On annonce la disparition de la publicité sur les chaines télévisées publiques.
Et il y a lieu de s'en féliciter.
Reste à trouver un mode de financement équitable et pérenne.
Soit l'on admet qu'il s'agit d'un service à la population, et dans ce cas ce sont les impôts de toute nature qui doivent contribuer à son financement comme l'ensemble de toutes les missions du service public. Soit il s'agit d'une prestation et dans ce cas c'est aux usagers d'en supporter le coût, et alors dans ce cas, il faut avoir le courage de le dire et de le faire, c'est la redevance qu'il faut augmenter.
L'on ne peut pas comme le fait le parti socialiste se dire un jour le défenseur du service public et le lendemain accepter que les puissances d'argent continuent à faire main mise sur la télévision.
François Bayrou lui-même dénonçait naguère les méfaits de l'intimité entre les milieux financiers et les médias.
Combien furent nombreux les ténors du PS ces trente dernières années à s'offusquer avec constance de l'intrusion de la publicité dans la télévision. Que n'entendîmes nous pas lorsque la deuxième chaine prit la décision de truffer le programme de prime time par des inscrustations de séquences publicitaires.
Débarasser la télévision publique de la publicité est donc un premier pas dans cette moralisation de la télévision.
Lorsqu'une décision est bonne il faut avoir le courage de le reconnaître. En revanche, la nomination du président de la chaine publique en conseil des ministres serait la pire des choses. Ce serait revenir plus de vingt ans en arrière.
Cette procédure de nomination - actuellement en usage pour les postes de hauts fonctionnaires d'autorité, dont les emplois sont à discrétion du gouvernement n'est en effet pas anodine. Elle crée entre le gouvernement et les personnels nommés un devoir d'absolue loyauté.
Ainsi, le président de la chaine publique, du fait de son mode de nomination, serait assimilable aux préfets, recteurs d'académie, procureurs généraux près les cours d'appel, officiers généraux. Curieuse façon de concevoir l'indépendance de la presse.
Ne peut-on pas envisager de conserver l'actuelle procédure de nomination par le CSA. L'indépendance programmatique n'en serait que mieux assurée.
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