jeudi 4 juin 2009

LA POLITIQUE DE LA FRANCE NE SE DECIDE PAS OUTRE-ATLANTIQUE

En réaction à la presse du jour.
Le Président des Etats-Unis n'est certainement pas dépourvu d'éminentes qualités. Cela ne l'autorise pourtant pas à prétendre dicter à la France quelle doit être sa position vis-à-vis de l'entrée de la Turquie en Europe, ni à dicter comment il convient que la France fasse respecter les lois laïques dont elle s'est dotée.
Dans sa sagesse, en 1994, François Bayrou avait rappelé par voie de circulaire l'interdiction des "signes religieux ostentatoires", disposition que, suite aux préconisations de la commission présidée par Bernard Stasi, le Président Chirac a souhaité voir confirmée par une loi.
Ces dispositions, parce qu'elles permettent à l'Education Nationale de disposer de la sécurité juridique nécessaire pour mettre à l'abri les élèves du prosélytisme religieux vestimentaire, ont permis, là où la sérénité avait été troublée, de retrouver la quiétude nécessaire aux études et à la paix scolaire.
L'Amérique gère autrement ces questions, cela la regarde, cela regarde les américains, et nous serions bien mal placés pour donner des leçons, mais rappelons simplement qu'en matière de laïcité, de place du fait religieux dans l'enseignement, s'en rapporter en cela comme en tout au "modèle américain", c'est faire prendre à la France une direction où il n'est pas souhaitable qu'elle aille.
La laîcité à la française était justement le modèle de la Turquie laïque voulue par Ataturk, et lorsque les choix régressifs en matière vestimentaire s'y sont installés ces dernières années, sous le ministère Erdogan, c'est ouvrir bien dangereusement la boîte de Pandore, car, derrière un innocent - du moins apparemment - bout de tissu, c'est d'égalité de la femme et de l'homme qu'il est question. Ce n'est pas un caprice de la mode, c'est un enjeu de civilisation que de rappeler que la République française est laïque et que son école, ses institutions publiques, doivent rester à l'abri du prosélytisme religieux quel qu'il soit.

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