mardi 19 mai 2009

MAROTTE ET GRELOTS OU LES RÊVES FOUS DE CLAUDE ALLEGRE

La république telle que nous la connaissons désormais n'en finit plus de révéler des comportements jusque là inouis.
Naguère encore, quiconque envisageait la possibilité d'être ministre n'exprimait pas ses désirs ou ses ambitions, se contentant de répondre que "si éventuellement on le venait quérir, il envisagerait la possibilité de se mettre au service de la chose publique et du bien commun."
Aujourd'hui, l'on vient solliciter le monarque, un peu comme ces petits marquis demandant à Louis XIV s'ils seraient du déplacement à Marly.
Dernier en date de ces courtisans frustrés dans leurs ambitions ministérielles, Claude Allègre, âme damnée de Lionel Jospin, qui en l'espace de trois ans avec sa duettiste Royal Ségolène, sema une telle zizanie dans l'Education Nationale, que cela bien plus que la diversité des candidatures à gauche en 2002 coûta probablement la possibilité de l'accès à l'Elysée de son créateur politique tout comme de sa colocataire de la Rue de Grenelle.
Voici Claude Allègre, non content de confier à son miroir matutinal lors du rituel du rasage ses ambitions et ses frustrations, qui affiche ses désirs, et formule ses exigences en rêvant à voix haute d'un maroquin ministériel, et pas n'importe quoi, rien moins qu'un MITI à la Française.
Voilà bien des comportements dignes de ces régimes que l'on ne sait pas comment nommer mais où flatteurs et flattés, monarques et cireurs de pompe stipendiés exhibent chaque jour plus encore leur relation fusionnelle.
Aux temps peu glorieux de la gauche plurielle, nous fûmes de ceux qui pensèrent, dirent et écrivirent que Claude Allègre et Ségolène Royal avaient déshonoré la noble fonction de ministre de l'éducation nationale.
Cela croyons-nous les disqualifie durablement pour oser prétendre à nouveau à de telles charges nationales.
Il faudrait être vraiment masochiste pour accepter un tel retour, et il faudrait vraiment vouloir beaucoup de mal à la France pour oser agiter le retour d'un tel repoussoir.
François Goulard, député-maire de Vannes (Majorité Présidentielle) ne s'y trompe d'ailleurs pas.

François Goulard, ancien ministre UMP à l'enseignement supérieur, a jugé mardi que l'entrée de Claude Allègre au gouvernement "serait une folie".
"Il y a des ministres d'ouverture qui sont plutôt de bons ministres mais Allègre ce serait de la folie", a dit M. Goulard dans les couloirs de l'Assemblée.
"Dans le monde de l'éducation, il est complètement décrédibilisé, dans le monde de la recherche, il est littéralement ridicule", a-t-il dit. Car "l'espèce de débat qu'il a essayé d'avoir sur le réchauffement climatique l'a entaché d'illégitimité aux yeux de la communauté scientifique".
Selon M. Goulard, "le remettre dans les fonctions qu'il a occupées autrefois serait une erreur politique de premier ordre. Quant à faire autre chose, je ne sais pas très bien quoi...".
Le nom de Claude Allègre pour entrer au gouvernement circule régulièrement et les spéculations ont été relancées par l'attente d'un remaniement gouvernemental après les élections européennes de juin.
L'hypothèse d'un retour de M. Allègre fait débat chez les chercheurs. Le climatologue français Jean Jouzel, membre du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), a jugé qu'on ne pouvait pas avoir un ministre "qui nie la réalité du changement climatique, qui nie les résultats de toute une communauté scientifique".
Puisque la mode est aux cadeaux virtuels, pourquoi ne pas offrir à Claude Allègre une marotte et des grelots?
Qu'attend Ségolène Royal pour demander pardon pour les désirs immodérés de son ancien ministre de tutelle et ses rêves de vaine gloire.

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