme lui ou qui ne partagent pas sa manière de faire lorsqu'il s'agit de répartir les subventions pour l'organisation d'événements de nature à contribuer au rayonnement d'Angers.
Lors du Conseil Municipal tenu lundi 30 novembre, en réponse à l'intervention d'une conseillère de l'opposition, le Maire a comparé les journalistes invités au Festival du Scoop à des "pique-assiettes".
De telles images, de telles façons de parler dans une enceinte publique ne sont tout simplement pas de mise. Ce ne sont pas des propos off. Et par le fait-même d'avoir été tenus en conseil municipal par le premier magistrat de la ville, c'est l'image d'Angers dans son ensemble qui est atteinte.
Les journalistes du reste ne s'y sont pas trompés qui ont envoyé cette semaine leurs courriers de réaction à Ouest-France.
Si l'objectif partagé des Angevins et de leurs élus municipaux est de contribuer au rayonnement de leur cité, les petites phrases du caniveau politicien ne sont pas la meilleure des méthodes pour y arriver.
Que l'on songe à tout ce qu'en vingt-cinq ans le Festival du Scoop a apporté à Angers, et que pour assouvir un besoin inavouable de vengeance politicienne, la majorité socialo-écologiste refuse de subventionner, l'on s'aperçoit que pour la dite majorité, prête à laisser partir ailleurs le Festival du Scoop, le rayonnement de la ville n'est peut-être pas la priorité, tant lorsqu'il s'agit des moyens à mettre en oeuvre et des énergies à susciter, les postures politiciennes deviennent le crible au travers duquel il faut préalablement faire passer les projets événementiels qui par leur nature même, contribuent au vivre ensemble, et à l'exercice en acte d'une vie démocratique réellement apaisée.
Les Angevins, peu importe leur vote du 16 mars 2008, n'ont certainement pas demandé à être les otages d'une rancoeur personnelle que leur Maire chercherait à assouvir en coupant les ailes à un Festival dont le seul tort des responsables est de s'être comportés en authentiques démocrates, et de privilégier lors des dites élections le débat des idées, la culture de projet, plutôt que les postures politiciennes d'un autre âge.

mardi 17 novembre 2009

QUAND SEGOLENE ROYAL EN RESTE A L'EPOQUE DES LYCEENNES DU COUVENT DES OISEAUX

L'accélération des calendriers électoraux semble donner le tournis aux responsables politiques. Et divers événements remettent hélas sur la sellette l'étonnante méconnaissance du droit administratif et de du code de l'éducation nationale dont fait preuve Ségolène Royal.
On se souvient qu'il y a dix ans, une cinglante leçon lui avait été administrée la commissaire du gouvernement appelant le conseil d'Etat à annuler visant à annuler le décret signé de sa main autorisant les infirmières scolaires à distribuer la pilule du lendemain au motif que le dispositif institué méconnaissait que l'administration de la dite substance était un acte médical, que seul un médecin pouvait prescrire et accomplir.
Aujourd'hui, ce n'est pas en qualité de ministre délégué à l'enseignement scolaire, que Ségolène Royal se fourvoie. C'est en qualité de présidente de région ignorant qu'elle n'a pas à se susbtituer à l'autorité hiérarchique de l'Education Nationale (Ministre et Recteurs des Académies) pour faire distribuer par les infirmières scolaires les fameux chèques contraception.
C'est ignorer qu'en la matière, les infirmières conseillères de santé scolaire font un travail de fond et n'ont pas attendu Ségolène Royal pour orienter si nécessaire les jeunes filles vers le planning familial. Mais ils le font dans le cadre de leurs missions.
Or en prétendant enjoindre ces mêmes infirmières à assurer la distribution des documents et des bons de consultation, Ségolène Royal méconnait le principe qui stipule que tout courrier adressé à un quelconque fonctionnaire sur son lieu de travail est communiqué sous couvert des supérieurs hiérarchiques.
Ségolène Royal ignore tout autant que si un certain nombre de personnels naguère estampillés Education Nationale sont désormais sous son autorité, comme les personnells techniques ouvriers et de service, il n'en est pas de même des infirmières scolaires qui exercent leurs fonction sous la responsabilité hiérarchique du chef d'établissement, et sous la tutelle de l'infirmière conseillère du recteur pour les questions relevant du domaine de compétence para-médical dévolu à tout titulaire du diplôme d'infirmier.
Ségolène Royal se rend-elle compte qu'en agissant ainsi, elle expose des personnels de l'éducation nationale à la faute professionnelle?
L'on sait bien que les présidents de région aimeraient bien récupérer davantage de pouvoirs sur ce qui se passe dans les lycées. L'on ne peut évidemment ignorer les arrières pensées électoralistes d'une telle campagne promotionnelle à six mois des élections régionales.
L'on n'aimerait pas devoir rappeler à Ségolène Royal que les sujets de société et ceux touchant à l'intimité des consciences, ainsi qu'à la gestion des relations intra-familiales, sont des sujets trop sérieux pour qu'on se permette de les instrumentaliser à des fins de propagande électoraliste.
Enfin, mais c'est une autre histoire, Ségolène Royal se rend-elle compte que depuis les années soixante, où effectivement, tout était à faire en matière d'information sur la contraception, et aujourd'hui, on n'a pas vraiment en face de soi les mêmes profils de lycéennes qu'il y a quarante ans ou même qu'il y a seulement vingt ans.
Ségolène oublierait-elle qu'à l'heure d'Internet, un ado de seulement 12 ans est éminemment plus savant sur la "chose" que dans les générations précédentes. En termes politiques et aussi de vision sociétale, cela signifie qu'il faudrait peut-être arrêter de se représenter la jeunesse d'aujourd'hui avec des lunettes qui datente d'une quarantantaine d'années. Cela signifie aussi peut-être que les besoins et les champs d'action du possible politique sont ailleurs.

dimanche 15 novembre 2009

PROTEGEONS-NOUS COMME NOUS PROTEGEONS NOTRE PROCHAIN


Lorsque Louis Pasteur inventa le vaccin contre la rage, il ne se posa certainement pas  la question de savoir si le vaccin pouvait avoir des effets indésirables. Au siècle précédent Voltaire raillait les Français, si frileux face à cette découverte dont nous mesurons aujourd'hui les bienfaits puisque ce fléau qu'était la variole a été éradiqué. Parallèlement il faisait l'éloge des Anglais qui à l'époque étaient sensiblement plus éclairés que les français.
http://www.voltaire-integral.com/Html/22/11_Lettre_11.html
Voir aussi pour plus de détails, le célèbre article de l'Encyclopédie, Inoculation.
http://www.gourcez.com/pages/inoculation.htm
Certains des contempteurs du vaccin contre la grippe A H1N1 auraient-ils régressé à un tel niveau d'obscurantisme? On n'oserait le croire, et pourtant.
Mais il est vrai que dans l'évolution de l'esprit humain, s'installe d'abord le préjugé, et ce n'est qu'ensuite qu'advient la raison.
Alors, un peu de raison. Que ceux qui prônent si facilement l'abstention vaccinale en assument aussi les conséquences.
Libre à chacun de croire ou de ne pas croire. Car sur ce sujet, il est fort à craindre que les médias dont on aimerait qu'ils fissent sur un sujet aussi sérieux preuve d'un peu plus de devoir de réserve se fissent un peu moins les relais complaisants de tous les anti-machins, et autres vendeurs d'irrationnel, dont nous préférons ignorer les buts et les intérêts.
Il est navrant de constater que chez les détracteurs du vaccin, y compris au sein même des professions médicales, on en soit à un tel niveau de désinformation, ce qui en soit ne serait pas préoccupant, si cela ne révélait pas des substrats de pensée magique inavouée.
Louis XVI avait eu ce bon mot à propos de la nomination d'un archevêque de Paris: " il serait bon qu'au moins l'archevêque de Paris crût en Dieu."
Ne serait-ce pas excessif que le corps médical fît preuve d'un peu plus d'esprit d'à propos et se persuadât un peu plus profondément du bien fondé des intuitions de Pasteur et de ses héritiers?
Mais entre un médecin qui me convaincra - ce qui du reste ne sera pas compliqué - des mérites du vaccin, parce que c'est important de se protéger et de protéger les autres, et je ne sais quel Diafoirus des temps modernes qui tenterait de me persuader du contraire, je choisirai sans barguigner le premier et dirai au second qu'avec moi qui suis naturellement convaincu de l'utilité de ce vaccin, il perd son temps.
Mettons un peu de raison dans les choses, et de grâce que ceux qui ne croient pas au vaccin arrêtent leur tintammare, car, in fine, c'est bien chacun qui choisit de se faire vacciner ou pas.
La liberté est donc sauve. Seulement dans un Etat de droit, celle-ci s'arrête là où commence celle d'autrui, et le devoir d'Etat qui incombe à des catégories professionnelles particulières implique parfois que là où il y liberté et choix pour le simple particulier, il puisse, il doive parfois y avoir obligation pour celui que son devoir d'Etat contraint à tout faire pour n'être point contaminé et ne pas contaminer autrui.


dimanche 8 novembre 2009

NON A L'OBSCURANTISME ET A LA THEORIE DU COMPLOT

Depuis quelques semaines, les tenants de la théorie du complot se sont lancés dans une propagande foncièrement malhonnête concernant les prétendus risques liés au vaccin contre la grippe H1N1.
Ne serait-il pas opportun de remettre un peu de raison dans les choses?
Il y a dans cette attitude de soupçon généralisé quelque chose qui relève de la pensée obscurantiste, celle contre laquelle les positivistes et les esprits rationnels se battent depuis au moins le XVIIIème siècle.
A entendre tous ces chantres du principe de précaution, ces décroissants qui dans leur nostalgie d'un passé qu'ils n'ont pas connu, on a envie de dire : "grâce à qui, grâce à quoi avons-nous poussé les limites de l'espérance de vie, fait reculer la mortalité infantile, les maladies infectieuses?".
Sans une politique de vaccination obligatoire voulue par la sagesse des pouvoirs publics, jamais la variole ni la polio n'auraient été éradiquée pour la première, grandement jugulée pour la seconde. Jamais la tuberculose dont les générations contemporaines ignorent les ravages n'aurait régressé.
Ignore-t-on que justement le virus H1 N1 a aggravé le bilan démographique de la première guerre mondiale. Mais il est vrai que l'Etat dont l'urgence première était l'intégrité du territoire, dans des conditions économiques autrement plus dramatiques que celles que nous connaissons aujourd'hui, ne disposait peut-être pas des capacités de réaction et de protection préventive qu'un Etat moderne peut déployer aujourd'hui.

