samedi 28 juin 2008

A PROPOS DU GRAND STADE


A l'heure où la Ligue annonce la relégation du SCO d'Angers en Nationale, pour d'obscures raisons liées à des arguties administratives, la ville du Mans et le Président du MUC 72 viennent de conclure un accord avec les Mutuelles du Mans et la société Vinci pour la construction et l'exploitation d'un stade neuf, de 25000 places doté de toutes les commodités d'accessibilité.

Le budget de l'équipement se monte à 100000 millions d'Euros, répartis entre la Ville, MMA, et Vinci.

Il semblerait donc que la ville du Mans ait des élus socialistes à l'intelligence bien supérieure à leurs confrères d'Angers qui eux sont prêts à se lancer sans que cela leur pose question dans une ruineuse reconstruction in situ d'un équipement inadapté et qui ne pourra jamais offrir, vu son emplacement, une accessibilité suffisante et des capacités de stationnement à la hauteur.

Enfin, en terme d'image, la différence saute aux yeux entre la MMarena, dont le nom évoque tout à la fois l'arène romaine et la mythique Maracana de Rio de Janeiro, et le vétuste stade de la cité andégave qui refuse manifestement de sortir de sa torpeur.


La MMArena:


Le vieux stade d'Angers:


jeudi 26 juin 2008

A PROPOS DE LA PUBLICITE SUR LES CHAINES PUBLIQUES

On annonce la disparition de la publicité sur les chaines télévisées publiques.
Et il y a lieu de s'en féliciter.
Reste à trouver un mode de financement équitable et pérenne.
Soit l'on admet qu'il s'agit d'un service à la population, et dans ce cas ce sont les impôts de toute nature qui doivent contribuer à son financement comme l'ensemble de toutes les missions du service public. Soit il s'agit d'une prestation et dans ce cas c'est aux usagers d'en supporter le coût, et alors dans ce cas, il faut avoir le courage de le dire et de le faire, c'est la redevance qu'il faut augmenter.
L'on ne peut pas comme le fait le parti socialiste se dire un jour le défenseur du service public et le lendemain accepter que les puissances d'argent continuent à faire main mise sur la télévision.
François Bayrou lui-même dénonçait naguère les méfaits de l'intimité entre les milieux financiers et les médias.
Combien furent nombreux les ténors du PS ces trente dernières années à s'offusquer avec constance de l'intrusion de la publicité dans la télévision. Que n'entendîmes nous pas lorsque la deuxième chaine prit la décision de truffer le programme de prime time par des inscrustations de séquences publicitaires.
Débarasser la télévision publique de la publicité est donc un premier pas dans cette moralisation de la télévision.
Lorsqu'une décision est bonne il faut avoir le courage de le reconnaître. En revanche, la nomination du président de la chaine publique en conseil des ministres serait la pire des choses. Ce serait revenir plus de vingt ans en arrière.
Cette procédure de nomination - actuellement en usage pour les postes de hauts fonctionnaires d'autorité, dont les emplois sont à discrétion du gouvernement n'est en effet pas anodine. Elle crée entre le gouvernement et les personnels nommés un devoir d'absolue loyauté.
Ainsi, le président de la chaine publique, du fait de son mode de nomination, serait assimilable aux préfets, recteurs d'académie, procureurs généraux près les cours d'appel, officiers généraux. Curieuse façon de concevoir l'indépendance de la presse.
Ne peut-on pas envisager de conserver l'actuelle procédure de nomination par le CSA. L'indépendance programmatique n'en serait que mieux assurée.

QUAND LE TRAMWAY PORTE SON OMBRE SUR LES SOLDES

A signaler ce matin le judicieux article d'Ouest France, qui fait état des inquiétudes des commerçants du Centre-Ville d'Angers, et notamment de la rue d'Alsace.
Il semblerait que l'ouverture des soldes n'ait pas drainé autant le chaland que naguère. Et l'érosion du pouvoir d'achat n'explique pas tout, quand l'accès au centre villle ne peut se faire qu'après un parcours pour le moins labyrinthique.
Cela promet, surtout quand il faudra affronter la pénurie de places de stationnement induite par la clôture du parking souterrain du Ralliement.
Mais selon l'article cité, ce dont se plaignent les commerçants ressemble comme à du manque d'anticipation de la mairie, comme si les artifices communicationnels, la réclame tapageuse sur les bienfaits du jouet du maire pouvaient efficacement se substituer aux actions concrètes.
Alors, l'on finit par comprendre l'amertume et la colère, et même la faire sienne, surtout quand on pense il ne s'en fallait pas de beaucoup pour qu'il en fût autrement pour notre ville, son présent et son avenir.

