L'actualité religieuse récente a nourri la polémique. A l'affut de tout ce qui pourrait créer le scandale, la presse s'est plue à dresser le pilori médiatique pour s'adonner à l'un de ses jeux favoris, la critique du pape et des catholiques, profitant d'une collusion de deux faits absoluments distincts, la décision du pape de lever l'excommunication des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre et les propos négationnistes tenus par l'un d'entre eux courant novembre, et diffusés on ne sait comment ni par qui alors que s'annonçait la mesure de mansuétude voulue par le souverain pontife.
Voici qu'aujourd'hui, le prélat Williamson, loin d'adopter l'attitude d'humilité et de repentance demandée sans ambiguïté par le pape, persiste dans le négationnisme.
Le révisionnisme et le négationnisme sont des attitudes intellectuelles intrinsèquement perverses. La communauté universitaire française se souvient du profond scandale causé par la soutenance d'une "pseudo-thèse" à l'Université de Nantes dans les années quatre-vingt où sous couvert d'études linguistiques, le doctorant se livrait à une négation de l'existence des chambres à gaz, amenant le ministre des universités de l'époque à annuler la délibération du jury de l'université devant laquelle la thèse avait été soutenue.
Plus récemment, le révisionnisme et le négationnisme furent le fond de commerce abject et nauséeux de l'extrême droite lepéniste.
Alors les propos de Williamson sont triplemment condamnables, historiquement, parce que depuis la libération des camps la preuve est faite du génocide, y compris dans les documents laissés par le Reich où les bourreaux avec leur sens de la méthode et de l'organisation mis au service de l'abjection ont laissé des preuves irréfutables, judiciairement parce que depuis Nuremberg la vérité judiciaire a été dite, et enfin religieusement, parce que les catholiques fidèles au pape, parce que notre pape n'ont pas à faire les frais de l'antisémitisme d'un évêque sans diocèse. Depuis des années, la hiérarchie catholique n'a pas ménagé ses efforts pour se réconcilier avec nos frères juifs à qui Dieu a parlé en premier. Jean-Paul II alla prier à la synagogue de Rome et se rendit à Jérusalem, Benoît XVI depuis son accession au siège de Pierre n'a pas non plus manqué n'a pas manqué de manifester sa préoccupation vis-à-vis de la résurgence de l'antisémitisme en se rendant à la Synagogue de Cologne, la plus ancienne d'Allemagne, détruite par les nazis en 1938 et restaurée en 1959. Une visite à la Synagogue de Rome devrait même avoir lieu prochainement.
Nous n'osons imaginer ce que ressent le Cardinal Lustiger de là où il est entendant les propos ahurissant d'un évêque à qui les preuves irréfutables de l'histoire semblent insuffisantes.
Alors, ne mélangeons pas tout: les tenants de la messe en latin, les tenants d'une vision de l'église qui ne se reconnaissent pas dans les errements théologiques et la politisation post-conciliaire ne sont pas tous d'affreux extrémistes de droite, d'abjects antisémites, d'irrécupérables négationnistes. Parmi eux il y a des gens dont la conscience droite ne supporte justement pas ces dérives. Par respect pour eux, il serait de la plus grande opportunité que la presse se montrât un peu plus objective et honnête quand elle rend compte des décisions du pape et ne confondît pas dans le même opprobre les chrétiens traditionnalistes et les propos d'un évêque négationniste.
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