mercredi 4 février 2009

INCOHERENCE ET GAFFITUDE

Qu'aurait-on dit naguère si un leader de la droite avait osé dire tout haut que les frontières avec l'extrême-droite n'étaient pas infranchissables? Il aurait été aussitôt à juste titre voué aux gémonies et précipité du haut de la roche tarpéienne médiatique.

Ségolène Royal en rajoute dans l'incohérence. On se souvient de la sérénade entamée en avril 2007 sous les fenêtres de François Bayrou, on se souvient de son positionnement de drague des voix centristes lors du congrès de Reims.

Et voilà qu'à Bélem en plein forum alter mondialiste, c'est la danse du ventre devant l'extrême gauche.

Le PS ne pourra véritablement rassurer l'électorat centriste qu'à la condition de ne pas se compromettre avec l'extrême gauche dont nous connaissons tous les méthodes antidémocratiques. Ce n'est pas la seule condition, mais c'est la première d'entre elles, et c'est une condition sine qua non.
Dans un autre registre, Ségolène Royal, en quête d'espace et de légitimité par rapport à Martine Aubry, croit utile de se livrer au jeu dangereux de la désignation de coupables et de boucs-émissaires.
Est-il responsable de s'en prendre avec autant de haine aux banques en laissant accréditer l'idée qu'elles sont abreuvées de milliards par l'Etat et que leurs dirigeants continueraient à s'en mettre plein les fouilles.
On sait hélas sur quel substrat idéologique nauséeux ont surfé ceux qui naguère ont fait des banques et des familles de banquiers les coupables tout désignés de la crise des années trente. Les socialistes de la génération qui a connu la guerre, comme François Mitterrand et tant d'autres ne seraient pas risqués à offrir des professions entières à la vindicte publique et au courroux injuste des peuples en qui l'on ne persiste à ne voir que des réserves à voix tout juste bons pour bien voter dans les isoloirs.
Il n'est pas trop tard pour enfin retenir les leçons de l'histoire. La crise des valeurs est suffisamment importante pour n'y point rajouter le mensonge et la haine intra-civique. Ce serait alors instiller le pire des poisons au sein du corps social.
Le populisme d'extrême gauche dans son principe et dans sa vision des rapports sociaux ne diffère guère du populisme d'extrême droite.
Quand on connaît la séduction illusoire qu'opère les idées d'extrême gauche sur les milieux estudiantins et intellectuels, cela confère aux démocrates une lourde responsabilité. Celle de la pédagogie et de la sincérité. Celle du parler vrai qui ne promette pas la lune que l'on sait ne pas pouvoir décrocher.

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