dimanche 8 mars 2009

LE 9 MARS : ANNIVERSAIRE D'UN JOUR D'ESPERANCE

Hier, c'était le 9 mars. C'est une date importante pour bien des Angevins. En effet, le 9 mars 2008 fut un beau jour. Ce jour-là, démentant les prédictions sondagières au professionnalisme suspect, Christophe Béchu et la liste Choisir l'Avenir qu'il avait su rassembler arrivait très nettement en tête du premier tour des élections municipales à Angers. L'espérance de voir un autre majorité à l'Hôtel de Ville n'était pas alors un irrationnel pari.
Il s'en fallut de si peu que le dimanche suivant une autre majorité s'installât à l'Hôtel de Ville. Nous ne rappellerons pas la lourde responsabilité de ceux qui ont trahi leurs idéaux en faisant le choix du conservatisme et du maintien de l'existant.
Bien plus encore que le souvenir de cette campagne enthousiasmante, ce qui se vit actuellement à Angers nous fait dire que aujourd'hui comme hier nous referions avec la même conviction et le même enthousiasme le même choix. Celui de l'audace pour faire rayonner Angers. Celui du parler vrai pour tourner définitivement le dos à l'artifice communicationnel et aux faux-semblants.

Après un an de mandat, le bilan ne plaide pas en la faveur du maire réélu dans les conditions que l'on sait.

Rien de nouveau dans la gouvernance de la ville, sinon l'artifice cosmétique et le changement de look de Monsieur le Maire.

A en croire certain quotidien de la presse régionale, la succession de celui-ci serait déjà un objet de convoitise de la part de certains de ses adjoints. Que de pensées inavouables les miroirs matutinaux de ceux qui y pensent déjà en se rasant ou en se maquillant le matin auraient-ils déjà captées !

Si ce n'est pas des querelles d'ego en gestation, qu'est-ce que c'est?

Alors que notre ville est ellle aussi frappée par la crise économique, alors que depuis des années nous savons que la ville est plus pauvre que maintes agglomérations de taille et de structure comparables, nous payons aujourd'hui au prix fort les conséquences des choix criticables du passé.

La dérive insupportable des coûts du tramway obèrera pour longtemps les capacités d'investissement de l'agglomération, et l'on sait parfaitement que le choix d'un tracé aberrant n'est pas pour rien dans ce surcoût. Il est d'ores et déjà certains que la seconde ligne ne sera jamais réalisée, faute de pouvoir la financer.
Il est particulièrement navrant de voir que le message des urnes émis sans ambiguïté au premier tour sur ce seul point comme tant d'autres n'ait pas été entendu.

Ainsi, les sommes qui sont englouties dans ce projet mal conçu dès l'origine ne profiteront pas au développement économique d'Angers et de son agglomération. Alors que c'est hic et nunc, ici et maintenant qu'il faudrait agir, faute de quoi ce serait ouvrir toutes grandes les portes d'Angers à un déclin irrémédiable.

Au lieu de chercher là où il le faudrait les indispensables économies, on utilise la crise pour tenter d'imposer une conception univoque de la culture, comme si en dehors de la culture socialiste bling-bling officielle symbolisée par le Quai il n'y avait pas place pour d'autres manifestations de qualité, commme le Festival du Scoop ou Angers l'Eté, qui permettait à un public qui ne part pas en vacances de se distraire tout de même l'été.

Les travaux qui gênent la circulation des automobiles et des piétons dans l'hypercentre disent chaque jour l'incohérence absolue de ce choix. Un tracé raisonnable par les boulevards eût certes engendré des contraintes, mais certainement pas autant de nuisances ni de dérives de coûts induits liés à la configuration particulière de la rue de la Roë. Il suffit de se promener place du Ralliement pour constater désormais que c'est un lieu mort. Du temps où la place était accessible à tous types de déplacements, il était loisible à chacun de voir que c'était là que battait le coeur de la ville. Le réaménagement de celle-ci la transformera en lieu dangereux car coupée en deux par l'immonde balafre d'une voirie de tramway en son centre. Ce sera tout simplement difficile pour les piétons d'y déambuler en sécurité.

Il suffit de se promener dans les rues adjacentes pour voir à quel point le commerce est mis à mal par des conditions d'accès rédhibitoires pour la clientèle, et il ne faut pas s'étonner si fermetures et faillites se multiplient.

Seulement en la matière, ce sont les générations suivantes qui paieront la dette de ce projet dépensier. Pour équilibrer les comptes, il faudra certainement s'attendre à une augmentation substantielle du tarif du ticket. Il ne serait pas surprenant qu'il avoisine d'ici peu les 1,50 € (c'est-à-dire 10,00 francs). Il ne serait pas non plus étonnant que les années suivantes ville et agglo augmentent les impôts.

C'est bel et bien la conception de ce que doit être un centre-ville qui est en cause. Développer les transports en commun est sans doute très bien, mais un centre-ville qui n'est pas accessible grâce à un nombre suffisants de places de parking et d'accès pour automobiles est un centre-ville qui meurt. Car tout simplement si l'on ne peut plus acheter en centre-ville des biens de consommation d'un certain poids, et qu'on a absolument besoin de voiture pour les transporter, on reporte sur l'extérieur de l'agglomération certains secteurs de chalandise. Et c'est là que l'on se rend compte que l'écologie d'une certaine élite bobo n'est qu'un artifice. La réalité, c'est que l'on veut chasser du centre de la ville certains types de commerce.

Le 9 mars 2008 a cependant fait surgir des lumières d'espérance. C'est à chacun qui s'est reconnu dans les propositions de Choisir l'Avenir de contribuer à les faire luire y compris au milieu des ténèbres. Il n'est en effet pas possible de s'accommoder ni du déclin qui naîtrait inéluctablement du manque d'ambition, ni des choix actuels qui ne répondent pas suffisamment aux vraies attentes des Angevins, ni de considérer avec un fatalisme désabusé que ça pourrait être pire, surtout quand nous avions en nous les moyens d'éviter le pire.
Puisse un jour la fortune sourire à ceux qui feront preuve de saine audace pour leur ville. Ces cinq années seront en effet vite passées. Puissions-nous le moment venu retrouver le dynamisme et l'audace qu'Angers avait lorsque Jean Turc et Jean Monnier étaient aux commandes.
Plutôt que de se dire encore cinq ans, mieux vaut se dire "déjà un an".

Fortuna audaces juvat.

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