Lorsque Pasteur pratiqua ses premières vaccinations, le seul guide était le bien supérieur de l'humanité, et entre laisser les patients mourir ou souffrir leur vie durant des séquelles irréversibles,  et tenter de les guérir sans avoir forcément la certitude de l'efficacité d'un remède à peine découvert, il n'y avait pas à balancer. Une chose était certaine, ne rien faire était condamner les malades. Une chose valait la peine qu'on prît le risque, celui d'expérimenter en temps réel un remède que l'on avait vérifié expérimentalement sur l'animal.
Quelques temps après sa mort, la République a récompensé Pasteur du titre de bienfaiteur de l'humanité.
A entendre les lobbies anti-vaccins d'aujourd'hui, ce sont des hommes de cette trempe que l'on entendrait vouer aux gémonies?
Nous ne partageons absolument pas cette suspicion inopportune. Et nous ne devons pas céder à cette tentative d'intoxication des mentalités, qui avec la complicité d'une presse oublieuse de son éthique, se fait la complice objective de ces régressions obscurantistes.
On ne peut vouloir sans arrêt toute chose et son contraire, revendiquer toujours plus d'Etat-providence, et critiquer une mesure grandement utile pour la santé publique lorsque l'Etat remplit son rôle de protection des citoyens.
Ces tenants de la théorie permanente du complot auraient évidemment accusé l'Etat de dérobade s'il n'avait rien fait et nous aurions vu les mêmes qui aujourd'hui accusent ce même Etat de tentative d'empoisonnement l'accuser de non assistance à population en danger.
Alors de temps en temps, on se prend à rêver de la découverte d'un vaccin qui n'existe pas encore, celui contre la bêtise obscurantiste.

mardi 27 octobre 2009

LA VILLE D'ANGERS FAIT-ELLE TOUT POUR LA SECURITE DES DEPLACEMENTS?

Pour le bon sens, on pourrait croire qu'entre une passerelle spécifiquement dédiée aux piétons, et un passage à niveau, même aménagé, sur un axe important où devront cohabiter circulation automobile et tramway, la solution optimale aurait justifié la conservation de la passerelle.
Or pourtant, contrairement à l'avis des commissaires-enquêteurs, la ville a préféré sacrifier la sécurité à ses a priori dogmatiques anti-voiture.
Les arguties développées par les adjoints successifs en charge de la voierie et des déplacements sont de peu de poids.
Non seulement, cette passerelle était utile, puisque permettant une traversée sécurisée pour le flot de piétons, mais on aurait pu la conserver, quitte à abaisser le niveau du sol pour permettre le passage du tramway. Les finances de la ville n'en auraient guère pati, surtout quand on sait que s'agissant de l'argent d'autrui, et s'agissant de projets éminemment contestables, la ville d'Angers ignore la crise quand il s'agit de dépenser, surtout d'ailleurs pour sa com, aussi inutile que tapageuse et tendancieuse.
Ainsi donc, la construction de ce tramway aura multiplié les exemples de ce qu'il ne fallait pas faire:
  • passage par l'hypercentre, au prix d'une voix unique, sur toute la longueur de la rue de la Roë, débouchant de surcroît sur un secteur systématiquement inondé lors des crues décennales.
  • dérapage des coûts, multiplication des avenants aux contrats établis avec les adjudicataires.
  • insuffisante prise en compte de la sécurité:
    • place du Ralliement, vouée désormais à la piétonnisation, le tram traversera de façon dangereuse l'espace piétonnier.
    • boulevard Winston Churchill, la passerelle appréciée de tous est démolie ces jours-ci, ainsi d'ailleurs que toute la végétation qui donnait à ce boulevard l'aspect très agréable d'une rue végétalisée.
    • En lieu et place de tout cela: un passage piéton à niveau des voies, un environnement qui restera strictement minéral et métallique le temps que la végétation repousse.
Et avec cela Angers s'imagine faire du développement durable. Une seule ligne de tramway au mauvais tracé, plombant pour de longues années les finances de l'agglomération et donc les impôts des ménages. Une arrogance insupportable de la majorité municipale lorsque l'opposition demande simplement combien tout cela va coûter. Réponse de la mairie: "on saura le coût final quand tout sera fini." Ben voyons! Comme si pour un investissement de cette nature on pouvait se permettre de considérer que les ressources étaient une manne inépuisable.

Comment se satisfaire des incantations en faveur des "déplacements doux" ? C'est sans doute très bien de promouvoir le vélo. Soit. Mais ce serait encore mieux si les cyclistes étaient un peu plus souvent rappelés aux obligations que leur impose le code de la route, à commencer par l'obligation d'un éclairage efficace la nuit ou au petit matin. Combien de cyclistes se permettent en effet de rouler sans lumières, s'exposant ainsi de manière imprudente, certes, mais surtout exposant les automobilistes, du fait de leur imprudence à eux les cyclistes, à des manoeuvres dangereuses pour précisément les éviter? Combien également voyons-nous de cyclistes prendre à contre sens les pistes cyclables, enfin, les portions de rue sur lesquels on se contente par trois coups de pinceaux de dessiner un vélo?

Promouvoir les rues piétonnes, c'est peut-être très bien, mais il serait certainement plus judicieux de revenir à l'ancienne règle de circulation, c'est-à-dire que les cyclistes doivent tenir absolument leur vélo à la main. Tout cela n'est pas anecdotique, car pour les piétons, ce serait un comble d'êter davantage exposé au risque d'être renversé par un vélo sur une rue piétonne, que par une voiture sur une rue normale pourvue de dispositif de sécurité, et où surtout par nature, il est plus facile pour le piéton de faire attention.

Il n'y a donc pas cinquante solutions si l'on veut que la rue soit un espace partagé. Cela commence par rappeler aux cyclistes leurs obligations. Et force nous est de constater que sur ce point la carence est manifeste. Faire respecter le code de la route par les cyclistes, y consacrer les moyens nécessaires contribuerait certainement davantage à la sécurité de tous.

samedi 24 octobre 2009

PENSONS D'ABORD A L'AVENIR DES PAYS DE LOIRE

Les mois qui viennent vont être politiquement accaparés par la campagne des élections régionales.
Alors osons ce voeu. Que l'on concentre les débats sur les enjeux de notre région telle qu'elle est, dans ses limites territoriales. Autrement dit, nous pensons qu'il s'agit de vivre régionalement les élections régionales. C'est dire si les questions de politique nationale ne devraient pas venir parasiter le débat régional.
C'est pourquoi il convient de dire avec force combien c'est aux forces politiques locales de s'emparer de cette élection et de ses vrais enjeux, qui ne devraient pas être pollués par les questions de positionnement par rapport à l'actuel gouvernement ou par les désirs d'avenir présidentiel de tel ou tel leader national.

Ces présentes élections régionales, pour les ligériens, doivent être l'occasion de dire ce qu'ils veulent pour l'avenir de leur région.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire du bilan si peu glorieux d'une mandature socialo-communiste-écologiste à bout de souffle, tant nous voyons s'allumer de bien nombreux signaux d'alertes:

  • dérapages budgétaires, explosion des dépenses de communications, confondant sans vergogne promotion de la région et auto-promotion de son président sortant.


  • lancement d'un emprunt régional dont le remboursement coûtera cher à notre région, c'est-à-dire aux contribuables.
Où est l'intérêt de souscrire un emprunt en faisant appel à l'épargne des ménages, rendue de ce fait indisponible pour les souscripteurs, qu'il a fallu allécher par un taux bien supérieur à celui qu'aurait consenti une banque?
Est-cela la gestion en bon père de famille? Certes non, car quiconque a un tant soit peu emprunté pour investir sait qu'il a intérêt à obtenir le taux le plus bas possible.
Tant qu'à emprunter pour investir, il eût été certainement plus économe de solliciter les banques, plutôt que de se lancer dans une tendancieuse opération démagogique à si peu de temps des élections.
Ce scrutin régional doit être pour notre région l'occasion de renouer avec le dynamisme qui la rendait il n'y a pas si longtemps attractive, et il n'y aurait que des avantages du même coup à favoriser l'accès aux leviers de la politique régionale de générations plus jeunes.
N'est-il pas temps pour la génération Auxiette-Antonini arrivéee au pouvoir dans leurs mairies respectives en 1977de tourner la page?
N'est-il pas stupéfiant de voir les USA élire sans complexe un jeune président, quand le corps électoral de l'une des régions naguère les plus dynamiques de la France se met à cultiver le repli sur soi, favorisant ainsi l'usure d'équipes et de politiques depuis trop longtemps aux commandes.
La région ligérienne doit saisir la chance qui lui est offerte, et pour les forces politiques qui aspirent à proposer quelque chose de nouveau pour notre région des Pays de Loire, donc à refermer la parenthèse ouverte en 2004, cela implique peut-être de faire taire leurs a priori et leurs suspicions d'un autre âge.

mardi 20 octobre 2009

LA VOIE DES BERGES EST UTILE, ELLE EST AUSSI DESIRABLE.

