Il a été procédé mardi 15 décembre à l'inauguration du centre de maintenance de la Ligne Unique du Tramway d'Angers. La cérémonie s'est déroulée sous la présidence de Monsieur Richard Samuel, Préfet de Maine-et-Loire, et à ce titre représentant de l'Etat, dont l'investissement en faveur des déplacements en site propre n'est plus à prouver, ainsi d'ailleurs que le montre les décisions consécutives au récent Grenelle de l'Environnnement. C'est du reste l'une des premières manifestations officielles.
Conformément à la déontologie électorale républicaine, et en raison de la proximité du scrutin régional, afin de ne pas faire interférer une inauguration qui ne concerne que la concession du réseau des transports de l'Agglomération d'Angers avec la campagne électorale, aucun nom d'élu présent quelle que soit sa fonction ne peut par conséquent être mentionné.
En ces moments où le commerce angevin, notamment en centre-ville, est durement impacté par les travaux, qui plus qu'ailleurs amènent leur long cortège de faillites, de fermetures, sans pour autant que les préjudices soient toujours reconnus, il est naturel que l'optimisme de façade et de discours doive être tempéré, ne serait-ce que par égard pour les victimes économiques des travaux.
Parce qu'aussi, le dépassement de l'enveloppe initialement prévue fait craindre qu'une fois encore le citoyen angevin fasse les frais de cette opération dispendieuse dont l'opportunité au moins en ce qui concerne le tracé est éminemment contestable, nous nous permettrons simplement d'émettre le voeu que ces dérapages de coût, à trente ans de distance, ne constituent pas pour les finances angevines un scandale politico-financier - les plus anciens angevins se souviennent certainement de la crapuleuse affaire de la STUDA, où tant l'imprévoyance que l'impéritie, ou la naïveté ont généré en un an une hausse du budget de 53 %, ainsi qu'un déficit grandissant.
A l'heure où nos concitoyens subissent de plein fouet les effets de la crise, alors même qu'il est établi que leur potentiel fiscal est inférieur à la moyenne des villes de taille comparable, il semble que cela ne serait pas excessif dans ce domaine aussi des dépenses d'investissements de chercher d'ores et déjà les économies d'échelle qui s'imposent. En effet, ne nous payons pas de mots, ne nous gargarisons pas de langue de bois, le tramway coûte cher aux angevins, l'erreur manifeste quant au choix de son tracé aura fatalement une incidence sur sa fréquentation. Les hypothèses les plus optimistes tablent sur 35000 passagers par jour, ce qui est connu pour être largement insuffisant, dans la mesure où le seuil de rentabilisation devrait-être de l'ordre de 50000 passagers.
C'est dire si l'heure n'est plus aux incantations, à l'inflation communicationnelle sur le développement durable, aux affabulations mythomaniaques sur le réchauffement climatique, mais bel et bien à la mise en place de mesures qui soient réellement de nature à faire retrouver à Angers et à sa région les chemins de la croissance économique et du rayonnement. Cela suppose d'abord pour l'agglomération de faire des économies sur les chages, si justement nous voulons éviter que nos concitoyens subissent pendant de longues années la contrepartie pécuniaire d'un investissement surdimensionnné et mal pensé.