Il a suffi que Roselyne Bachelot-Narquin ose dire tout haut ce que bien des gens pensent tout bas à propos de l'inconvénient qu'il y a à cumuler Mairie - Présidence de l'Agglomération et Vice-Présidence de la Région pour qu'un adjoint se fende d'une bien étonnante justification de ce cumul, avançant l'idée que grâce à cela la ville en question avait retrouvé son rang de 2ème ville de la Région.
Chacun appréciera comme il convient la pertinence de ce pathétique argument.
Merci à l'adjoint en question de nous aider à comprendre que quand le Parti Socialiste prône le non cumul, c'est juste un argument électoral qu'on s'empresse de mettre au frigidaire dès que l'élection est passée.
Après tout, si cela peut aider certains électeurs à rompre ce qui leur reste d'amarres avec le PS, on ne va pas s'en plaindre.
Voir Courrier de l'Ouest de Samedi 10 avril.
Nous n'oserions pas croire que cette apologie - intéressée ? - du cumul des mandats fait partie de ces attitudes courtisanes que certains élus de grande ville ne manquent pas de susciter autour d'eux pour attiser les ambitions successorales.
L'adjoint en question voudrait-il nous dire que le maire-président d'agglo ayant tellement pris goût au cumul des mandats il n'y aurait pas de raison de changer et de ne pas continuer une politique... qui ne marche pas.
Passons sur les autres approximations de fond et notamment l'affaire de l'ADEME. Que le maire d'Angers n'ait pas digéré le refus de l'ADEME de s'engager au Front de Maine dans une construction coûteuse en une période de restriction des finances des organismes d'Etat est un sentiment que l'on peut à la limite comprendre, mais ce sentiment pensons-nous s'est sans doute bien atténué par la perspective de pouvoir installler en cet endroit un hôtel haut de gamme sans doute plus lucratif.
La réalité est plus simple : il était plus avantageux, y compris en termes d'économies des deniers publics, y compris pour les finances angevines, pour l'ADEME de s'installer au plateau de Grésillé au Lac de Maine.
Tout cela ne rend que plus urgent la nécessité d'étendre les cas de cumuls de mandats. Si le législateur, dans sa sagesse, a décidé d'interdire le cumul d'une présidence de région, avec celle d'un département, et de maire d'une grande ville, il serait peut-être nécessaire d'intégrer à cette liste de cumuls interdits la participation à plus d'un exécutif de collectivité élue au suffrage direct. En clair, un maire ou un adjoint de grande ville (100000 habitants et plus), ne devrait pas pouvoir cumuler cette fonction avec la présidence ou la vice-présidence d'un département ou d'une région.
La vie démocratique ainsi que la disponibilité des élus aurait tout à y gagner.
Mais il y a pour l'électeur un moyen tout simple et peu onéreux de mettre un terme à ces cumuls, c'est tout simplement son bulletin de vote.
Sachons nous en souvenir lors des prochaines élections régionales, puisque de toute manière, il serait temps pour la région des pays de loire d'être dirigée par un exécutif régional substantiellement renouvelé, et surtout rajeuni, capable d'impulser en Pays de Loire une autre politique. Une politique plus ambitieuse, qui ne corsète pas les énergies des citoyens. Une politique qui ait à coeur de faciliter la liberté d'entreprendre et de créer. Une politique qui sache défendre la Région des Pays de Loire face aux convoitises intéressées ou face aux tentations de sécession. Une politique qui investisse autrement l'argent public dans de vrais actions de promotion économique de notre région ligérienne.
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