Rien ni personne ne pourra jamais me faire changer d'avis sur la nécessité absolue de conserver au coeur d'Angers une pénétrante rapide qui en est l'axe structurant.
C'est à l'honneur des maires d'Angers de l'époque, Jean Turc et Jean Monnier d'avoir eu ce don d'apercevance qui fait qu'ils ont raison avant tout le monde.
Les minables arguties des opposants à cette pénétrante étaient déjà celles du PSU des années 75, qui évidemment se gardèrent bien d'expliquer aux habitants d'Angers que si on ne faisait pas la voie des Berges, les voitures passeraient nécessairement lesquelles par le centre-ville, lesquelles par les boulevards Sud qui sans celle-ci seraient saturés, et ne parlons pas des ponts sur la Maine, car si l'on avait écouté en leur temps ces malthusiens, notre ville se serait contentée de ses trois ponts, le pont de la Haute Chaine, le Pont de Verdun, et le pont de la Basse Chaine, et notre ville en moins de dix ans eût été ravalé à celui-d'un chef-lieu de département en hibernation.
Et encore, les besoins de déplacement à cette époque étaient sans doute moindres. Mais plus que tous autres, Jean Turc et Jean Monnier avaient une vision de l'avenir d'Angers, et construisirent eux sans le dire la ville durable, la ville de la mobilité.
Or c'est cette oeuvre que l'actuelle municipalité  enferrée dans un a  priori idéologique anti-voiture, s'apprête à détruire, au nom de lubies d'un autre âge. Rendons hommage à Jean Monnier pour son courage de toujours parler en homme libre, et d'avoir su et dit en 2008, qui incarnait l'avenir, et qui incarnait la stagnation ou le repli.
Puisse venir un jour prochain où les Angevins se désilleront les yeux, et prions pour que d'ici là rien de dommageable à l'avenir de notre ville n'ait été risqué. Caveant ciues nostri ne quid detrimenti urbs  capiat. Que nos concitoyens prennent garde à ce que notre ville ne subisse aucun outrage.

Dans une ville qui aspire à être la capitale d'une métropole de 300000 habitants, les hommes et les femmes ne restent pas dans leurs quartiers, bouclés chez eux, ils travaillent, ils produisent et ils consomment.
Or, le temps n'est plus des sociétés autarciques, où l'on naît, vit, travaille et meurt au même endroit. Le temps n'est plus des villes où chacun reste dans son quartier, sans crainte de passer pour étranger lorsqu'il ose franchir les limites que lui a assignées le partage des territoires du passé.
C'est dire si la mobilité est la caractéristique sociologique la plus marquée de nos sociétés occidentales. L'on peut certes rêver d'un monde idéal où l'on a tout à portée de main à deux pas de chez soi, mais dans le monde réel, ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent.
Le monde du travail impose la mobilité, car le temps n'est plus ou de plus en plus rarement où l'on fait toute sa carrière au même endroit. Par ailleurs, l'allongement des durées des emprunts immobiliers fait que lorsque l'on achète son logement aujourd'hui, c'est en contractant un prêt de 20 à 25 ans, quand pour les générations précédentes, c'était plié en 15 ans.
Or pendant ces 20 à 25 ans de remboursement, nos concitoyens, en très grande majorité peuvent avoir changé de lieu de travail assez souvent, et choisir, quand ils n'y sont pas contraints, à devoir se déplacer pour simplement travailler.
Chaque ville possède ses contraintes liées au milieu naturel et la ville d'Angers n'y échappe pas. Son coeur s'est bâti sur la rive gauche de la Maine, et son extension s'est faite en tenant compte des risques d'inondation. C'est dire si depuis toujours il est apparu indispensable à nos ancêtres andégaves de situer les édifices majeurs et/ou indispensables à la pérennité des fonctions urbaines hors d'atteinte du niveau maximal des crues. Le risque des crues a donc conditionné et conditionne encore de manière durable l'extension de notre cité. C'est dire si Angers s'est construite et développée en tournant résolument le dos à la rivière, qui fut au mieux un moyen de communication par voie d'eau, mais jamais un lieu d'agrément et encore moins un lieu de déambulation où l'on viendrait se montrer (la visibilité sociale étant l'apanage des boulevards de petite ceinture et principalement le Boulevard du centre).
L'exiguïté de l'espace compris entre le bord de l'eau et les maisons de bord de rive, parce qu'Angers à la différence de Bordeaux ou de Nantes n'a jamais développé d'activité portuaire intense, et donc ne dispose pas de friches industrielles de vaste superficie en bord de rivière qu'il s'agirait de valoriser. Les villes qui disposaient de cet atout n'ont jamais sur ces espaces sacrifié l'automobile, parce que précisément à Nantes ou à Bordeaux les quais sont suffisamment larges pour permettre la cohabitation de tous les modes de transports.
C'est dire si prétendre changer le sens de la ville relève d'une démarche qui n'a rien à voir avec plus de deux mille ans d'histoire angevine.
Par ailleurs la densité de sa population, les besoins liés à la vie moderne de se mouvoir rapidement d'un quartier l'autre et de jouer son rôle de chef-lieu de département créent des servitudes qui justifient le besoin d'axes structurants et de capacités de stationnement.
L'on peut souhaiter le développement des transports collectifs, et rêver d'une ville sans voiture. Mais dans le vrai monde, cela ne se passe pas comme cela. Et dans les villes qui ont développé de vrais réseaux de tramway (plusieurs lignes et un bon tracé, bref tout ce qu'Angers n'a pas voulu faire...puisque le tracé par la place du Ralliement a été le résultat d'une décision oligarchique dictée par d'autres raisons que le bien commun...), jamais le développemetn des transports collectifs ne s'accompagnent d'une diminution des trajets en voiture.
C'est dire si l'obturation des trémies de la Voie des Berges, leur réduction à un boulevard "apaisé" à 50 km/h ne peuvent répondre aux besoins de déplacements efficaces et rapides. Car qu'est-ce que cela deviendrait (Rocade Sud ou pas), sinon une longue procession de voitures arrêtées par les ronds points depuis le pont de l'Atlantique jusqu'au Pont Jean Moulin. Voilà ce que serait une circulation apaisée, et le bilan carbone n'y gagnerait certainement pas.
Le bruit non plus, car lorsque l'on fait le tour d'un rond point, on ralentit, puis on réaccélère, alors que la voie des Berges limitée à 70 km/h, impose une vitesse uniforme, plus proche de l'éco-conduite et constituant de ce fait-même une moindre nuisance pour notre ville.
C'est pourquoi la voie des Berges est non seulement utile, mais ses caractéristiques font qu'elle est éminemment désirable (j'emprunte cet adjectif à l'intervention d'un ami qui se reconnaîtra....).
Il faut donc surtout ne pas y toucher.

Il est des causes qu'il faut savoir défendre unguis et rostribus, et la cause du maintien des trémies et de la voie des Berges en est une. C'est du reste cette raison parmi d'autres qui lors de la première élection municipale d'Angers à laquelle il me fut donné de participer, me fit préférer dès le premier tour la liste centre-droite de Dominique Richard en 2001.

Cela va sans dire mais autant le dire, entre les politiciens qui se contentent de rêver d'avenir, et ceux qui proposent aux citoyens de le choisir, ma préférence va vers ceux qui permettent de le choisir.
Ce fut la raison de mon engagement comme soutien à la campagne municipale menée par Christophe Béchu, Michelle Moreau, Laurent Gérault et Hervé Carré.




samedi 17 octobre 2009

LA COUVERTURE DE LA VOIE SUR BERGES : UN SAUT QUALITATIF

L'un des quotidiens de la presse régionale a publié cette semaine une interview de Dominique Richard. Député de Maine-et-Loire de 2002 à 2007, successeur à ce titre d'Hubert Grimault dont il fut le suppléant, Dominique Richard avait conduit la liste d'union UDF-RPR aux élections municipales de 2001.
Ses principaux colistiers étaient alors ... Bernadette Caillard-Humeau, alors présidente d'une association d'usagers du vélo, et le Général Philippe Morillon.
Les électeurs angevins pour peu qu'ils s'intéressent à la chose publique se souviennent que déjà, Dominique Richard proposait la couverture de la Voie sur Berges du Château jusqu'à la place de la République.
Interrogé donc par la presse quotidienne régionale ces jours-ci, l'actuel conseiller régional d'opposition vient ainsi au soutien des courageuses prises de position de Christophe Béchu et de Jean Monnier, et rappelle à qui l'aurait peut-être oublié que cette option de couverture était ardemment défendue par Bernadette Caillard-Humeau.
On peut penser et dire ce que l'on veut de la variabilité des itinéraires et choix politiques, mais on ne manque pas de s'interroger sur une telle versatilité à même pas dix ans d'écart.
Il y a huit ans, Madame Caillard-Humeau était partisane de la couverture des voix sur berges. Aujourd'hui, il semblerait que la mue ou le franchissement du Rubicon idéologique la pousse à brûler aujourd'hui ce que naguère elle adorait.
Si l'on veut réconcilier les citoyens et la politique, serait-ce trop attendre des élus qu'ils ne fissent pas passer pour convictions ce qui est en réalité la condition de l'allégeance à un chef de file?
Comment dans ces conditions, quand on connaît le goût prononcé de l'actuelle majorité municipale pour la ville virtuelle, et les délibérations de rêve, majorité que Madame Caillard-Humeau a rejointe dans les conditions que tout le monde connaît, oser croire que c'est l'écoute des angevins qui est sollicitée, alors qu'il s'agit d'imposer une vision de la ville qui, si elle devenait réalité conduirait, immanquablement notre cité à l'asphyxie permanente.
La voie sur Berges est en effet l'axe structurant d'Angers, et le passage du Boulevard Foch à seulement deux voix pour les voitures (compte-tenu du passage du tramway et des couloirs de bus), pérennise la transformation de celle-ci en voie pénétrante de desserte intra-urbaine, ainsi que la nécessité de lui conserver son caractère de voie de délestage du contournement autoroutier, en cas par exemple d'inaccessibilité au tunnel d'Avrillé. C'est aussi simple que cela.
C'est pourquoi son utilité présente, les perspectives à long terme de son utilité future commandent que l'on n'y touche surtout pas.
Il convient donc de conserver la Voie des Berges.