mercredi 18 juin 2008

UN NOUVEL EVEQUE A ANGERS

Habemus antistitem.
Nous avons un évêque.
Depuis le 27 janvier, le diocèse d'Angers était privé d'évêque depuis le départ de Mgr Bruguès à Rome pour exercer les fonctions de Secrétaire de la Congrégation pour l'Education.
Attendue depuis longtemps, et sujet de bien des discussions dans les milieux intéressés, la nouvelle a été diffusée hier mardi 17 juin.
Le nouvel évêque, Mgr Emmanuel Delmas est jusqu'à présent vicaire général du diocèse de Cahors, il est âgé de 53 ans, et il recevra la consécration épiscopale le 28 septembre en la Cathédrale d'Angers.
Le nouveau pasteur du diocèse appartient à une génération de prêtres qui avant de s'engager dans le sacerdoce a effectué des études supérieures de haut niveau.
En effet, avant d'entrer au séminaire, Mgr Delmas a effectué un cursus complet d'études de médecine à la Faculté de Limoges, jusqu'à la soutenance de sa thèse.
Par ailleurs, Mgr Delmas avait eu pour directeur de recherche en maîtrise de théologie le Père Bruguès lui-même, du temps où celui-ci était professeur à Toulouse.
Ainsi, le 28 septembre, Mgr Delmas deviendra officiellement le 91ème évêque d'Angers.

mardi 17 juin 2008

UN GRAND STADE HORS LES MURS, LE CHOIX LYONNAIS.

Interrogé par le quotidien national Le Figaro, Gérard Collomb, maire de Lyon, répond ainsi à propos de la construction d'un nouveau stade.
A.F. : "Pourquoi ne pas faire un stade de football à l'emplacement de l'historique stade de Gerland?
G.C. : «Il nous faut construire un stade de 60.000 spectateurs et il faut monter en puissance, cela ne peut pas se faire à Gerland et cela va se faire dans l'est de Lyon. Il faut savoir se moderniser pour gagner».
Monsieur Collomb, qui pourtant appartient au PS, semble avoir compris qu'on ne pouvait pas faire du neuf et du durable sur du vieux, et qu'un nouveau stade en périphérie est plus économe que la restauration du stade historique in situ.
La mollities andecavensis, l'attitude timorée face aux choix d'avenir expliqueraient-elles sur ce sujet comme tant d'autres bien des choix contestables des édiles angevins?

samedi 14 juin 2008

UN TRAMWAY NOMME DELIRE

La revue mensuelle Nouvel Ouest dans son numéro de juin sous la plume de Christophe Journet publie ces jours-ci un fort intéressant article sur les dessous pas très affriolants de l'enquête qui a précédé la Déclaration d'Utilité Publique concernant les travaux du tramway.

L'association Consultram après un travail de bénédictin, pour obtenir communication des pièces administratives avait pris la décision de formuler un recours contre la DUP devant le Tribunal Administratif de Nantes, par dépôt d'un mémoire au greffe de la juridiction en mars 2007, puis introduit une action en référé, dont les attendus de jugement disaient sans détour que s'il n'y avait pas lieu à retenir l'urgence, il existait quant à la légalité de l'enquête un doute sérieux dont un des éléments substantiels était que la commission d'enquête n'avait pas émis d'avis personnel quant au tracé retenu.

Cette action rappelons-le est toujours pendante devant la juridiction nantaise.

Par ailleurs, un autre article de la même revue écrit noir sur blanc ce qui se dit de plus en plus en ville: revendre ou acheter un commerce en centre-ville sur la zone impactée par le tracé devient mission impossible.

En effet, le refus des banques d'accorder des prêts pour des projets d'acquisition commerciale dans le secteur fait qu'il n'existe pas d'acheteur solvable, sauf à imaginer qu'il soit en mesure de payer comptant. En l'absence d'acheteur solvable, c'est la vente que l'on rend très difficile.

Or derrière le commerce, il y a aussi le travail et l'emploi, le salaire, le pouvoir d'achat.

