mardi 17 novembre 2009

QUAND SEGOLENE ROYAL EN RESTE A L'EPOQUE DES LYCEENNES DU COUVENT DES OISEAUX

L'accélération des calendriers électoraux semble donner le tournis aux responsables politiques. Et divers événements remettent hélas sur la sellette l'étonnante méconnaissance du droit administratif et de du code de l'éducation nationale dont fait preuve Ségolène Royal.
On se souvient qu'il y a dix ans, une cinglante leçon lui avait été administrée la commissaire du gouvernement appelant le conseil d'Etat à annuler visant à annuler le décret signé de sa main autorisant les infirmières scolaires à distribuer la pilule du lendemain au motif que le dispositif institué méconnaissait que l'administration de la dite substance était un acte médical, que seul un médecin pouvait prescrire et accomplir.
Aujourd'hui, ce n'est pas en qualité de ministre délégué à l'enseignement scolaire, que Ségolène Royal se fourvoie. C'est en qualité de présidente de région ignorant qu'elle n'a pas à se susbtituer à l'autorité hiérarchique de l'Education Nationale (Ministre et Recteurs des Académies) pour faire distribuer par les infirmières scolaires les fameux chèques contraception.
C'est ignorer qu'en la matière, les infirmières conseillères de santé scolaire font un travail de fond et n'ont pas attendu Ségolène Royal pour orienter si nécessaire les jeunes filles vers le planning familial. Mais ils le font dans le cadre de leurs missions.
Or en prétendant enjoindre ces mêmes infirmières à assurer la distribution des documents et des bons de consultation, Ségolène Royal méconnait le principe qui stipule que tout courrier adressé à un quelconque fonctionnaire sur son lieu de travail est communiqué sous couvert des supérieurs hiérarchiques.
Ségolène Royal ignore tout autant que si un certain nombre de personnels naguère estampillés Education Nationale sont désormais sous son autorité, comme les personnells techniques ouvriers et de service, il n'en est pas de même des infirmières scolaires qui exercent leurs fonction sous la responsabilité hiérarchique du chef d'établissement, et sous la tutelle de l'infirmière conseillère du recteur pour les questions relevant du domaine de compétence para-médical dévolu à tout titulaire du diplôme d'infirmier.
Ségolène Royal se rend-elle compte qu'en agissant ainsi, elle expose des personnels de l'éducation nationale à la faute professionnelle?
L'on sait bien que les présidents de région aimeraient bien récupérer davantage de pouvoirs sur ce qui se passe dans les lycées. L'on ne peut évidemment ignorer les arrières pensées électoralistes d'une telle campagne promotionnelle à six mois des élections régionales.
L'on n'aimerait pas devoir rappeler à Ségolène Royal que les sujets de société et ceux touchant à l'intimité des consciences, ainsi qu'à la gestion des relations intra-familiales, sont des sujets trop sérieux pour qu'on se permette de les instrumentaliser à des fins de propagande électoraliste.
Enfin, mais c'est une autre histoire, Ségolène Royal se rend-elle compte que depuis les années soixante, où effectivement, tout était à faire en matière d'information sur la contraception, et aujourd'hui, on n'a pas vraiment en face de soi les mêmes profils de lycéennes qu'il y a quarante ans ou même qu'il y a seulement vingt ans.
Ségolène oublierait-elle qu'à l'heure d'Internet, un ado de seulement 12 ans est éminemment plus savant sur la "chose" que dans les générations précédentes. En termes politiques et aussi de vision sociétale, cela signifie qu'il faudrait peut-être arrêter de se représenter la jeunesse d'aujourd'hui avec des lunettes qui datente d'une quarantantaine d'années. Cela signifie aussi peut-être que les besoins et les champs d'action du possible politique sont ailleurs.