samedi 10 octobre 2009

NON A LA SOCIETE D'HYPER-TRANSPARENCE

Les modernes instruments de communication, et surtout leur disponibilité démultipliée peuvent en un rien de temps faire et défaire les réputations.
Naguère, lorsque l'on voulait livrer aux chiens la réputation d'un personnage politique, il fallait un certain temps pour fouiller dans les poubelles ou les archives. Débusquer un entrefilet dans une collection de quotidiens demandait un temps certain, fouiller minutieusement les cartons d'archives ou les résidus de papier passés à la broyeuse aussi.
Aujourd'hui la dématérialisation des sources d'information, leur archivage dans des dossiers immatériels, et leur accessibilité quasiment en temps réel grâce à quelques mots clés judicieusement choisis tapés sur un moteur de recherche rendent la manoeuvre instantanée.
La transparence absolue est-elle vraiment le bien suprême que les sociétés civilisées devraient placer au pinacle de leurs valeurs?
N'avons-nous donc rien appris des périodes sombres de notre histoire contemporaine où les désirs de révolution nationale firent souvent les délices des corbeaux et délateurs, alors que lâchaient une à une toutes les digues qui jusque là pouvaient retenir le particulier, le journaliste ou le politicien?
La liste serait longue de toutes les campagnes nauséabondes de presse où la moralité, quand ce n'est pas l'intimité des gens fut scrutée à la loupe.
Les moins de cinquante ans ne s'en souviennent peut-être pas, mais à l'époque de l'affaire Markovitch, le Tout-Paris bruissait de rumeurs faisant état de photographies aussi sulfureuses qu'imaginaires mettant en scène Madame Pompidou dans des postures particulières. L'affaire s'avéra en fait une manipulation visant à contrarier les désirs d'avenir présidentiel de son mari.
La nécessité de protéger des indiscrétions la double vie - connue du Tout Paris - de François Mitterrand justifia en son temps bien des écoutes téléphoniques.
Les présidents Giscard et Chirac firent eux aussi l'objet de ragots.
Mais il semblerait qu'aujourd'hui on atteigne des sommets d'hypocrisie sociale, où faute de parler des vrais sujets, on jette en pâture des affaires sensationnelles mettant en cause des personnalités médiatiques.
L'affaire Polanski est aussitôt présentée avec autant d'indignation que s'il se fût agi d'un meurtre avec actes de barbarie, alors que la prétendue victime maintenant majeure s'est désistée de toute action judiciaire et qu'une transaction civile avait été acceptée par les parties en présence.
Alors que le ministre de la culture avait publié une autofiction voici maintenant quatre ans, sans que personne s'en émeuve, la curée médiatique est lancée par Marine le Pen, à la suite de laquelle s'engouffrent Benoît Hamon, Manuel Valls, et Christine Boutin.
Seule Cécile Duflot, dont nous saluons le courage, a le mérite de rappeler combien est pernicieux l'amalgame entre pédophilie et homosexualité.
Seul François Bayrou vient mettre en garde contre les effets pernicieux de l'hyper-transparence.
Or dans l'affaire Mitterrand, Marine le Pen a sciemment modifié le passage du livre de Frédéric Mitterrand, lequel évoque des relations tarifées avec des jeunes gens majeurs et encore sous le mode de la fiction narrative.
Alors, où est le tourisme sexuel dans tout cela? Où est l'apologie supposée de la pédophilie reprochée par de bien empressés accusateurs au ministre de la culture?
Marine Le Pen, Benoît Hamon, Manuel Valls, et Christine Boutin ont le droit d'avoir l'opinion qu'ils veulent sur les relations entre adultes, de sexe différent comme de sexe semblable. Mais est-ce à l'honneur des hommes politiques d'enfourcher les chevaux imprévoyants de l'ordre moral qui trop souvent condamne sans rémission avant d'avoir examiné les faits, si faits il y a?
L'hystérie médiatique que d'aucuns voudraient substituer à la sagesse de Minerve ou à la rigueur sereine de Thémis serait bien inspirée de voir à quels points elle est inique.
Voici quelques mois François Bayrou payait très injustement et au prix fort son coup de colère avec Dany Cohn-Bendit. Or les faits imputés au lanceur de pavés embourgeoisé dans la suffisance hautaine des bourgeois-bohème concernaient des enfants de moins de cinq ans. Des faits révulsants par leur nature-même.
Il faudrait par conséquent que les donneurs de leçons expliquassent en quoi la chose est plus grave s'agissant de supposées  victimes majeures, donc présumées consentantes, ce qu'évidemment ils se gardent bien de faire et pour cause, préférant pour les besoins de leur haine se satisfaire de mensonges sciemment perpétrés.
Ce spectacle de meutes de bien-pensants promptes à planter leurs crocs sur quiconque dévierait de l'ordre juste n'est pas digne des démocraties. Il rappelle au contraire les pires travers des époques les plus sombres de notre histoire où l'on érige en valeur suprême la délation, et où les peuples fanatisés s'en remettent à des dictateurs déséquilibrés à qui on laisse libre cours pour assouvir leurs fantasmes de purification morale de l'humanité.
Ce modèle, qui du fait de la bêtise ou de la provocation, est celui des zélateurs et des zélatrices de l'ordre moral dessine en fait le programme d'une société répressive et liberticide dans laquelle même après avoir payé ou asssumé ses erreurs, nul ne pourrait vivre sans l'angoisse que l'on ressorte des oubliettes de vieilles histoires.
Ce modèle-là, ne nous leurrons pas, est celui qui est dans les têtes d'une partie des socialistes, prêts à imposer à tous leur délire de tout surveiller, de tout contrôler des faits et gestes des individus. C'est ni plus ni moins l'ordre juste que prêcha en son temps une certaine Royal Ségolène.
Est-ce à l'honneur de gens qui se prétendent encore socialistes de devenir, malgré eux, ou pire, en parfaite connaissance de cause, les compagnons d'une extrême droite qui n'a rien oublié de son passé nauséabond?
de venir rappeler que les démocraties doivent commencer par mettre en pratique les principes sur lesquelles elles entendent être fondées: le droit pour les individus au changement, le droit à l'oubli, la nécessité de recul par rapport aux choses.

jeudi 8 octobre 2009

NOUS DEVONS CONSERVER LA VOIE DES BERGES.

Le Maire d'Angers a fait le choix de déclencher une polémique stupide avec le Président du Conseil Général. Il ne faut donc pas s'étonner des réponses que ses prises de positions ancrées dans le fantasme d'une impossible reconquête des berges de Maine entraînent inévitablement.
Le Maire d'Angers a fait le choix de politiser les enjeux et de s'abaisser à la question générationnelle. Or, comme ce serait si simple, si pour gouverner un pays, une région, ou une ville, il suffisait de regarder l'acte d'Etat Civil, la feuille d'impôt et le bulletin de salaire des électeurs pour en déduire ce qu'ils pensent et quelles sont leurs idées.
Donc pour Antonini, quand on a trente-cinq ans, il faudrait être anti voiture, écolo-bobo, et se satisfaire au prix de contradictions évidentes, d'un centre-ville coupé du reste du monde urbain. Comme tout serait si simple, si en fonction de circonstances si contingentes comme l'âge ou la profession on pouvait déduire la couleur du bulletin de vote. Nous n'aurions même pas besoin de démocratie, ni même d'élections, ni même de confrontation des idées. Que ce serait donc confortables pour les édiles de savoir d'un clic de souris combien de leurs concitoyens vont les suivre, et combien vont s'opposer.
Tout cela, c'est très orwellien comme scénario, mais c'est la parfaite extrapolation des idées d'Antonini pour qui en raison de son âge Christophe Béchu ne devrait pas dire ce qu'il dit, ni penser ce qu'il pense.
Or dans cette affaire où il y a plus de coups à recevoir que de bénéfices immédiats à engranger, le président du Conseil Général n'oublie pas les électeurs d'Angers qui lui ont fait confiance. Ce ne sont pas les pitoyables arguties du maire d'Angers, rameutant ses adjoints pour qu'ils joignent leur voix à l'hallali qui vont enlever aux Angevins qui se sont reconnus dans le programme de Christophe Béchu et de ses colistiers leur fierté.
Quand dans le Courrier de l'Ouest de ce jour, je vois Luc Belot endosser à son tour la triste thématique de l'argumentaire politique fondée sur l'âge, et quand je vois qu'il est à peu près de la même génération que Christophe Béchu, je me dis que c'est un honneur pour moi qui suis de quelques années seulement plus âgé, d'avoir une vision "ringarde" du monde. C'est-à-dire de souhaiter simplement maintenir un axe de circulation rapide qui permette de traverser notre ville d'Ouest en Est sans feu rouge ni ronds points, et penser qu'il est inopportun de construire la rocade Sud, qui signerait irrémédiablement l'arrêt de mort de l'horticulture à Sainte Gemmes, et qui priverait les habitants de la Roseraie de leur poumon vert. Car ne nous faisons pas d'illusion, tant la requalification des voies sur Berges que la construction de la Rocade Sud apporteront inévitablement une nouvelle étape d'hyperdensification urbaine.
Autant dire que jamais le projet de requalification des berges de Maine tel que le conçoit le maire d'Angers ne me convaincra. Pour la simple raison que j'ai été convaincu en 2001 par cette proposition de Dominique Richard, reprise en 2008 par Christophe Béchu : couvrir la voie des Berges.
La chose est techniquement possible, puisque c'est précisément ce que fait la ville de Paris en recouvrant le périphérique, ce que s'apprête à faire Neuilly en recouvrant l'avenue qui sépare la ville en deux. Et contrairement à ce que prétend Antonini il n'est pas impossible de végétaliser la dalle. C'est même la seule façon de réduire l'emprise de la voie que de l'enfouir.
En termes de coûts, c'est sûr que ça aura un prix, mais sûrement moins que le projet mégalomaniaque du maire actuel, et en terme d'effet environnemental, ça sera plus écologique que de condamner des voitures à circuler au maximum à 50 km/h, voire moins étant donné les multiples ronds points qui ne manqueraient pas de s'ajouter à ce "boulevard urbain" qui serait non seulement le cauchemar des automobilistes, mais aussi et surtout des riverains, qui subiraient encore plus les nuisances.
C'est cet avenir pourtant que dans leur vision idéologique de l'urbanisme le maire d'Angers et ses adjoints sont en train de tracer pour notre ville.
Pour parler trivialement, Angers court le risque de se faire faire un enfant dans le dos, qui a pour nom hyperdensification. Point n'est besoin de rappeler quels fléaux sociaux elle porte en soi en germe.
L'avenir d'Angers appartient à ceux qui sauront le choisir, et il est évident que le fait d'avoir soutenu la campagne municipale de Christophe Béchu implique de la part de tous ceux qui s'y sont impliqués une obligation de loyauté. Ne serait-ce que par respect des électeurs qui leur ont accordé leur confiance.
Cela implique fidélité aux options du projet proposé en commun aux Angevins.

