Cette froide journée de 1er décembre 2010 aura sans doute quelque peu réfréné les ardeurs de qui aurait voulu profiter de la pause méridienne pour visiter la place du Ralliement débarassé des marteaux -piqueurs, engins d'excavation, barrières etc...
Depuis quelque temps, les entreprises de travaux publics mettaient les bouchées doubles pour libérer la place pour le marché de Noël. C'est ainsi que les cabanons en bois, relégués l'année dernière jusqu'à la place de la Préfecture ont élu domicile sur la place du Ralliement, au pied d'un Sapin de Noël, seule touche végétale au milieu d'un environnement bien minéral, froid et gris. Le carrousel d'antan est revenu pour la joie des petits.
Sans doute est-ce là un autre effet de cette lubie qui consiste à croire qu'il suffit de slogans et d'éléments de langage pour que la ville se croie la capitale du développement durable. Un peu de vert, des arbres ne dépareraient pas sur cette place, désormais balafrée par la voie du tramway, qui transformera l'espace compris entre la station et le théâtre en un no man's land bien impersonnel.
Les seules notes de nature à égayer sont apportées par le marché de Noël, le retour du manège de chevaux de bois style 1900, et pour seulement deux jours, par deux rames du tramway blanc et arc-en-ciel, conduites nuitamment par camion, pour essayer la partie de voie comprise entre le coeur de ville et la Roseraie.
Le passage du tramway par la place du Ralliement est à coup sûr un ratage: ratage architectural qui ne réussit pas à gommer l'aspect minéral des lieux, mais qui l'aggraverait plutôt, coupure de la place en deux par la voie ferrée, et surtout, le passage en voie unique rue de la Roë, source évidente de ralentissement, puisqu'il faudra bien que le tramway montant attende que celui qui descend ait libéré la voie unique.