dimanche 13 septembre 2009

DE L'EAU DANS LE GAZ AU SEIN DE LA MAJORITE MUNICIPALE

Une première adjointe un peu difficile, agaçante même, le manque de solidarité que je ne supporte pas au sein de la majorité, notamment de la part des jeunes, voilà en substance les propos tenus par le maire d'Angers lors de sa conférence de presse de rentrée.
Et tout cela officiellement, dans le bureau, en costume et cravate, car on n'est pas aux Accroches-Coeurs.
Tout cela rappelle le mythe de Pygmalion, désespérément seul parce qu'il ne trouve pas de femme suffisamment parfaite. Donc, sculptant de ses mains la statue de la femme parfaite, Pygmalion est victime d'une illusion des sens, et tombe amoureux de l'objet. Désillusion de l'humain qui croit pouvoir façonner l'autre à son image.
Donc, la première adjointe parfaite, en phase en temps et en heure, ça n'existerait pas? Le délai de rentabilité électoraliste semble donc forclos.
Voilà donc une méthode bien étrange: l'humiliation publique des collaborateurs les plus proches.
Comme tout cela est étonnant... Seulement, les désaccords ne vont pas manquer de surgir: la liaison Sud, "il faut la faire absolument". Mais alors les Verts, qui ont applaudi à la décision du Conseil Général de se retirer de ce projet? Une couleuvre de plus à avaler en perspective?
La reconquête des berges, revoilà la marotte et les grelots. Alors on garde les bonnes vieilles recettes : études coûteuses confiées à des cabinets parisiens, c'est bien connu, y a qu'eux qui savent faire, et puis c'est plus cher, donc c'est forcément mieux et c'est flatteur pour les provinciaux de voir ceux qui savent, les Parisiens, condescendre à jeter le regard sur vous, pour vous fourguer ce dont ils ne voudraient pas même pour eux.
N'est-il pas urgent de redonner la parole à ceux qui sont les premiers concernés, c'est-à-dire les Angevins, donc de les consulter directement sur les grands projets par voie de referendum? Les finances de la ville qui se dit bien gérée ne s'en porteraient pas plus mal.
Couvrir la rue Roosevelt pour en faire une galerie marchande, et revoilà le veau d'or... en pleine crise, et au moment où de nouvelles habitudes d'achat s'installent durablement au détriment du coeur de ville.
Le stade. Contre tout bon sens, on persiste à vouloir faire du vieux avec du vétuste, garder Jean Bouin et ses nuisances, alors qu'on sait que la reconstruction in situ, la mise aux normes coûteront plus cher qu'un nouveau stade ailleurs, dans un quartier offrant toutes garanties en matières de dessertes et de stationnement.
La piscine ludique. On se demande où est la priorité, alors que tant n'est pas fait et reste à faire pour la promotion du sport, ce qui commence par respecter l'indépendance des dirigeants et des clubs, la mise à disposition d'équipement de qualité. Ne pourrait-on pas flécher l'investissement que représenterait ce projet peu utile vers l'amélioration de l'existant.
La démagogie. Pour donner l'impression qu'on s'intéresse à Monplaisir en dehors des moments où il est indispensable d'en capter les voix dût on pour celà rameuter les Goua, Garot, Ayrault, Auxiette à grand renfort de Laguna, 406, et blousons rouges qui n'auront vu Monplaisir qu'à cette seule occasion de leur vie, et bien on décide d'y tenir le Conseil Muncipal, pour une séance délocalisée au mois d'octobre. Seulement mais après, on fait quoi.
Le tramway. Tiens un étrange aveu, la première ligne a coûté plus cher qu'on ne le croyait, donc on ne pourra pas faire la deuxième avant la fin du mandat. Belle-Beille, l'Université attendront encore. Cela n'est pas bien grave tant on sait qu'à gauche, la solidarité commence par soi (les bobos de centre-ville, la banlieue chic...), les pauvres, les petites gens, ça fait longtemps que ça n'intéresse plus les socialistes.
La pompe à finances. Comme c'est étonnant, pour trouver l'argent pour financer les folies, il faut bien aller le chercher quelque part. Comme le coûteux projet de Centre de Congrès, alors que l'actuel, qu'il suffirait de mettre aux normes, possède l'extrême avantage d'être en ville, c'est-à-dire sur la rive gauche, à vol d'oiseau de la gare. Alors surgit le rêve d'un nouvel impôt sur les ménages, projet qui semble-t-il ne fait pas l'unanimité à la conférence des maires. Or, à l'heure où nos concitoyens subissent plus qu'ailleurs les effets de la crise, où l'Etat lui-même donne le signal de la modération fiscale en minorant la taxe carbone, ne serait-il pas plus judicieux de faire des économies de fonctionnement. Visiblement la Ville et l'Agglomération ne vont pas assez loin dans la E-administration. Or, dématérialiser les dossiers papiers, y compris dans le travail de commission et de séances publiques de conseil municipal, constituerait une sérieuse piste. Faire la chasse au gaspillage, aux dépenses inutiles (communication, études bidon), rechercher systématiquement les gains de productivité, sont des pistes insuffisamment explorées. Qu'il suffise de regarder ce qu'ont fait d'autres collectivités locales qui depuis longtemps ont pris en compte la valeur ajoutée du tout numérique.
Quel signal a-t-on aussi donné en 2008 en nommant autant d'adjoints et en générant autant d'indemnités?
Et puis pas de candidature aux régionales?? tiens donc, Auxiette qui est pourtant si adorable, serait-ce une divergence politique?
Mais non, vous n'y êtes pas, il faut du temps pour la Ville, c'est-à-dire pour corseter tellement les projets que même en cas d'alternance, le successeur soit comme pieds et poings liés par rapport à une vision de la ville dont on peut craindre qu'elle augure mal de ce que sera Angers dans trente ou cinquante ans.
Là encore, voilà le complexe de Pygmalion, car le successeur dûment choisi devra être dans les clous.
L'on pourrait croire que le temps venant du retrait des affaires publiques, on ait la délicatesse de laisser le successeur agir. Il semblerait donc qu'il n'en sera rien.
Sauf que dans tout cela, il y a encore une fois un élément qui n'est pas pris en compte, c'est la liberté des Angevins qu'il n'en soit pas ainsi. Le scrutin de mars 2014 sera donc l'occasion d'un nouveau rendez-vous pour Angers avec son Avenir. Puissions-nous ne pas le laisser filer encore une fois.

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