Telle est du moins ma conviction, et c'est à l'aune de ce devoir de fidélité au projet municipal proposé par la liste Angers Choisir l'Avenir que j'entends situer mes engagements politiques.

mercredi 7 octobre 2009

NON AU PROJET DE REQUALIFICATION DES VOIES DES BERGES ET NON A L'HYPERDENSIFICATION.

Manifestement, il semblerait qu'il y ait des sujets qui déclenchent facilement l'irritation du Maire d'Angers. C'est du moins ce que l'on s'autorise à penser quand on voit la violence verbale avec laquelle il traite les objections de ceux qui osent émettre un point de vue contraire.
Sans doute le Maire d'Angers rêve-t-il d'une ville de sujets dont il pourrait s'amusait à dessiner un avenir de papier sans que ceux-ci aient leur mot à dire. Or en la matière, il ne s'agit pas de sujets mais de citoyens qui subiraient au quotidien les conséquences d'un rêve déconnecté du réel. Ce fantasme de ville sans automobile se heurte en effet au réel, celui des besoins de déplacements que jamais les transports en commun, si développés soient-ils, ou les modes alternatifs ne pourront satisfaire.
Un chef-lieu de département n'est pas n'importe quelle ville, et c'est d'autant plus vrai qu'il entend jouer dans la cour des métropoles.C'est dire si les voie de communication doivent non seulement répondre aux besoins de ses habitants mais aussi aux besoin de tous ceux que les raisons du travail ou des lloisirs conduisent vers la cité du Roi René.
Prévoir l'avenir d'une ville ce n'est pas s'amuser à des jeux virtuels. C'est mettre dès aujourd'hui l'agglomération en capacité de répondre aux besoins de déplacement.
Qu'on arrête donc de se payer de mots et d'enrober d'une phraséologie ampoulée ce qui en réalité cache les vrais enjeux.
La vision de Monsieur Antonini procède d'une conception malthusienne de la vie sur terre, et de l'organisation de l'habitat urbain, un peu comparable aux visions d'apocalypse des membres du club de Rome dans les années soixante-dix. Déjà à cette époque, ces oiseaux de mauvais augure prédisaient l'assèchement des puits de pétrole à l'horizon 1980. L'histoire leur a donné tort. C'est dire si tabler sur la raréfaction des déplacements est un bien mauvais calcul. D'abord parce que le développement des transports en commun n'amène presque jamais de report modal, mais simplement des déplacements en plus. Ensuite parce que l'on peut imaginer que dans la décennie à venir, le génie industriel aura développé des moteurs électriques pour automobiles. Il faudra donc permettre à ces flux automobiles qui n'auront pas diminué de s'écouler efficacement et rapidement.
La question du devenir de la voie sur berges ne concerne pas la seule ville d'Angers car le statut de chef-lieu départemental implique des servitudes devant lesquelles les lubies bourgeois-bohème devraient avoir la dignité de s'effacer.

Non Monsieur Antonini, ne peut ni ne doit disposer à lui tout seul de l'Avenir d'Angers.
Surtout quand il doit  sa réélection à si peu et sur des considérations où les enjeux locaux ont été parasités par des questions extrinsèques à l'élection municipale. Cela devrait inciter à davantage de modestie et surtout au respect des électeurs qui se sont reconnus dans le programme alternatif proposé par Christophe Béchu, Michelle Moreau, Laurent Gérault, Hervé Carré et la liste Choisir l'Avenir.
A travers les propos inutilement agressifs visant la contradiction apportée par son prédécesseur et son adversaire, ce sont les électeurs qui ont accordé leurs suffrages à la liste Choisir l'Avenir qui peuvent légitimement se sentir offensés.

L'avenir d'une ville ne se réduit donc pas des jeux de maquettes et de coûteuses images virtuelles commandées à des cabinets d'architectes parisiens. L'avenir d'Angers, ce sont les nécessités de déplacement pour  travailler, pour faire ses achats, se distraire. L'on peut penser tout le mal que l'on veut de l'étalement urbain, prôner une dangereuse hyperdensification, mais les choix de vie de nos concitoyens ont dessiné une carte du paysage qui implique de nombreux déplacements. Sauf à vouloir clouer les gens devant leur téléviseur pour se repaître de programmes abrutissants pendant que les happy few du centre-ville se pâmeraient devant une ville vide, se réservant entre soi les équipement culturels et les commerces auxquels les habitants de la périphérie n'accèderaient qu'au prix d'un temps de déplacement comparable à ce qu'il était à l'époque des diligences, le quotidien des gens est qu'ils ne vivent pas, ne travaillent pas, et ne se distraient pas au même endroit. L'on peut rêver à l'infini de la place du village avec des gens travaillant et vivant au même endroit, ou du bourgeois urbain exerçant sa profession libérale au lieu même où il habite.
Ce modèle n'est plus. Quel avocat accepterait aujourd'hui de dormir dans la pièce d'â côté de son bureau et de recevoir ses hôtes dans celle d'en face? Quel médecin accepterait de voir sa vie de famille sans arrêt perturbée parce que vivre au même endroit qu'il a installé son cabinet empêche de fait toute coupure physique avec la profession?
Le 20ème siècle et l'avénement irréversible de la mobilité ont façonné le visage de nos villes de manière pérenne.
Pour nombre de nos concitoyens, se déplacer en automobile est une nécessité, tout simplement parce que faire autrement n'est pas possible, tant les investissements dans des transports en communs suffisamment nombreux et cadencés sont hors de portée des capacités financières des collectivités.
Serait-ce trop demander de cesser de parler de "bagnole", terme à connotation vulgaire et péjorative, qui induit un jugement défavorable implicite sur ses utilisateurs?  Est-ce impossible dans une démocratie qui se veut apaisée de traiter autrement que par la grossièreté langagière les projets de ses adversaires et dionc les convictions de leurs électeurs?
La manière dont le maire d'Angers aborde ce dossier de la voie des berges est une fois de plus révélatrice du déficit de démocratie dans l'information, et la décision, parce que tout cela procède d'une démarche qui n'est pas honnête.
L'on part d'une option déjà décidée à l'avance, comme pour le tracé du tramway, et l'on cherche à faire plier tout le reste à un choix dicté par autre chose que le désir de penser à l'avenir d'Angers.
A tel point que l'on se demande si ce nuisible projet de requalification des Voies sur Berge n'est pas un Cheval de Troie destiné en réalité à faire passer un énième programme d'hyperdensification. Faudra-t-il en plus voir notre belle ville hérissée de tours de dix étages et plus, y compris à proximité du château et de la Maine?

