jeudi 28 mai 2009

UN JOUR C'EST PS, UNE MINUTE APRES C'EST VERT, ET LE LENDEMAIN, C'EST LA PALINODIE PAR PRESSE INTERPOSEE

Si l'on se place en pensée dans l'âme du persan visitant Paris et la France, l'observation des moeurs politiques spécifiques à l'Anjou est un stimulant exercice d'entomologie électorale.
Il est étonnant de voir combien une élection, comme l'élection européenne, ou la publication d'un livre, comme Abus de Pouvoir de François Bayrou, peuvent, chez certaines personnes être détournées de leur signification au profit d'entreprise personnelle de mystification qui ne tromperont que ceux qui accepteront de l'être.
Paradoxalement, Monsieur le Maire d'Angers aurait-il à ce point raison lorsqu'il évoquait naguère la consistance du vide chez l'une des ses opposantes dont il stigmatisait fréquemment l'approximation dans ses interventions?
Faut-il avoir oublié non seulement les convictions, mais le sens même des mots, et donc l'essence des choses pour oser prétendre que lorsque les adhérents d'une fédération se prononcent démocratiquement c'est de l'autoproclamation, que lorsque l'on fait ratifier un partenariat par une section qui a mûrement réfléchi, c'est "un coup tordu"? Qu'après avoir discuté pied à pied, c'est de l'opportunisme?
Avoir fait mine de défendre une liste autonome, alors qu'in pectore on préparait déjà le ralliement au maire sortant, ce n'est alors pas de l'opportunisme? Promettre la main sur le coeur devant le président de la fédération départementale qu'on respectera la décision de François Bayrou et oublier sa promesse, ce n'est alors pas "un coup tordu"?
Ce serait comique, s'il ne s'agissait pas de politique et s'il s'agissait d'autres choses que de projet pour notre ville, de projet pour l'Europe.
Seulement vient un moment où lorsque l'on profère publiquement de tels propos, non seulement, on trahit la vérité, mais on manque de respect à bien des adhérents de section d'un parti politique qui certes ne se paient pas de mots, mais pratiquent réellement la démocratie.
A bien des égards, lorsque l'on utilise un parti politique pour le besoin d'une investiture, puis que passée la période d'utilité directe de celle-ci, on trahit ouvertement, c'est une forme d'abus de confiance.
Et lorsque celui-ci est perpétré pour briguer un mandat politique, cette manière d'abus de confiance est pire que lorsque c'est un simple particulier qui le commet.
Les fondateurs de la démocratie, c'est-à-dire les Athéniens, dans leur sagesse, prévoyaient la dokimasia et l'euthynè. Avant d'élire leurs magistrats, il vérifiaient s'ils étaient aptes à l'exercice des charges postulées. Et assurément, les manquements à l'honneur et la déloyauté constituaient des empêchements dirimants. A l'expiration de celles-ci, ces mêmes magistrats se soumettaient à l'exercice obligé de la reddition de compte.
A l'heure où il est de bon ton de galvauder l'élection européenne en disant tout et le contraire de tout, parlant de tout sauf d'Europe, quand par exemple ce qui importe à Martine Aubry est seulement qu'on la voie offrir à la dame blanche du Poitou une statue de négresse, que la LCR et le Front National se rejoignent dans le dénigrement incessant de l'Europe, sans que leurs leaders se rendent compte que s'ils sont nés dans un pays en paix, c'est grâce à l'Europe, quand aussi les Verts s'enfoncent dans un discours d'écologie culpabilisante anxiogène, hors du réel, vieux de quarante ans, est-ce bien sérieux d'éluder complètement tout projet européen, tout discours d'Europe, pour se croire autorisée à décerner à tel ou tel candidat dans la liste présentée par un mouvement dont on n'est du reste plus membre des brevets d'honorabilité démocratique?
C'est d'autant moins sérieux, que le lendemain, c'est à une bien pitoyable palinodie que l'on assiste. En effet, n'est pas Chirac qui veut, qui en 1981 pouvait se permettre de dire qu'il ne donnerait pas de consigne de vote, mais qu'à titre personnel il voterait Giscard.
Franchement, en quoi cela concerne-t-il les lecteurs de la presse quotidienne régionale de savoir ce que va faire la première adjointe au maire le dimanche 7 juin.
Si c'est pour une opération de promotion personnelle, en terme de crédibilité c'est plutôt raté. Mais ne s'étonneront que ceux qui voudront bien l'être.
Si c'est pour une énième dissection de mouche, chacun appréciera.
Raison de plus, la vérité étant établie, pour se mobiliser. Le 7 JUIN, pas une seule voix ne doit manquer à Sylvie Goulard.
Voter Sylvie Goulard, voter pour la liste qu'elle conduit, c'est voter Bayrou, c'est voter pour l'Europe.

Aucun commentaire: