Chaque élection en son temps, et à chaque élection sa campagne.
La lecture matinale de la presse locale semble montrer que ce n'est pas le cas pour tout le monde.
Assurément, la campagne du PS doit être bien morne et laisser beaucoup de temps à ses candidats, puisque Norma Mevel-Pla, adjointe socialiste du maire d'Angers, et candidate sur la liste conduite par Bernadette Vergnaud, publie ce matin dans le Courrier de l'Ouest un billet à la teneur bien étrange.
A croire qu'il s'agit d'un communiqué écrit l'année dernière dans la période des élections municipales, dont on aurait simplement mis la date à jour.
Faute d'avoir quelque chose à dire en terme d'enjeu européen, on vide le congélateur à idées, et on sert un plat mal réchauffé.
Or, confondre à ce point les enjeux d'une élection municipale, où les élections se vivent municipalement, avec ceux d'une élection européenne à la proportionnelle à un tour, révèle manifestement que cette année le PS a un problème avec l'Europe. Comment pourrait-il en être autrement, à partir du moment où la cohabitation au sein d'un même parti de OUISTES et de NONISTES amène l'incohérence et l'incapacité programmatique.
Rien dans le billet commis par Norma Mevel-Pla n'évoque l'Europe, ni la vision qu'elle peut en avoir, ni le projet qu'avec ses colistiers elle compte présenter à l'approbation des électeurs.
Réduire une élection à des enjeux qui ne sont pas ceux du scrutin en question, c'est la galvauder.
Ne pas informer les électeurs sur son projet, se cantonner dans des propos de basse boutique, ce n'est guère sérieux.
En une époque, où à gauche, comme à droite, ou chez les Verts (ce qui permet soit dit en passant à Daniel Cohn-Bendit de rejoindre ses congénères dans la dernière phase de leur complet embourgeoisement, allez rions un peu, pourquoi le prochain ministre d'ouverture, ça ne serait pas DCB, après tout, quand on a hameçonné Besson, Kouchner, etc..., qu'on s'apprête à le faire un jour avec Allègre, le lendemain avec Vallini, après tenté de le faire la veille avec Lang, pourquoi ne pas oser compléter le casting avec le lanceur de pavé maintenant bien rangé), on se livre tout uniment à la chasse au Bayrou, où l'on ressort du frigidaire la sotte idée qu'il n'aurait pas de programme, on se demande quel est celui du PS, parce que ce qui est sûr, c'est qu'au niveau européen, le candidat soutenu par les socialistes, c'est Barroso.
Faire croire aux électeurs français le contraire relève à tout le moins d'une insoutenable légèreté.
La différence substantielle entre le PS et le Modem, c'est que l'on sait que le PS ne pourra pas appliquer le sien, puisqu'il n'a pas de candidat à proposer pour succéder à Barroso, et qu'on voit mal les socialistes Français déplaire à ce point à leurs homologues espagnols, portugais et anglais qui ont déjà manifesté leur soutien empressé au président sortant de la commission européenne.
Il n'est donc peut-être pas faux de parler non pas du PSOE et du PPE, mais du PSPOE qui sait si bien s'entendre pour se partager le fauteuil présidentiel, choisir un candidat unique pour la présidence de la commission.
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