Chacun sait que la loi fait obligation aux villes d'une certaine taille de mettre en place des Conseils Consultatifs de Quartier. Bien que mis en sommeil à Angers pour cause de campagne électorale, celle-ci avait néanmoins permis de faire émerger insatisfactions et frustrations quant à leur fonctionnement et surtout quant à la prise en compte de leurs préconisations par les élus.
Or voilà qu'aujourd'hui, la majorité municipale d'Angers, sortie des urnes dans les conditions que nous savons, les relance et recycle pour l'occasion la bien curieuse expression de "démocratie participative" sortie par une certaine Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007.
Soyons un peu sérieux, il en est de la démocratie comme de la laïcité. Eprouver le besoin de l'affubler d'une épithète est comme l'étrange aveu qu'elle ne fonctionnerait pas bien ou qu'elle serait dévoyée.
Les choses sont en réalité bien plus simples, la démocratie est ou n'est pas. Et l'on ne peut se repaïtre de concepts issus de la langue de bois politicienne et continuer à délibérer incontinent comme si le 9 mars 2008 n'avait pas existé à Angers.
Témoin en est cette délibération provocatrice lors du conseil municipal du 30 septembre où comme acte symbolique de la mandature, la majorité inscrit à l'ordre du jour la question du lotissement d'un espace vert situé aux Basses Fouassières au pied des barres d'un ensemble immobilier déjà vaste.
La mairie n'ignorait pas le refus unanime du voisinage et fait le choix du passage en force et répond avec un cynisme inouï à la présence bien pacifique de l'association des habitants du dit secteur venus à la salle du conseil avec leurs banderoles.
A l'heure où l'on nous rebat les oreilles de démocratie prétendument participative, comment se fait-il que l'on continue à la dénier. Comme s'il n'y avait pas d'autres endroits à Angers pour lancer des programmes immobiliers.
Les Angevins n'entendent pas en la matière être comme les corbeaux de la fable et jurer honteux et confus mais un peu tard qu'on ne les y reprendrait plus.
Or il est à craindre, que faute d'avoir su choisir le changement, il ne faille pas attendre grand chose des CCQ et que le repoudrage dont ils sont censés faire l'objet lors du grand machin de la démocratie locale ne soit hélas qu'un artifice cosmétique de plus, chose à laquelle les Angevins se sont malheureusement accoutumés depuis trop longtemps.
2 commentaires:
La démocratie participative ce n'est pas la toute puissance des intérêts particuliers sur l'intérêt collectif. Les conseils consultatifs de quartiers sont sûrement imparfait pour le moment, mais si autant de gens s'y sont investis, c'est bien parce qu'ils travaillent sur de véritables projets qui renforcement le vivre ensemble et améliorent notre cadre de vie.
Magalie
Sur la ville d'Angers, le fonctionnement des CCQ a globalement déçu, car bien des gens qui au départ "y ont cru", se sont en fait sentis floués, parce qu'écoutés, certes, mais sans pour autant que leurs avis soient pris en compte.
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