lundi 14 avril 2008

DE L'EQUILIBRE DES POUVOIRS LOCAUX

A l'heure où il est de bon ton de déplorer l'empilement des collectivités territoriales et de crier haro sur les départements comme sur le baudet de la fable, au point que d'aucuns verraient sans inconvénients ses compétences réparties entre la région et les agglomérations, peut-être faudrait-il rappeler que la désignation des représentants des communes aux conseils d'agglomération n'est pas un modèle de démocratie.
Le simple mécanisme de la désignation au second degré éloigne l'élu de l'électeur, et dans les villes d'une certaine importance, rien n'oblige les conseils municipaux à désigner une délégation qui reflète la composition du conseil municipal.
Il est ainsi des agglomérations où la minorité du conseil municipal n'est pas représentée.
Leur représentation tient au bon vouloir du maire, comme celle des autres communes aux vice-présidences stratégiques.
Ainsi, dans l'agglomération d'Angers, certains édiles des communes de première et deuxième couronne paient cher leur indépendance, ainsi, le maire de Mûrs-Erigné rétrogradé à l'antépénultième vice-présidence, sans doute pour crime de lèse-majesté et avoir dit haut et fort qu'il n'allait pas de soi que la présidence revienne de droit au maire d'Angers. Ainsi le maire de Saint-Barthélémy d'Anjou, au prix d'une distorsion des coutumes de représentatitivité démographique.
Ainsi c'est un maire au quel 27083 électeurs angevins ont refusé leur confiance qui - ne retenant aucunement la leçon du premier tour des élections municipales - verrouille encore plus la communauté métropolitaine, en dépossédant le conseil de communauté d'une parti de ses compétences au profit du bureau permanent, dont bien entendu l'opposition municipale angevine est exclue.
C'est sans doute cela la définition de la démocratie dans la ville qui se construit et qui à un si haut degré cultive l'art d'être ensemble, qu'elle commence par exclure ceux qui ont le tort de mal penser, de mal voter, et les représentants auxquels ils ont accordé leur confiance.
Le déficit démocratique naît toujours de la discordance entre le pays légal et le pays réel.
Le département quant à lui a au moins le mérite d'être administré par un conseil délibératif composé par la réunion des conseillers élus directement par les électeurs, qui sont ainsi directement représenté par un élu de proximité qu'ils ont personnellement choisi et qui n'est pas l'otage des partis et des alliances d'opportunité.
En Pays de Loire, il est heureux comme c'est le cas en Mayenne, en Vendée et en Maine-et-Loire que les Conseils Généraux, parce qu'ils sont composés de personnalités pondérées viennent contrebalancer les méfaits de l'aveuglement idéologique de la région et des métropoles.
Rien que par cela, ils font la preuve de leur utilité au service du citoyen.

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