dimanche 15 novembre 2009

PROTEGEONS-NOUS COMME NOUS PROTEGEONS NOTRE PROCHAIN


Lorsque Louis Pasteur inventa le vaccin contre la rage, il ne se posa certainement pas  la question de savoir si le vaccin pouvait avoir des effets indésirables. Au siècle précédent Voltaire raillait les Français, si frileux face à cette découverte dont nous mesurons aujourd'hui les bienfaits puisque ce fléau qu'était la variole a été éradiqué. Parallèlement il faisait l'éloge des Anglais qui à l'époque étaient sensiblement plus éclairés que les français.
http://www.voltaire-integral.com/Html/22/11_Lettre_11.html
Voir aussi pour plus de détails, le célèbre article de l'Encyclopédie, Inoculation.
http://www.gourcez.com/pages/inoculation.htm
Certains des contempteurs du vaccin contre la grippe A H1N1 auraient-ils régressé à un tel niveau d'obscurantisme? On n'oserait le croire, et pourtant.
Mais il est vrai que dans l'évolution de l'esprit humain, s'installe d'abord le préjugé, et ce n'est qu'ensuite qu'advient la raison.
Alors, un peu de raison. Que ceux qui prônent si facilement l'abstention vaccinale en assument aussi les conséquences.
Libre à chacun de croire ou de ne pas croire. Car sur ce sujet, il est fort à craindre que les médias dont on aimerait qu'ils fissent sur un sujet aussi sérieux preuve d'un peu plus de devoir de réserve se fissent un peu moins les relais complaisants de tous les anti-machins, et autres vendeurs d'irrationnel, dont nous préférons ignorer les buts et les intérêts.
Il est navrant de constater que chez les détracteurs du vaccin, y compris au sein même des professions médicales, on en soit à un tel niveau de désinformation, ce qui en soit ne serait pas préoccupant, si cela ne révélait pas des substrats de pensée magique inavouée.
Louis XVI avait eu ce bon mot à propos de la nomination d'un archevêque de Paris: " il serait bon qu'au moins l'archevêque de Paris crût en Dieu."
Ne serait-ce pas excessif que le corps médical fît preuve d'un peu plus d'esprit d'à propos et se persuadât un peu plus profondément du bien fondé des intuitions de Pasteur et de ses héritiers?
Mais entre un médecin qui me convaincra - ce qui du reste ne sera pas compliqué - des mérites du vaccin, parce que c'est important de se protéger et de protéger les autres, et je ne sais quel Diafoirus des temps modernes qui tenterait de me persuader du contraire, je choisirai sans barguigner le premier et dirai au second qu'avec moi qui suis naturellement convaincu de l'utilité de ce vaccin, il perd son temps.
Mettons un peu de raison dans les choses, et de grâce que ceux qui ne croient pas au vaccin arrêtent leur tintammare, car, in fine, c'est bien chacun qui choisit de se faire vacciner ou pas.
La liberté est donc sauve. Seulement dans un Etat de droit, celle-ci s'arrête là où commence celle d'autrui, et le devoir d'Etat qui incombe à des catégories professionnelles particulières implique parfois que là où il y liberté et choix pour le simple particulier, il puisse, il doive parfois y avoir obligation pour celui que son devoir d'Etat contraint à tout faire pour n'être point contaminé et ne pas contaminer autrui.