mardi 27 octobre 2009

LA VILLE D'ANGERS FAIT-ELLE TOUT POUR LA SECURITE DES DEPLACEMENTS?

Pour le bon sens, on pourrait croire qu'entre une passerelle spécifiquement dédiée aux piétons, et un passage à niveau, même aménagé, sur un axe important où devront cohabiter circulation automobile et tramway, la solution optimale aurait justifié la conservation de la passerelle.
Or pourtant, contrairement à l'avis des commissaires-enquêteurs, la ville a préféré sacrifier la sécurité à ses a priori dogmatiques anti-voiture.
Les arguties développées par les adjoints successifs en charge de la voierie et des déplacements sont de peu de poids.
Non seulement, cette passerelle était utile, puisque permettant une traversée sécurisée pour le flot de piétons, mais on aurait pu la conserver, quitte à abaisser le niveau du sol pour permettre le passage du tramway. Les finances de la ville n'en auraient guère pati, surtout quand on sait que s'agissant de l'argent d'autrui, et s'agissant de projets éminemment contestables, la ville d'Angers ignore la crise quand il s'agit de dépenser, surtout d'ailleurs pour sa com, aussi inutile que tapageuse et tendancieuse.
Ainsi donc, la construction de ce tramway aura multiplié les exemples de ce qu'il ne fallait pas faire:
  • passage par l'hypercentre, au prix d'une voix unique, sur toute la longueur de la rue de la Roë, débouchant de surcroît sur un secteur systématiquement inondé lors des crues décennales.
  • dérapage des coûts, multiplication des avenants aux contrats établis avec les adjudicataires.
  • insuffisante prise en compte de la sécurité:
    • place du Ralliement, vouée désormais à la piétonnisation, le tram traversera de façon dangereuse l'espace piétonnier.
    • boulevard Winston Churchill, la passerelle appréciée de tous est démolie ces jours-ci, ainsi d'ailleurs que toute la végétation qui donnait à ce boulevard l'aspect très agréable d'une rue végétalisée.
    • En lieu et place de tout cela: un passage piéton à niveau des voies, un environnement qui restera strictement minéral et métallique le temps que la végétation repousse.
Et avec cela Angers s'imagine faire du développement durable. Une seule ligne de tramway au mauvais tracé, plombant pour de longues années les finances de l'agglomération et donc les impôts des ménages. Une arrogance insupportable de la majorité municipale lorsque l'opposition demande simplement combien tout cela va coûter. Réponse de la mairie: "on saura le coût final quand tout sera fini." Ben voyons! Comme si pour un investissement de cette nature on pouvait se permettre de considérer que les ressources étaient une manne inépuisable.

Comment se satisfaire des incantations en faveur des "déplacements doux" ? C'est sans doute très bien de promouvoir le vélo. Soit. Mais ce serait encore mieux si les cyclistes étaient un peu plus souvent rappelés aux obligations que leur impose le code de la route, à commencer par l'obligation d'un éclairage efficace la nuit ou au petit matin. Combien de cyclistes se permettent en effet de rouler sans lumières, s'exposant ainsi de manière imprudente, certes, mais surtout exposant les automobilistes, du fait de leur imprudence à eux les cyclistes, à des manoeuvres dangereuses pour précisément les éviter? Combien également voyons-nous de cyclistes prendre à contre sens les pistes cyclables, enfin, les portions de rue sur lesquels on se contente par trois coups de pinceaux de dessiner un vélo?

Promouvoir les rues piétonnes, c'est peut-être très bien, mais il serait certainement plus judicieux de revenir à l'ancienne règle de circulation, c'est-à-dire que les cyclistes doivent tenir absolument leur vélo à la main. Tout cela n'est pas anecdotique, car pour les piétons, ce serait un comble d'êter davantage exposé au risque d'être renversé par un vélo sur une rue piétonne, que par une voiture sur une rue normale pourvue de dispositif de sécurité, et où surtout par nature, il est plus facile pour le piéton de faire attention.

Il n'y a donc pas cinquante solutions si l'on veut que la rue soit un espace partagé. Cela commence par rappeler aux cyclistes leurs obligations. Et force nous est de constater que sur ce point la carence est manifeste. Faire respecter le code de la route par les cyclistes, y consacrer les moyens nécessaires contribuerait certainement davantage à la sécurité de tous.

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