jeudi 30 avril 2009

RUBRIQUE AIGRE-DOUCE

A coup sûr, voilà une nouvelle qui va faire bruire le microcosme angevin.
Laurent Le Sager, qui fut autrefois directeur de cabinet de Jean Monnier, maire d'Angers jusqu'en 1998, et président de l'Agglomération jusqu'en 2001, vient d'être nommé directeur général des services du département.
Après quelques années passées à Strasbourg, Laurent Le Sager fait donc son retour en Anjou. Et pour mettre ses compétences éprouvées au service du département.


Voilà sans doute qui va se rajouter aux événements de l'hebdomada horribilis de l'Agenda de Jean-Claude Antonini. Après la mise sur la place publique de la dernière indélicatesse envers Jean Monnier, évincé de son siège d'administrateur d'Angers Expo Congrès, et après que Jean-Claude Bachelot, président de la dite structure eût reconnu que "la décision venait de plus haut [que lui]." Sans doute après la liquidation du Festival du Scoop, soutenu par Jean Monnier, fallait-il au maire d'Angers, sans même endosser par lui-même l'habit de Brutus, faire porter le coup final par un second couteau, retirant ainsi à l'ancien maire sa dernière fonction représentative. De telles manières d'agir, peu glorieuses, dictées par le désir inassouvi de vendetta ne sont pas à l'honneur d'Angers.
Elles sont d'autant moins glorieuses que ceux qui aujourd'hui oublient leurs origines en taillant en pièces l'héritage de Jean Monnier, le vouant par leur paroles insensées à la roche Tarpéienne sont précisément des gens qui lui doivent tout, leurs responsabilités professionnelles pour certains, leur existence politique pour d'autres.
Le mot de Jean Monnier déclarant à l'issue du vote qui l'a évincé du conseil d'aministration d'Angers expo-congrès "je n'attends rien de ces gens-là..." résume bien la situation : ceux qui aujourd'hui l'évincent n'ont rien appris, sauf le devoir d'ingratitude.
Saluons au passage l'honnêteté de l'administrateur qui en s'abstenant n'a pas joint sa voix à cette manoeuvre indigne.
Plus graves encore, deux dossiers ont fait la une de la chronique de ces jours derniers. Et sans l'intervention opiniâtre des élus de l'opposition, peut-être n'auraient-ils même pas été abordés lors du Conseil. Fait étonnant, aussitôt après avoir rendu hommage à la mémoire de Germaine Pouillart-Cannone, le Maire n'a même pas prononcé de discours liminaire, abordant sans plus attendre l'ordre du jour, constitué pour l'essentiel de délibérations courantes. C'est insultant pour le Conseil Municipal, pour le public qui assistait à la séance et pour les Angevins.
L'annulation du PLU ne semble pas amener la moindre remise en question, provoquant, quoi de plus normal la réaction de Gilles Groussard (conseiller de la minorité), dans le Courrier de l'Ouest, et la publication d'une tribune libre de Vincent Dulong, président des Verts, conseiller de la Majorité, appelant les communes concernées et l'agglomération à "approfondir les éléments avancés par le tribunal administratif sur la rocade sud ou les espaces boisés."

On est quand même étonné parce que s'il était une manière de porter cette parole, ce n'est pas tant par le truchement de la presse que de vive voix en la salle du conseil municipal. Auto-censure? Interdiction de parole? Les députés de l'UMP hostiles à l'Hadopi ne seraient donc pas les seuls à être privés du droit de s'exprimer?
Or si les débats de fond désertent la salle du conseil municipal, il ne faudra pas s'étonner de la désaffection persistante du corps civique pour la chose politique.
Le PLU ne semble pas être d'ailleurs la seule pomme de discorde au sein de la majorité municipale. En effet, toujours ce même lundi 27 avril, alors qu'un silence de plomb pesait sur l'hémicycle, le Maire a renvoyé en fin de séance l'intervention de Françoise Le Goff sur l'expulsion du squatt de la rue Lionnaise.
La façon pour le moins fort peu sereine dont se sont déroulés les événements qui ont précédé, accompagné et suivi cette expulsion méritaient certainement davantage d'écoute et à tout le moins autre chose qu'un mesquin rappel au réglement pour stipuler que les questions diverses devaient être communiqués trois jours à l'avance. Est-ce présenter un visage digne de la fonction d'élu que de s'en prendre en la matière à l'incurie de l'Etat, au peu d'empressement du Conseil Général, et aux extrémistes manipulateurs.
Etait-ce honteux pour le maire de reconnaître que la décision d'expulsion avait été prise sur sa requête? Là encore, les Verts, au lieu d'exprimer publiquement dans la salle du conseil leur appréciation des choses, le font par voie de presse, appelant la ville à étudier la "faisabilité d'un lieu social autonome, à l'image de ce qui se fait à Dijon".
Autre sujet que le Conseil Municipal aurait dû aborder en séance publique. La décision de célébrer pour les couples qui le souhaiteraient des cérémonies de PACS dans la salle de la charte.
Entendons-nous bien, la loi dispose que les PACS sont conclus par voie de déclaration au greffe du Tribunal d'Instance. Les cérémonies organisées par les mairies ne peuvent être qu postérieures à la dite déclaration et ne peuvent de toute façon pas donner lieu à transcription en marge des registres d'Etat Civil. Et les éventuels registres qui pourraient être paraphés ou les recepisse qui pourraient être délivré, même revêtus du sceau municipal, n'auraient pas d'existence juridique.
Certains maires souhaitant que des cérémonies puissent être organisées sous l'égide d'un élu ont fait précéder leur prise de décision d'un débat en conseil municipal. Tel n'a pas été le choix d'Angers. Au lieu d'une discussion publique de l'assemblée des élus, c'est encore une fois l'impression d'une décision prise en catimini. L'on peut du reste s'étonner que jamais dans son programme électoral le maire n'ait fait figurer une telle idée. Fallait-il par cette curieuse abstention ne pas prendre le risque de choquer l'électorat conservateur? Comprenne qui pourra.

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