Enfin, nous ne pouvons pas passer ce détail sous silence, car elle est parfaitement révélatrice de la vision des choses d'une frange de la gauche, celle selon laquelle les jeunes doivent obligatoirement être écolos, hostiles à l'automobile, ne pas faire de politique, ne pas être élu avant d'être à l'âge de la retraite.
Il en est des hommes politiques comme de toute profession. Il y a un temps pour tout, le temps de l'action, et le temps de l'otium, c'est-à-dire le temps libre que l'on se donne. Cela suppose d'avoir su passer le témoin et de ne pas céder à l'usure du pouvoir qui isole de tout.
Monsieur le Maire aurait rendu un grand service à Angers s'il ne s'était pas représenté. La vie démocratique de notre cité gagnerait certainement valeur ajoutée citoyenne si la mairie se décidait à se mettre véritablement à l'écoute, ce qui suppose de renoncer définitivement à la culture de la décision imposée.
Le temps n'est plus des politiques prétendant décider en leur lieu et place ce qui est bon pour leurs administrés.
Tout simplement parce que les citoyens qui seront les payeurs ont le droit de savoir ce qui sera fait de leur argent. Et en des périodes de rareté des deniers, on ne peut pas se payer le luxe insolent de financer sur des deniers publics des projets aberrants, et dangereux pour l'avenir de leur ville.
Nous que notre âge rend plus proche chaque jour du terme de l'existence terrestre, nous devrions avoir à coeur de ne point léguer aux générations qui nous suivront une ville asphyxiée parce qu'on aura bouché la voie des berges.
L'effet en serait aussi dramatique que si dans un corps vivant on décidait de diviser par deux le débit de l'artère aorte.
Il est en notre devoir d'éviter ce scénario catastrophe, et c'est pourquoi nous devons conserver la voie des Berges telle qu'elle est.

mardi 6 octobre 2009

LE DEVELOPPEMENT DURABLE OU LES FAUX-SEMBLANTS DE L'AGGLO ANGEVINE

On sait depuis longtemps que la mode du verdissement, ce que dans le jargon de la com' angl-saxonne on appelle greenwashing n'a d'intérêt pour une certaine sphère bobo-socialo-écolo que d'être une sorte d'attrape-tout surfant sur les modes du moment.
C'est aussi par le biais des coûteuses études fertiles en imagerie de synthèse et langue de bois un moyen efficace de drainer les finances publiques vers des officines à rêve passées maîtresses dans l'art de faire avaler des projets farfelus aux élus.
Les ingrédients sont simples. De la com', toujours de la com', rien que de la com', confiée à des agences parisiennes, de préférence les plus chères possibles, parce que ça flatte les édiles locaux qui s'imaginenet un temps traiter à l'égal de leurs homologues parisiens.
Donc, plus c'est cher, plus ça parle pour ne rien dire, et plus ça s'exprime dans une novlangue inutilement prétentieuse, mieux c'est, un peu comme le petit livre rouge des élections municipales nous en avait donné l'avant goût avec les titulatures ronflantes des adjoints (la ville bien gérée, la ville de l'art d'être ensemble, la ville de la mobilité, la ville éducatrice...où la vacuité des mots le dispute à l'insignifiance la plus absolue).
Serait-ce trop attendre des élus qu'ils sortent de leur tour d'ivoire pour prêter attention aux choses d'en bas.
En matière de déplacements urbains, il y a paraît-il trois sujets tabous à Angers : le tramway; la voie des Berges; la liaison Sud (boulevard? rocade???).
Concernant le premier sujet, alors que le quotidien ce sont les travaux, les sens de circulation qui changent sans arrêt, les difficultés de stationnement, les commerce qui ferment en centre-ville faute de pouvoir passer même à pied sans risque d'y choir comme rue de la Roë, l'agglomération d'Angers dans le dernier numéro de propagande, l'avant-propos du maire, la rubrique tour d'horizon donnent dans le triomphalisme.
C'est alors que nous sommes saisis d'une crainte, car tant d'insistance à dire que tout va bien est un peu suspecte, et laisse justement penser le contraire: retards des travaux, car la rue de la Roë n'a pas fini de livrer toutes ses surprises, l'obligation de modifier substantiellement le détail du projet sur tel ou tel secteur comme par exemple la rue de Létanduère entraînera une nouvelle enquête publique.
La voie des berges, et sa requalification, semblent être pour Jean-Claude Antonini la quête d'un Graal toujours fuyant et heureusement. Nous n'osons imaginer ce que serait cette pénétrante réduite à une voie dans chaque sens, pourvue de ronds points, limité à 50 km/h. Autant dire qu'aux heures de pointes, ce serait un bouchon continu depuis le logis du roi de Pologne jusqu'à la trémie Ramon.
La palme du ridicule revient enfin à la justification de la liaison Sud.
Voici le verbatim des propos du maire d'Angers:
"Je ne peux ignorer la situation des habitants [NDR : ceux de la Roseraie] qui subissent cette circulation et les nuisances sonores qui en résultent. Ce serait aussi le moyen de bloquer l'étalement urbain et de protéger les zones horticoles de Sainte-Gemmes sur Loire."
On croit rêver, d'abord parce que chacun sait que quand on construit une nouvelle route, ce n'est pas simplement un exutoire à voitures pour délester un autre quartier d'une partie des flux, cela signifie qu'on a des vues sur l'aménagement futur des zones au travers desquelles passeraient cette hypothétique axe. Veut-on insidieusement préparer les esprits à subir une nouvelle vague d'hyperdensification? Quant à la protection des zones horticoles, quand on regarde les plans de ce projet, précisément, cette nouvelle voie réduirait la surface dédiée à l'activité horticole. C'est précisément le contraire qui se produirait, car chaque phase d'extension de la ville d'Angers vers le Sud s'est accompagnée précisément d'un recul de l'activité agricole et horticole. Le nom même de la Roseraie n'est plus que le souvenir d'une activité jadis florissante, avant qu'elle ne devienne un des exemples d'urbanisme hyperdensifié, erreur qu'il faudrait avoir la sagesse de ne jamais recommencer. Il n'y a pas si longtemps, avant le classement en zone franche de Belle-Beille, des vaches paissaient encore dasn les prairies sises face aux usisnes Bull ou sur les plateaux de la Mayenne.
Or, le choix d'hyperdensification est en soi source de potentielles déconvenues: augmentation des déplacements, développement de ghettos, si la construction de nouveaux grands ensembles n'est pas accompagnée d'une politique forte de mixité sociale.
C'est dire, si même repeint en vert, l'urbanisme contemporain, avec ses choix d'hyperdensification, fait courir le risque aux villes qui en deviennent les adeptes, de problèmes sociaux qu'un minimum d'esprit d'apercevance aurait normalement dû éviter.
Alors oui, c'est exact, avec les projets en matière d'aménagement du territoire portés avec si peu de conviction par l'agglomération, c'est l'agglomération dans son ensemble qui va droit dans le mur, parce qu'à un moment donné ou à un autre, il faudra payer les additions.
Les générations actuellement aux postes de décideurs n'ont absolument pas le droit de faire peser sur les épaules des générations montantes une dette encore plus lourde.
Les commodités de circulation, voie des Berges comprise, c'est-à-dire une pénétrante rapide à 2 fois deux voie, constituent un héritage dont nous n'avons que l'usufruit, et qu'il convient d'entretenir, non de détruire pour satisfaire de bien fumeux désirs d'avenir, plus exactement de fantasmes.
Or les Angevins n'ont pas besoin qu'on les repaisse de fantasmes, ils attendent une politique volontariste, et qu'enfin Angers se donne les moyens de renouer avec sa tradition entrepreneuriale. Cela suppose de remiser le ronron quotidien au vestiaire.
Cela suppose aussi d'avoir le courage de dire non à des projets inutiles et fumeux, pour se consacrer enfin à la seule politique qui vaille: celle du réel.
Or l'aménagement d'une ville n'est pas une question de droite ou de gauche, ni même une question verte ou centriste, c'est aux citoyens de prendre la parole et d'oser débattre des sujets qui les concerneront au premier chef dans les années à venir, car les usagers de la voie des berges, par la force des choses de la vie, ne seront pas demain ceux qui aujourd'hui les vouent aux gémonies au nom d'une fausse idée du développement durable, réduit au rang d'accessoire de mode pour tenter de faire passer un projet dont on se demande si ceux qui le promeuvent y croient vraiment;

mercredi 30 septembre 2009

VOIE DES BERGES : REACTION DE JEAN MONNIER

Lors du conseil municipal du 28 septembre 2009, le maire et son adjoint Frédéric Béatse ont en toute connaissance de cause tenu des propos indignes visant l'oeuvre de Jean Monnier, l'un des derniers maires d'Angers à avoir placé les Angevins au coeur de son projet poliitique et à avoir voulu faire de la cité du Roi René la ville dynamique que nous connaissons, mais qui depuis dix ans de mandature socialo-bobo-écologiste est en train de redevenir la cité assoupie qu'elle fut durant pratiquement trois-quarts de siècle.
Jean-Claude Antonini s'est permis de dire : "Le fait de combler les trémies ne me poserait pas de problème moral", s'attirant ainsi la réplique bien placée d'Emmanuel Capus, conseiller de l'opposition, "Monsieur le Maire, vous venez d'inventer l'autoroute jetable". C'est vrai qu'à l'heure de la grande lessive verte, défaire pour satisfaire à la mode les équipements dans lesquels les deniers des contribuables ont été investis il y a trente-cinq ans, ce n'est en vérité ni respectueux des finances publiques, ni en adéquation avec la nécessité de construire non pas pour vingt ans, mais pour soixante, voire cent ans, et ce n'est pas non plus respectueux de l'éthique. Tout simplement parce que quand on a été placé sur le fauteuil de maire par son prédécesseur immédiat, cela crée plus de devoirs que de droits. Car à aucun moment le maire d'Angers n'a été élu sur son projet. En 1998, il a succédé à Jean Monnier en corus de mandat, en 2001, c'est le bilan de son prédécesseur qui était encore dans toutes les têtes, et en 2008, c'est en exploitant des fantasmes qui n'auraient pas du polluer une élection locale qu'il est repassé d'extrême justesse.
Quant à Frédéric Béatse, dont nous aurions aimé croire que ses propos relevaient de la hâte ou tout simplement parce qu'il n'avait pas vu Jean Monnier, quelle image est donnée du devoir de déférence envers nos aînés, lorsque en présence de l'ancien maire, on ose dire: "Nous sommes tournés vers l'avenir. Peu importe le passé." L'histoire hélas nous montre ce qu'il en est des politiques qui croient pouvoir imposer la table rase et l'oubli des origines.




