Le Maire d'Angers a fait le choix de déclencher une polémique stupide avec le Président du Conseil Général. Il ne faut donc pas s'étonner des réponses que ses prises de positions ancrées dans le fantasme d'une impossible reconquête des berges de Maine entraînent inévitablement.
Le Maire d'Angers a fait le choix de politiser les enjeux et de s'abaisser à la question générationnelle. Or, comme ce serait si simple, si pour gouverner un pays, une région, ou une ville, il suffisait de regarder l'acte d'Etat Civil, la feuille d'impôt et le bulletin de salaire des électeurs pour en déduire ce qu'ils pensent et quelles sont leurs idées.
Donc pour Antonini, quand on a trente-cinq ans, il faudrait être anti voiture, écolo-bobo, et se satisfaire au prix de contradictions évidentes, d'un centre-ville coupé du reste du monde urbain. Comme tout serait si simple, si en fonction de circonstances si contingentes comme l'âge ou la profession on pouvait déduire la couleur du bulletin de vote. Nous n'aurions même pas besoin de démocratie, ni même d'élections, ni même de confrontation des idées. Que ce serait donc confortables pour les édiles de savoir d'un clic de souris combien de leurs concitoyens vont les suivre, et combien vont s'opposer.
Tout cela, c'est très orwellien comme scénario, mais c'est la parfaite extrapolation des idées d'Antonini pour qui en raison de son âge Christophe Béchu ne devrait pas dire ce qu'il dit, ni penser ce qu'il pense.
Or dans cette affaire où il y a plus de coups à recevoir que de bénéfices immédiats à engranger, le président du Conseil Général n'oublie pas les électeurs d'Angers qui lui ont fait confiance. Ce ne sont pas les pitoyables arguties du maire d'Angers, rameutant ses adjoints pour qu'ils joignent leur voix à l'hallali qui vont enlever aux Angevins qui se sont reconnus dans le programme de Christophe Béchu et de ses colistiers leur fierté.
Quand dans le Courrier de l'Ouest de ce jour, je vois Luc Belot endosser à son tour la triste thématique de l'argumentaire politique fondée sur l'âge, et quand je vois qu'il est à peu près de la même génération que Christophe Béchu, je me dis que c'est un honneur pour moi qui suis de quelques années seulement plus âgé, d'avoir une vision "ringarde" du monde. C'est-à-dire de souhaiter simplement maintenir un axe de circulation rapide qui permette de traverser notre ville d'Ouest en Est sans feu rouge ni ronds points, et penser qu'il est inopportun de construire la rocade Sud, qui signerait irrémédiablement l'arrêt de mort de l'horticulture à Sainte Gemmes, et qui priverait les habitants de la Roseraie de leur poumon vert. Car ne nous faisons pas d'illusion, tant la requalification des voies sur Berges que la construction de la Rocade Sud apporteront inévitablement une nouvelle étape d'hyperdensification urbaine.
Autant dire que jamais le projet de requalification des berges de Maine tel que le conçoit le maire d'Angers ne me convaincra. Pour la simple raison que j'ai été convaincu en 2001 par cette proposition de Dominique Richard, reprise en 2008 par Christophe Béchu : couvrir la voie des Berges.
La chose est techniquement possible, puisque c'est précisément ce que fait la ville de Paris en recouvrant le périphérique, ce que s'apprête à faire Neuilly en recouvrant l'avenue qui sépare la ville en deux. Et contrairement à ce que prétend Antonini il n'est pas impossible de végétaliser la dalle. C'est même la seule façon de réduire l'emprise de la voie que de l'enfouir.
En termes de coûts, c'est sûr que ça aura un prix, mais sûrement moins que le projet mégalomaniaque du maire actuel, et en terme d'effet environnemental, ça sera plus écologique que de condamner des voitures à circuler au maximum à 50 km/h, voire moins étant donné les multiples ronds points qui ne manqueraient pas de s'ajouter à ce "boulevard urbain" qui serait non seulement le cauchemar des automobilistes, mais aussi et surtout des riverains, qui subiraient encore plus les nuisances.
C'est cet avenir pourtant que dans leur vision idéologique de l'urbanisme le maire d'Angers et ses adjoints sont en train de tracer pour notre ville.
Pour parler trivialement, Angers court le risque de se faire faire un enfant dans le dos, qui a pour nom hyperdensification. Point n'est besoin de rappeler quels fléaux sociaux elle porte en soi en germe.
L'avenir d'Angers appartient à ceux qui sauront le choisir, et il est évident que le fait d'avoir soutenu la campagne municipale de Christophe Béchu implique de la part de tous ceux qui s'y sont impliqués une obligation de loyauté. Ne serait-ce que par respect des électeurs qui leur ont accordé leur confiance.
Cela implique fidélité aux options du projet proposé en commun aux Angevins.
Telle est du moins ma conviction, et c'est à l'aune de ce devoir de fidélité au projet municipal proposé par la liste Angers Choisir l'Avenir que j'entends situer mes engagements politiques.