Est-il décent et responsable de la part d'un édile de se contenter de répondre qu'il n'y a pas d'inquiétude, qu'il y a une commission d'indemnisation, et qu'il suffit de négocier "des exercices" (sic) sur trois ans?

On le voit, les premiers effets du choix d'un mauvais tracé commencent donc à se faire sentir. Et lorsque les parkings du Ralliement et de Marengo auront fermé, les angevins auront pris d'autres habitudes de consommation dans les centres commerciaux de la périphérie, ce qui modifiera durablement les zones de chalandise et contribuera encore plus à la dévitalisation du centre-ville, que l'on commence déjà à sentir sur la place du Ralliement depuis qu'elle n'est plus desservie par les bus.

Pendant la révolution, on y éxécuta les victimes de la terreur, aujourd'hui c'est le commerce de centre-ville que l'on s'apprête à immoler en ces lieux.

Lorsque le tramway par l'hypercentre sera construit, avec ses problèmes liés à la vision d'un centre étriqué et dévitalisé, il faudra beaucoup d'énergie pour rattraper les dégâts, et être en mesure de mettre en place des busway vers les quartiers que le tramway aura laissés à l'écart, notamment le campus et la zone franche, ainsi que la ville de Trélazé dont aucune raison objective ne saurait justifier qu'elle demeurât privée de moyen moderne et rapide de transport en commun.

On en vient in fine à douter de l'opportunité du choix d'un tramway sur Angers, en raison de la taille même de l'agglomération, n'eût-il pas mieux valu, lors de la phase de réflexion préalable, privilégier le trolleybus en site propre, ce qui pour un coût sans doute équivalent eût permis de mettre en place d'emblée au moins deux lignes?

Bref, à Angers, ce n'est peut-être pas Un tramway nommé désir, mais c'est à coup sûr Un tramway nommé délire.

vendredi 13 juin 2008

BIS REPETITA NON PLACENT

La nouvelle du jour n'a pas de quoi nous réjouir. Le NON irlandais est assurément un mauvais coup pour la construction européenne, et voilà l'Europe condamnée à continuer à fonctionner sur les bases imparfaites du Traité de Nice, dont tout le monde reconnaissait les limites, mais avait su les accepter parce qu'elles étaient transitoires.
Ceux qui auront ici ou là attisé les populismes, reproché à leurs gouvernants d'instiller le désamour de l'Europe, accablé les institutions européennes de leur rancoeur et de leur vindicte portent dans ces refus une immense responsabilité, alors que justement aucun de nos pays ne serait ce qu'il est sans l'Europe.
Si l'Union européenne ne nous garantit pas à elle seule du cycle vicieux opulence - relâchement - vieillisement, la division et l'isolationisme ombrageux ne nous en protègeront pas davantage.
En la matière, si la France n'a pas de leçon à donner, et comment le pourrait-elle, alors que le 29 mai 2005, elle a pris la terrible responsabilité de mettre la construction européenne dans les ornières en votant NON, les manifestations d'égocentrisme ou d'irritation nationale en font supporter les conséquences à l'ensemble des citoyens européens.
On en viendrait presque à souhaiter que les referenda comportent pour corollaire nécessaire et immédiat du refus de ratifier la déchéance de la qualité de membre de l'Europe. Lorsque le Général de Gaulle fit voter la constitution du 4 octobre 1958, les pays qui formaient alors la Communauté (les Colonies), avaient le choix: soit adopter la constitution et intégrer la communauté, soit assumer du jour au lendemain son indépendance. Tel fut le sort de la Guinée de Sékou Touré.
Il est des circonstances où la démocratie ne peut se satisfaire des non.
Et en l'affaire, l'Europe ne sort pas grandie suite au refus irlandais.
Les pères fondateurs, signataires du traité de Rome, avaient connu les méfaits de l'exacerbation des nationalismes, et savaient ce que cela signifiait que de construire un espace de paix quand eux-mêmes avaient connu la guerre, et son cortège de privations, de sang et de larmes, en comparaison desquels nos récriminations sur la hausse des prix feraient presque figure de caprices d'enfants gâtés.
Les générations actuelles à qui a été transmis en héritage cette patiente construction européenne peuvent-elles se permettre de réduire à néant toute cette oeuvre de paix et de prospérité? Nous n'avons pas de droit sur l'Europe, nous en avons seulement l'usufruit. De ce que nous aurons su transmettre, nous devrons répondre devant le tribunal de l'Histoire. Ce n'est pas une vaine allégorie pour fleurs fânées de rhétorique, ou pour les sépulcres blanchis de l'art de bien dire et du politiquement correct. Ce tribunal, ce sont nos enfants et nos petits enfants qui s'étonnneront de voir que plus de soixante ans après la guerre il serait presque devenu plus difficile de construire l'Europe, de la faire vivre et aimer.
Sans la clairvoyance, le don d'apercevance des pères de l'Europe grâce à qui la pax inter populos fut réalité, que seraient devenus nos pays?
Tout cela crée une dette à leur égard. Ne la sacrifions pas au moloch d'égoïsmes nationaux insatiables par nature.
Le NON irlandais ne nous réjouit pas. Et le pire serait d'en faire un exemple. Pas plus que le 29 mai 2005 en France, la démocratie ne sort honorée des caprices des peuples. Toutes les explications du monde sur le divorce des peuples et des gouvernants n'exonèrent pas les peuples de réfléchir ne serait-ce qu'une seconde à ce que ces citoyens font lorsque par un caprice d'un instant pour répondre à une autre question que celle qui est posée ils font des folies dans l'isoloir, et après jouent les étonnés, quand on leur rappelle que d'autres choix étaient possibles.
Il en est ainsi de l'Europe, il en est ainsi des pays, il en est ainsi de nos villes.