mardi 29 septembre 2009

DEFENDONS LA VOIE DES BERGES ET CONSERVONS NOS TREMIES

Il est de bon ton de blâmer le désintérêt du peuple pour la chose publique. Ces critiques ne manquent pas de piquant surtout quand elles émanent de décideurs que l'exercice solitaire ou clanique du pouvoir et la coupure progressive d'avec les administrés a objectivement coupé des réalités.
On peut admirer la réussite de la reconquête des berges de Garonne à Bordeaux, ou du Rhône à Lyon, trouver du charme aux abstractions architecturales de Chemetov à Nantes, ou admirer le beau dessin de la Canopée projetée par Mangin au dessus du carreau des Halles.
Cela ne devrait pas dispenser de regarder les choses à l'humble niveau de notre ville.
D'abord l'espace compris entre la rivière et les quais est infiniment moins large que dans les villes que nous évoquons.
Ensuite, lorsque l'on sait qu'à Angers tout ce qui touche à l'urbanisme est dans l'ornière en raison de l'annulation du Plan Local d'Urbanisme, que tout projet de réduction de l'emprise de voierie sur les quais est subordonné à la réalisation de la Rocade Sud, projet dont le Conseil Général a décidé de ne plus assumer la maîtrise d'oeuvre, arguant non sans raison qu'il s'agissait d'un projet intra-agglomération.
Pourquoi alors s'obstiner à présenter au Conseil Municipal un projet virtuel? Pourquoi engager dans des études probablement inutiles des sommes qui eussent pu être fléchées vers des postes budgétaires plus aptes à répondre aux besoins les plus urgents de nos concitoyens qui en ont le plus besoin?
Ce dossier est emblématique, hélas de l'idée que se fait la majorité municipale d'Angers, des projets de dévelopement. On se convertit à l'idolâtrie du greenwashing parce que c'est tendance... Mais on oublie ce qui en bonne politique devrait être l'ordre des priorités.
On oublie ce faisant la question sociale en renvoyant au retour des coquecigrues la réalisation de la deuxième ligne de tramway, comme si les Angevins de Monplaisir ou de Belle-Beille pouvaient encore plus attendre que le tramway arrive à leur porte. Comme si les communes du Sud de l'agglomération comme Trélazé ou les Ponts de Cé pouvaient rester durablement à l'écart des moyens de transports du 21ème siècle.
Où sont passées les promesses de la candidate alors centriste de l'élection partielle destinée à élire un conseiller général pour le canton d'Angers-Trélazé, laquelle candidate pas plus tard qu'en septembre 2007 défendait encore l'opportunité du changement de tracé du tramway, proposait qu'une ligne aille vers Trélazé au besoint en requalifiant la voie SNCF inusitée depuis de nombreuses années?
On a envie de dire lorsque l'on assiste au conseil municipal "Revenez au réel".
Ce n'est hélas pas le seul sujet sur lequel on pourrait le dire.
Ainsi, on peut s'étonner de la mise en place d'un conseil des jeunes de 18 à 30 ans. Il se serait agi d"un conseil des enfants, sur le modèle de ce qui se fait et qui marche bien au conseil général, on aurait compris. Mais là, il s'agit de gens qui sont en âge de voter. Or, lorsque l'on commence à tronçonner la population, il ne faudra pas s'étonner de voir par la suite surgir d'autres revendications plus ou moins communautaristes. Ajouterons-nous d'autres conseils gadget dans lesquels les citoyens découvriront par la suite qu'il ne sont que des faire-valoirs dont on va commencer soigneusement par encadrer la parole et noyauter le fonctionnement.
Ainsi également de l'hydropiscine. Lors des voeux de 2009, le maire avait Urbi et Orbi expliqué que ce projet ferait les frais de son budget de combat pour répondre à la crise. Neuf mois après, c'est d'une idée diamétralement opposée qu'accouchent les instances municipales, un projet coûteux de piscine ludique, dont on se demande quel besoin prioritaire il serait destiné à satisfaire, surtout quand le sport de haut niveau dans certaines disciplines ne disposent pas des équipements nécessaires à l'organisation de championnats homologués. Ainsi par exemple la natation, où le bassin de 50 mètres de Jean Bouin ne satisfait pas aux normes, cantonnant la ville à se contenter des compétitions en bassin de 25 mètres.
La ville s'obstine également dans un coûteux projet de restauration in situ de l'antique stade Jean Bouin, préférant continuer à imposer à la population riveraine les nuisances d'une desserte et de capacités de stationnement inadaptées.
Qui croit-on convaincre lorsque pour toute réponse les élus de l'opposition s'entendent répondre qu'ils ne sont pas gentils envers l'adjoint aux sports (et j'édulcore les termes, car Monsieur Rotureau, ex-adjoint aux sports voulant sans doute voler au secours de son successeur, a eu des mots que la descence interdit de rapporter et qui déshonorent l'enceinte dans laquelle se tiennent les débats du Conseil)? Qui croit-on convaincre quand pour clôre le débat le Maire répond fallacieusement que lors des élections les angevins ont décidé que Jean Bouin resterait là où il est. Faut-il avoir oublié les tracts mensongés diffusés jusqu'à la veille du scrutin et qui eussent pu certainement en cas de recours amener les angevins quelques mois plus tard à retourner aux urnes?
Pour cette séance de rentrée du conseil municipal, nous eussions aimé ne pas avoir à décerner de prix citron. Mais manifestement la politique de la table rase et de l'oubli des origines semble avoir quelques émules encore au sein de la majorité. Alors donc un premier citron pour Frédéric Béatse, déclarant sans précautions oratoires "nous sommes tournés vers l'avenir, peu importe le passé". Sans doute ne s'était-il pas rendu compte de la présence de Monsieur Jean Monnier, maire de 1977 à 1998, sans l'action duquel Angers n'aurait peut-être pas pris l'allure moderne et le dynamisme qui la caractérise, malgré dix ans d'immobilisme municipal de la part d'héritiers bien ingrats.
En matière d'aménagement urbain, nous ne partageons pas du tout la vision de Monsieur Antonini et de sa première adjointe.
Arrivé à Angers voici 21 ans, je me souviens de l'émerveillement qui fut le mien de découvrir la Voie des Berges permettant à l'automobiliste de passer rapidement d'une extrémité à l'autre de la ville. Cet enthousiasme devant cette merveille du génie humain, concrétisant à merveille la mission qui est la sienne de faciliter les échanges et la circulation, est toujours intact. Oui, quelque chose me manquera quand je ne pourrai plus m'arrêter pour contempler le flux de voitures passant dans un sens puis dans l'autre au pied du château, venant par leur doux murmure, rompre le silence d'une cité qui sans cela serait anxiogène et sans âme. Lorsqu'après avoir passé quelque temps hors d'Angers, c'est par la Voie des Berges que j'aime à rentrer, là où se renouent les liens avec la ville énergique, la ville entreprenante, la ville qui bouge, voyant défiler, tel un film d'action, les images des édifices sans lesquels Angers ne serait pas Angers.
La vision des voitures et de leur flot, toutes porteuses de fantastiques histoires humaine, est encore plus sublime, lorsqu'on du haut du château on les voit arriver au logis du Roi de Pologne, passer sous la première trémie, puis resurgir. Ou encore, lorsque l'on veut tenter l'expérience des sensations fortes, on les regarde en vue plongeante depuis la rembarde de l'un des ponts.
Alors, que l'on ne vienne pas me parler de reconquête des berges, et toutes les bonnes raisons du monde ne me feront jamais douter de la justesse de l'intuition de Jean Turc qui les fit construire, de Jean Monnier qui les développa.
Pour tout dire, j'espère ne jamais connaître le jour où les trémies seront bouchées. Plaise à Dieu que ce jour n'existe pas ou que si cela devait advenir je sois ailleurs.

Il est en effet de bon ton, dans les sphères bobo de cracher sur la ville pompidolienne. Ce n'est que trop facile de blâmer sur le dos des autres le progrès et ses bienfaits dont soi-même on ne voudrait à aucun prix se priver.
Ce mépris du progrès est proprement anti-humaniste. Il révèle l'égoïsme suffisant d'une élite de nantis qui pour préserver ses positions ne voudrait à aucun prix consentir aux sacrifices qu'ils souhaiteraient imposer à autrui.

Alors en guise de conclusion, comment ne pas rendre hommage au maire visionnaire que nous avons eu de 1977 à 2008, plus soucieux de politique du réel que de complaisance envers les caprices de la mode.
Voici ce que nous dit Jean Monnier à propos des Voies sur Berges : "Ce n’est pas avec une circulation automobile réduite, avec carrefours à niveau, qu’on réunifiera la ville, c’est en construisant des franchissements supplémentaires (…). Ce n’est pas en comblant les trémies que l’on effacera la coupure des voies sur berges: au contraire, c’est en creusant cette voie et en la couvrant d’une dalle paysagée à vocation de promenade entre la Place-Molière et le Pont de la Haute-Chaîne, en encorbellement sur la Maine, face à la cale de la Savatte."

