L'actualité de la semaine au plan national a été marquée par un mini remaniement ministériel, dont les principales mesures nominatives étaient du reste connues depuis longtemps. Le passage d'un ministre d'un ministère fait partie des moeurs démocratiques, mais l'on ne peut que s'étonner des propos qui accompagnent la passation de pouvoir ou les ultimes déclarations à la presse que l'on adresse en qualité de ministre en charge d'un ministère que l'on s'apprête à quitter.
L'idée même d'un Ministère de l'Immigration et de l'identité Nationale avait heurté les valeurs fondatrices des démocrates, comme celles des humaistes, et dans son dernier discours ès qualités, M. Hortefeux se félicite d'avoir presque atteint l'objectif des 30000 expulsions.
Peut-on réduire des êtres humains à des numéros, à des flux comptables qu'il faudrait gérer? Cela fait froid dans le dos et ravive hélas de bien sombres pages de notre histoire.
Entre la démagogie des promesses de ceux qui rasent gratis et n'ont à la bouche que l'impossible "régularisation immédiate et sans condition", et la politique du chiffre à l'aveugle, il y a les réalités humaines, celles de frères humains qui ont fui leur patrie parce qu'ils y étaient menacés, qui n'ont eu d'autre solution que l'immigration pour sauver leur vie et celle de leur famille. Il y a place pour l'éthique et les comportements souvent discrets où agir selon sa conscience est bien plus efficace.
Derrière la froideur des chiffres, il ya des personnes, il y a des enfants, des adolescents confrontés à l'épreuve que représente la scolarisation dans des conditions pas toujours optimales étant donné la rareté des structures scolaires d'accueil pour allophones.
Etre plongé du jour au lendemain dans un univers linguistique et coutumier souvent radicalement différent représente en soi une épreuve qu'il faut déjà gérer pour que le pays d'immigration n'en rajoute pas en contraignant des milliers de famille à vivre dans la crainte quotidienne d'un arrêté de reconduite aux frontières.
La mondialisation et la complexité font aujourd'hui que les questions d'immigration ne peuvent être limité au cadre de l'Etat, mais que c'est bien une politique européenne cohérente qu'il faudra construire.
Notre ville d'Angers, notre agglomération est naturellement concernée par tout ce qui touche à l'accueil décent de familles dont la régularisation est soumise au cheminement complexe et bien long de leurs dossiers dans les méandres administratifs.
Samedi dernier, à l'hôtel de ville d'Angers, avait lieu une cérémonie de parrainage de 31 enfants sans papiers. Contactés par le Réseau Education Sans Frontières, leurs parrains et marraines se sont engagés devant Mme Camara-Tombini, adjoint au maire à protéger ces 31 enfants, désormais placés sous la protection symbolique de la Ville d'Angers.
Parmi les personnalités qui ont accepté la responsabilité de parrain ou marraine, signalons en particulier Jeanne Moreau, présente à Angers à l'occasion du Festival Premiers Plans, et Laurent Gérault, président départemental du Modem, conseiller municipal d'Angers.
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