jeudi 12 juin 2008

L'EXPRESSION DE LA MINORITE MUNICIPLE - JUIN 2008

Voici comme ce sera le cas chaque mois, la reproduction de la tribune de l'opposition municipale, dans le mensuel Vivre à Angers.

Au service des Angevins
Depuis l’élection municipale, notre équipe de 14 élus, s’organise au service des Angevins, en veillant à ne pas trahir la confiance qui s’est exprimée en mars dernier.
Présents dans les commissions, sur le terrain, au conseil municipal, aidés de nos collaborateurs, nous sommes à votre écoute, nous travaillons au respect de l’intérêt général des habitants d’Angers.
Cette mission difficile de la minorité, nous la remplirons avec exigence et sérieux au cours de ce mandat. Nous souhaitons donc de la transparence dans les décisions.
C’est pour cette raison que nous avons interpellé le Maire sur les critères d’attribution des subventions municipales. La diversité des associations, l’histoire de chacune d’elles, la nature de leurs activités, exigent de les traiter de façon équitable, en analysant l’ensemble des aides qu’elles reçoivent : postes conventionnés de personnel, subvention de fonctionnement, mise à disposition permanente et gratuite de locaux, prêt gratuit ou non, de salles pour des rencontres, subventions exceptionnelles, mise à disposition de personnel municipal, prise en charge des frais de ménage, des charges électricité, eau, concierge…
Nous allons nous battre pour que les associations puissent remplir leur rôle dans de bonnes conditions : augmentation de créneaux d’utilisation dans des salles municipales, accès à des relais de solidarité, de proximité pour les associations d’aide aux habitants, prise en compte des demandes des jeunes, ou des associations de personnes âgées.
Nous allons nous battre pour de meilleurs accueils pour les assistantes maternelles, pour l’adaptation des maisons de quartiers à leur nouvelle mission de centre social, pour que des jeunes aient accès à des espaces pour inventer des projets.
Ce discours de transparence et d’efficacité nous l’avons porté pendant la campagne, nous le défendrons à vos côtés pendant ce mandat.
Christophe Béchu et le groupe
“Angers, choisir l’avenir”

Michelle Moreau, Laurent Gérault, Roseline Bienvenu, Marie-Claude Cogné, Ahmed el Bahri, Françoise Le Goff, Emmanuel Capus, Valérie Raimbault, Romain Thomas, Caroline Fel, Gilles Groussard, Nedjma Bou-Tlelis et Daniel Dimicoli

Contact : 02 41 05 40 37

dimanche 8 juin 2008

CONVENTION SUR L'EUROPE

LE MODEM DIT OUI A L'EUROPE


Aujourd'hui dimanche 8 juin s'est tenue à la maison de la chimie à Paris la Convention sur l'Europe organisée par le Modem. Plus de 1000 personnes se sont rassemblées, venant de toute la France, et même d'Italie et d'Allemagne, pour participer à deux tables rondes.