Puisque Monsieur le Maire se dit prêt à entendre la voix des Angevins, et bien chiche. Sans honte, je préfère partager la vision que nous proposait Jean Monnier, idée reprise en 2001 dans le programme de Dominique Richard, et en 2008 dans celui de Christophe Béchu.

dimanche 27 septembre 2009

M. HULOT DEFEND-IL VRAIMENT LE DEVELOPPEMENT DURABLE?

Inutile d'affirmer mon peu de sympathie pour les gourous et autres vaches sacrées de l'écologisme de salon, prompts à donner des leçons depuis les lieux bobos branchés de la capitale et à dicter aux pays en voie de développement ce que doit être le bien pour eux.
Point n'est besoin de rappeler mon peu de goût pour ces disicples modernes de Malthus qui pensent que le monde est décidément irrémédiablement trop petit, et qui ce faisant, professent un bien étonnant obscurantisme qui n'a rien à envier à ceux qui en leur temps assirent leur influence sur les peurs de l'an Mil.
Voici à présent que Nicolas Hulot, assurant la promotion de son dernier film tourné à grand renfort de kérosène pour faire voler ses hélicoptères, a été interrogé à Nantes sur le projet de nouvel aéroport de Notre Dame des Landes.
Chacun sait que cela est le sujet qui fâche. D'ores et déjà, un certain nombre de voix s'élèvent pour demander une remise à plat de ce dossier pour réorienter les investissements vers une amélioration de l'aéroport existant et la mise en place de dessertes ferroviaires dignes du 21ème siècle.
Monsieur Hulot propose seulement un moratoire.
Alors nous allons faire une explication de texte.
Un moratoire, ce n'est pas une remise en cause d'un programme, c'est simplement le différer dans le temps, exactement comme quand un créancier consent à son débiteur des délais de paiement. Mais un moratoire n'a jamais été une annulation de dettes.
Donc, si l'on comprend bien, cela signifie que Monsieur Hulot ne remet pas en cause le bien fondé de la construction de ce nouvel aéroport, il envisage seulement du bout des lèvres que peut-être il n'est pas opportun de le faire tout de suite.
Pourquoi ces atermoiements, faut-il y voir une manière de préparer subrepticement ses petis amis Verts à avaler la couleuvre qu'ils devront gober si Auxiette est réélu président de région, puisque les écologistes ont clairement dit qu'ils entendaient seulement compter les voix au premier tour, mais n'envisageaient absolument pas d'aller au second tour autrement qu'alliés à la gauche?
En tout cas, une leçon est à retenir, c'est que nos concitoyens n'ont pas de leçons à recevoir de ces prédicateurs d'apocalypse qui ne voient dans l'écologisme que le moyen de faire de la communication.

jeudi 24 septembre 2009

RESPECTONS L'INDEPENDANCE DE LA JUSTICE

Depuis lundi a commencé un procès-fleuve devant le TGI de Paris. A lire les motifs pour lesquels sont déférés devant la dite juridiction les prévenus, on pourrait croire qu'il s'agit d'un procès banal comme il y en a tant.
Or, l'accusation y sera soutenue en personne par le procureur de la république près le dit tribunal, ce qui est certainement un signe de l'importance de la cause. Une affaire signalée, dont la gestion quotidienne n'a pas échappé au plus haut magistrat du parquet du TGI de Paris. En effet à Paris vu l'importance numérique des dossiers qui sont audiencés, ce sont le plus souvent des substituts peu connus de l'opinion publique qui requièrent l'application de la loi.
Parmi les mis en cause, un ancien premier ministre. Ce n'est pas banal, même si la consultation des plumitifs d'audience des vingt dernières années permet de découvrir ça et là des noms de ministres ou d'anciens ministres.
Plus rare encore, l'une des parties civiles est le Président de la République en exercice.
Or, la constitution fait du Président de la République le garant de l'indépendance de la justice, et c'est lui qui de surcroit nomme les chefs de juridiction, sans nécessairement être liés par les avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, s'agissant des magistrats du parquet.
Voilà qui constitue assurément une situation inédite.
Le procès équitable repose entre autres sur l'équité des armes. Est-elle respectée lorsque la partie civile est aussi l'autorité supérieure hiérarchique du Ministère public?
Précisément, dans sa sagesse, le législateur a disposé que durant l'exercice de ses fonctions, le président de la république en exercice ne pouvait être poursuivi pendant son mandat, prenant en considération la dignité de la fonction et l'idée qu'il ne faut pas l'affaiblir.
Ne serait-il pas opportun de préciser la constitution sur ce point à savoir que le Président de la République ne peut exercer les droits de la partie civile durant son mandat, quitte à ce que l'audience civile se déroule après l'expiration de ses fonctions, la justice pénale restant sauve à partir du moment où dans notre droit pénal français, une juridiction pénale ne peut-être saisie que par le parquet, juge de l'opportunité des poursuites, sauf en matière particulière de droit de la presse.
La question n'est pas anecdotique, ni un cas d'école, car l'on ne voit pas comment l'action civile pourrait être soutenue si d'aventure un ou plusieurs des prévenus étaient acquittés.
La conséquence collatérale d'un acquittement des prévenus en question et le rejet de la constitution de partie civile serait à n'en pas douter un affaiblissement certain de la dignité de la fonction présidentielle.
La constitution de partie civile d'un président de la république en exercice à l'audience de jugement, constitue un précédent inouï, de nature à faire peser un doute sérieux sur la sérénité qui devrait seoir au jugement d'une telle cause.
Ce n'est pas que l'on doive s'autoriser à soupçonner l'intégrité personnelle, la déontologie des magistrats ayant à connaître de cette affaire, mais la pression médiatique et politique qui s'exerce n'est pas mince. Ce d'autant plus que le procès qui se déroule dans l'enceinte judiciaire est doublé d'un procès qui se déroule dans un prétoire démultiplié et immatériel.
Tout cela devrait inciter à prudence et retenue, à commencer celui à qui les Français ont confié la charge éminente de garantir l'indépendance de la justice.
Or parmi les principes qui s'imposent à tous les citoyens, il y a la présomption d'innocence. Et la haute idée que dans une démocratie nous devrions avoir des devoirs qui incombent à ceux qui nous représentent devrait faire que les devoirs du simple citoyen s'imposent à eux avec plus d'acuité et d'exigence de vérité.
Alors même que plusieurs semaines d'audience vont mobiliser le TGI de Paris pour tenter de démêler le vrai du faux, de faire le tri des mensonges, des silences et des témoignages démonétisés en raison de leur fluctuations parfois à 180 °, le Président de la République interrogé à New-York tient les propos sidérants que voici : "au bout d’une longue enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être renvoyés devant le tribunal correctionnel…".
C'est hallucinant. Quel message fait-on passer en proférant urbi et orbi une telle bourde.
On aimerait croire que par respect de l'indépendance de la justice, pour la bonne administration de celle-ci, le président de la république s'applique à lui-même les dévoirs inhérents à la partie civile, dont le premier devoir est de ne pas s'exprimer sur l'affaire en cours.
Nous n'allons pas faire de cours de droit pénal pour les nuls. Mais nous nous demandons à quoi cela peut bien servir de renvoyer des prévenus devant un tribunal, si la cause est entendue à ce point. Il est des lapsus qui sont inquiétants, parce que non seulement ils révèlent des lacunes de connaissance qu'on aurait quelque peu de mal à accepter d'un étudiant débutant sa licence de droit, mais ils accréditent l'idée d'une France qui n'est pas celle de la République apaisée, celle de la démocratie dont les lois tempèrent les excès d'où qu'ils viennent. Ces dérapages accréditent l'idée que au moins en pensée, la Justice est mise au carré.
Or ces propos ne sont pas des propos de café du commerce tenu par un citoyen lambda qui dans l'usage quotidien de la langue ne fait pas de distinction sémantique.
Ces propos sont tenus par le président de la République, qui de surcroît fut avocat dans une vie antérieure, ces propos, ce qui est pis, sont proférés Urbi et Orbi, en terre étrangère, en marge du G20. Qu'on le veuille ou non, c'est la parole de la France qui est engagée. C'est son renom que l'on atteint, c'est sa gloire de patrie libre que l'on souille.
Tout cela n'est pas anodin et prend ses racines dans les maux que nous dénonçons depuis 2007, l'ambition hypertrophiée, la cupiditas dominandi qui conduit à ne point maîtriser les passions humaines.
Où est-il le temps d'Auguste pardonnant à Cinna?
Mais le président de notre pays n'est point Auguste.

dimanche 20 septembre 2009

QUAND LE BOUGISME FRAPPE L'AGGLO

Il paraît que c'est la semaine de la mobilité.

Je ne puis résister au plaisir de brocarder le flyer publicitaire de l'agglomération d'Angers.


Mon fond viscéralement libéral me pousse spontanément à penser qu'il n'appartient pas aux structures politiques de décider comment les citoyens doivent se déplacer, et même à me demander si inciter ces mêmes citoyens à choisir tel ou tel mode de déplacement relève de la mission des politiques.
Une chose est que les pouvoirs publics fassent des choix visant à développer tel ou tel mode de déplacement, une autre est d'empiéter sur la liberté de chacun de se déplacer comme il l'entend.
En particulier, il n'y a aucune raison de profiter d'un mode de transport sur la partie du tracé avec laquelle nous sommes en désaccord irréductible, ni d'une navette gratuite.
Quand on pense que tout service doit se payer, la moindre des choses c'est de refuser de bénéficier de services en apparence gratuits mais coûteux pour la collectivité.

Enfin, que penser de ce slogan aux allures de publicités mensongères quand nous savons à quel point la construction du tramway a pris de retard. Les mots un sens, qu'on ne dise pas qu'il arrive alors qu'il n'est pas là et que le tracé de la ligne est un vaste chantier.


Une entreprise privée qui se livrerait à de telles déformations de la vérité serait certainement confrontée à de sérieuses déconvenues.
Est-ce trop exiger, si l'on se place du point de vue du contribuable dont on utilise les finances, de faire en sorte qu'on ne le rende pas financièrement et malgré lui complice d'un mensonge.
Quant aux habitants de l'agglomération ou même d'Angers que le tracé de la LU (la Ligne Unique) laissera durablement à l'écart, qu'est-ce qu'ils sont en droit de s'imaginer, qu'on se moque d'eux?