samedi 23 février 2008

QUAND LE BILAN CONTREDIT LE PROJET

C'est un lieu commun de dire qu'existerait pour les élections municipales une sorte de prime au sortant, un je ne sais quoi qui s'apparenterait à une rente de situation.
Ainsi dans son bien indigeste catalogue, Jean-Claude Antonini sort deux projets bien étonnants.

Celui d'une maison des étudiants, qui pourtant existait déjà, mais que par inertie le maire sortant a laissée couler corps et biens.



C'est ce qu'explique fort judicieusement Romuald Tahari, ancien vice-président étudiant de l'université d'Angers, ancien président du MJS, et colistier de Christophe Béchu dans un récent communiqué de presse.


"Née sous l’ère Monnier de la volonté de la ville et des associations étudiantes de l’Université d’Angers, la Maison des Etudiants (MDE) a été pendant des années un outil culturel performant au service des étudiants.
L’absence de volonté politique du maire sortant n’a pas permis à la MDE de survivre, la ville étant à l’époque un des principaux financeurs.
Cette annonce de Jean-Claude Antonini, en pleine période électorale, ne trompe personne. En annonçant aujourd’hui la création d’une MDE, il ne peut faire oublier qu’il est l’un des principaux responsables de son arrêt en 2005."


Alors, si cette Maison des Etudiants fonctionnait bien, pourquoi l'avoir asphyxiée? Et pourquoi, tout subitement, le maire sortant semble apercevoir mais bien tard son utilité?


Si l'idée était bonne, ce qui semble être le cas, pourquoi avoir laissé en déshérence une structure qui donnait satisfaction et qui remplissait dans le monde étudiant un rôle exemplaire de lien social?


Les bonnes idées ce ne sont pas celles auxquelles on fait semblant de se convertir le temps d'une élection, ce sont celles que l'on est capable d'accompagner sur la durée. Mais il est vrai qu'une Maison des Etudiants, ce n'était peut-être pas assez tape à l'oeil?



Un autre exemple de récupération bien étonnante est la proposition d'un "centre de dialogue interreligieux et laïc".


Certes, il de bon ton dans notre république laïque de s'intéresser aux religions, mais la manière dont le maire sortant présente la chose en dit long sur la conception communautariste et politisée qu'il s'en fait.


La tradition du dialogue interreligieux à Angers n'est pas nouvelle, et s'il avait fallu que les angevins de différentes confessions comptent sur les pouvoirs publics pour se parler, peut-être qu'on attendrait encore.



Par ailleurs, comme le rappelle Anis Limami, colistier de Christophe Béchu, dans un communiqué de presse du 20 février, « L’intérêt subit de Jean-Claude ANTONINI pour le dialogue interreligieux à 20 jours de l’élection municipale me laisse très perplexe. Je suis d’autant plus étonné de voir arriver aujourd’hui cette proposition quand on sait qu’une activité de ‘rencontre et dialogue interreligieux’ organisé par le CERDI (Centre de rencontres et dialogues interreligieux) existe au moins depuis quatre ans à Angers et que Jean-Claude ANTONINI ne s’est jamais déplacé à aucune de ses manifestations. Je demande à Jean-Claude ANTONINI de respecter le dialogue interreligieux en évitant de l’utiliser à des fins électoralistes ».

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