Un groupe important venu du Maine-et-Loire s'y est retrouvé conduit par le président départemental Laurent Gérault et notre présidente de section d'Angers, François Le Goff.

A un an des élections européennes, à quelques jours du début de la présidence française de l'Europe, le Modem est bien l'un des rares partis français, pour ne pas dire le seul à avoir une pensée construite sur l'Europe, et à avoir un discours sensé, aussi éloigné des anathèmes souverainistes de ceux qui voient en l'Europe la source de tous les maux sociaux, et pour qui Bruxelles est un bouc émissaire bien commode, que des néo-libéraux, pour qui l'Europe serait le terrain d'expérimentation de la destruction des politiques sociales.

Dans la droite ligne des pères fondateurs de l'Europe, dont il est "l'un des héritiers en ligne directe", François Bayrou a rappelé dans son discours conclusif combien il importait de ne pas concevoir le projet européen comme seulement une défence de ce qui existe mais comme une force de proposition apte à répondre aux défis et enjeux de notre temps pour l'Europe, sa place et son rôle dans le monde.




Pour cela, il est indispensable de promouvoir chez les citoyens européens, cette affectio societatis, (ce sont les mots mêmes de François Bayrou, en langue originale), ce goût de l'alliance européenne, sans lesquels un projet ne tient pas.












mercredi 4 juin 2008

A PROPOS D'UNE ANNULATION DE MARIAGE.

La presse et les médias nationaux se sont fait l'écho de la polémique suscitée par un jugement rendu par la 1ère chambre du Tribunal de Grande Instance de Lille et donné un regain d'actualité à l'article 180 du Code Civil, qui entre autres dispositions prévoit qu'est recevable en sa requête d'annulation de mariage le conjoint lésé par une erreur sur une qualité essentielle de la personne avec laquelle il a contracté mariage, sous réserve que la cause soit portée devant la juridiction civile dans un délai de cinq ans à compter de la célébration du mariage.
Nul n'ignore que ce qui fait l'essence du mariage c'est d'abord la sincérité du consentement de ceux qui le contractent à partir du moment où il n'existe aucune opposition à la célébration du mariage.
Mais en le cas d'espèce, la qualité essentielle est bel et bien la dissumulation de la mariée sur sa virginité.
Appartient-il à un Etat laïc d'entrer dans l'argutie religieuse ou dans ce qui est d'abord une affaire privée.
Une chose est l'attachement individuel à la virginité avant le mariage, quand cela relève d'une adhésion libre et consentie à une foi personnelle, une autre est d'instaurer la capacité de la puissance publique à arbitrer ce genre de différend. Ce qui de manière intime engage une personne, un couple doit-il être la règle générale de l'Etat? N'appartient-il pas au contraire à la puissance publique de garantir l'équité entre les citoyens, abstraction faite de tout précepte religieux qui n'engage que les croyants envers eux-mêmes, et d'assurer comme cela doit l'être dans un état moderne l'égalité de droits entre les femmes et les hommes? N'appartient-il pas à l'Etat de ne pas donner prise à la prolifération de pratiques hypocrites où les remèdes seraient pires que les maux?
Admettre que pour la loi de l'Etat la virginité de l'épouse puisse être regardée comme une qualité essentielle, n'est-ce pas se référer à des systèmes de valeurs médiévaux? N'est-ce pas encourager des pratiques médicales dévoyées et créatrices de dérives lucratives où finalement l'expression "se (faire) refaire une virginité" masquera aux yeux d'une société hypocrite et rétrograde ses propres turpitudes d'un autre âge?
Ne serait-il pas opportun d'encadrer et de préciser les conditions d'application de la procédure en annulation de mariage?
Appartient-il à l'Etat et à ses juridictions d'exercer une forme de justice religieuse? N'est-ce pas la porte ouverte à une ségrégation communautariste encore plus accrue?
Qu'on le veuille ou non, il n'eût pas été pensable qu'un tel jugement eût été rendu il y a trente ans.
Sur bien des sujets, la France des années 2000 est donc bien plus conservatrice et hypocrite que le libéralisme avancé des années soixante-dix. Dans ce domaine, la gauche comme la droite portent leur part de responsabilité et de lâcheté.