Nous apprenons aujourd'hui la disparition de Jean FOYER, ancien Garde des Sceaux, Membre de l'Institut de France, Académie des Inscriptions et Belles Lettres.
Né à Contigné le 27 avril 1921, ancien élève de l'Institut Mongazon, et de la Faculté de Droit de Paris, Agrégé des Facultés de Droit, il enseigna successivement à Lille, Nanterre, Paris II-Assas dont il était professeur émérite.
Spécialiste de droit civil, sa thèse de doctorat, soutenue en 1954, s'intitulait De l'autorité de la Chose jugée en matière civile. Essai d'une définition.
Ancien Résistant, Gaulliste de la première heure, principal artisan de la rédaction de la Constitution de la Vème République, il fut Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de 1962 à 1967, et Ministre de la Santé en 1972-1973.
Excepté durant l'exercice de ses fonctions ministérielles, il représenta sans discontinuer le Maine-et-Loire comme Député de la 2ème circonscription à l'Assemblée Nationale, de 1959 à 1988.
Membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, résidant le plus souvent à Paris, il n'en oublia pas moins son Anjou natal, et fut maire de Contigné le village où il avait vu le jour jusqu'en 2001.
Attentif au monde de la culture, il avait accepté d'être le président d'honneur de l'Association pour la Connaissance, la Sauvegarde et la Promotion des Orgues de Maine-et-Loire lors de sa fondation en 1992, et il avait tenu à honorer ce printemps l'invitation qui lui avait été faite de représenter l'Institut de France au Jury chargé de décerner le Grand Prix d'Orgue Jean-Louis Florentz organisé tous les ans à Beaufort-en-Vallée et à Angers.
Catholique convaincu, il avait été nommé par le Pape Jean-Paul II membre de l'Académie Pontificale Pro Vita.
4 Mai 2008 - Cathédrale d'Angers
Prix de l'Académie des Beaux-Arts Jean-Louis Florentz
De gauche à droite : Mme Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin, organiste titulaire adjointe à Saint-Sulpice à Paris, MM. Jean Foyer, Membre de l'Institut de France, Ancien Ministre,
Jean-Claude Vacher, préfet honoraire de Maine-et-Loire.
Recevant S. E. le Cardinal Ratzinger comme Membre associé étranger de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, Jean Foyer s'adressait en ces termes au Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le futur pape Benoît XVI.
(extraits du discours).
"Il n'est point de système de rapport entre Église et État qui soit parfait. Dans nos sociétés occidentales, la séparation est sans doute le moins mauvais, et plus simplement le seul possible.
Elle laisse intacte à l'Église sa mission et la charge de parler, de porter le message qui lui est confié aux hommes et au Monde. Elle l'a fait devant la montée des totalitarismes, entre les deux guerres.
Vous l'avez redit en notre temps, rappelant à l'État ses limites nécessaires. Il n'est point un totum. L'État n'est pas tout, il ne doit pas tout faire et il ne peut pas tout faire. L'Église a mis en garde les États, les chrétiens et le Monde contre une utopie sans cesse renaissante, manifestation d'orgueil, contre l'illusion de croire que l'instauration de structures sociopolitiques ou économiques est capable de créer un « homme nouveau ». Utopie meurtrière qui a coûté en notre siècle la vie à des millions d'hommes. En son nom ont été justifiées les plus odieuses contraintes et les pires violences."
[...]
"Ce n'est point la société qui peut rendre les hommes meilleurs, elle ne peut que les rendre pires.
Ce sont les hommes qui peuvent réformer la société, à la condition de s'être convertis eux-mêmes."
Ce sont les hommes qui peuvent réformer la société, à la condition de s'être convertis eux-mêmes."
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