jeudi 13 novembre 2008

PLAIDOYER POUR LA MAISON INDIVIDUELLE EN AGGLOMERATION

Aujourd'hui le Courrier de l'Ouest publie une longue interview de Bernard Jambert, l'un des grands noms de la construction de maisons individuelles.
A l'heure de transmettre son entreprise, le célèbre constructeur se livre à d'intéressantes remarques sur la construction urbaine.
On appréciera hautement la critique de la cupidité spéculative qui a conduit à construire des programmes verticaux aux prix surfaits pendant qu'au même moment on organisait la rareté des logements sociaux.
Par ailleurs, le constructeur développe d'intéressantes remarques sur l'urbanisme de l'agglomération d'Angers où les grandes orientations sont dominées par le discours des "ayatollahs" qui ont des oeillères et ne voient que dans une direction, l'économie d'espace et de carburant. Je m'étonne, dit-il, qu'on ait pas davatage poussé le développement des véhicules électriques. Grâce au photovoltaïque, chaque maison pourrait produire du courant et alimenter un véhicule. Puis il évoque l'idée des usines à la campagne, [qui du reste est une réalité ancienne dans notre Anjou, et développée grâce au dynamisme du Conseil Général grâce au programme Actiparcs.
Enfin, dans sa conclusion, le constructeur, qui n'a jamais fait mystère de son amitié pour Jean Monnier, pointe l'essentiel, "la volonté politique", battant en brêche le dogme officiel de l'absence de foncier disponible, argument mis en avant par le maire d'Angers pour justifier l'hyperdensification prenant ainsi le risque de renouveler pour cinquante ans les erreurs d'urbanisme des années soixante. Selon le constructeur, tout cela est faux, et cite tout simplement l'exemple de Trélazé dont le dynamisme en matière de construction, y compris de maisons individuelles n'est plus à prouver.
Enfin, en ces temps de crise, le constructeur insiste sur la valeur sûre que constitue la maison individuelle, relativisant ainsi la crise immobilière, qui est avant tout une crise de confiance. Et de citer son exemples de ses pavillons qui à chaque revente génère des plus values, valorisant ainsi l'investissement des propriétaires, car ce qui compte, même en temps de crise, c'est l'emplacement, encore l'emplacement et toujours l'emplacement.
Manifestement, le combat de Bernard Jambert pour la maison individuelle mérite d'être connu et relayé. Au nom de la mixité sociale, des grands équilibres et de l'aménagement raisonné du territoire, le pavillon individuel peut et doit encore avoir sa place dans les programmes de construction, y compris en agglomération. Les quartiers du Lac de Maine, et plus proche du centre ville, les maisons de ville mitoyennes constituent des exemples dont on devrait s'inspirer.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Philippe,
Libre à toi d'acheter une maison individuelle si ça te chante.
Néanmoins:
Maison individuelle => Densité de population faible => Transports en commun inefficaces donc non-utilisés donc inexistants + distances longues => Règne sans partage de la voiture individuelle = absolument pas durable
Par ailleurs:
voiture électrique (hydrogène et air comprimé, même topo): elle ne se développe pas et ne se développera pas car, hormi recours massif au nucléaire, il y a plus d'émissions de carbone dans la centrale électrique que dans la voiture avec moteur à essence classique et ce n'est pas des éoliennes ou autres "énergies nouvelles" qui feront tourner nos voitures (ça se démontre très facilement)
Enfin un panneau solaire installé dans nos régions utilise plus d'énergie lors de sa fabrication que toute celle qu'il restituera pendant toute sa durée de vie. Il ne faut pas confondre rentabilité économiques (fortement subventionnée) et rentabilité écologique.
Pourtant, je ne prône pas l'hyperdensification. Entre "Suburbia" à l'américaine et les HLM des années 70, il y a un monde. En Allemagne, les petits immeubles de 6 ou 8 appartements avec jardin dans des petites villes de 5000 à 10000 habitants sont la normes. C'est un autre modèle qu'on peut proposer.
Excuse moi Philippe, mais, autant je ne me permettrait pas de te contredire sur du latin ou de la littérature (bien que ces 2 domaines m'intéressent sincèrement en ces temps d'atteinte perpétuelles contre les humanités), autant dans ces domaines, permets-moi justement de te contredire et de rétablir certaines vérités.
Florent

inmediostatvirtus a dit…

Pas de méprise STP. Il s'agit simplement d'un article un peu polémique à l'angevine. Bref dans la droite ligne de ce qu'a été mon engagement dans la campagne municipale et de ce qu'il continue à être. Ni plus ni moins. Rien que de déjà très connu. Et rien de nouveau sous le soleil par conséquent.
La majeure partie des idées reprenait celles de Bernard Jambert (voir courrier de l'ouest cité en référence)
Il ne s'agisait donc absolument non pas de l'expression d'un désir personnel, puisque j'habite dans un immeuble et n'ai nullement envie de troquer mon appartement qui me convient pour le moment contre une maison individuelle en périphérie ou pire encore en troisième couronne.
Cela étant, je crois que je peux comprendre l'aspiration de jeunes familles à avoir leur maison avec leur jardin, leur coin de pelouse, mais ça n'implique pas que pour autant je la fasse mienne.
L'avantage de vivre en ville est simplement pour moi lié aux pratiques culturelles, un point c'est tout. Mais ça c'est un choix personnel lié à un mode de vie qui ne serait certainement pas le même si mon état de vie était autre.
La réalité est cependant que dans les classes moyennes et je vois bien ce qu'il en est chez mes collègues, le prix d'achat des logements d'une certaine taille (et ce n'est même pas la question maison vs appartement) est tel que de toute façon ils vont s'installer en troisième couronne, avec tout ce que cela implique comme déplacements pendulaires... et contraintes qui vont grandissant dès lors que leurs enfants atteignent l'âge des études. Et ça c'est une réalité.
En matière de construction urbaine, l'on connaît tous les erreurs des barres et des tours. Si en terme de vie sociale, c'est devenu ce que c'est, il faut bien se rappeler que par rapport aux taudis qui pullulaient en centre ville, c'était (peut-être) un progrès simplement en terme de confort basique. Maintenant OK en terme de cohésion sociale, c'est une erreur qu'on ne finit pas de payer et par manque de moyens, et/ou de volonté, ça a mal vieilli. Parce que précisément, la mixité sociale n'y a pas été développée, sauf peut-être au départ dans les années 70 quand des couples de cadres avec famille pouvait accepter de louer un 4/5 pièces le temps de la construction de sa maison. Mais c'était alors les trente glorieuses, avec le pétrole pas cher, les emprunteurs favorisés tout à la fois par l'inflation et des salaires élevés.
Les petits immeubles, pourquoi pas? Si c'est bien construit, bien conçu, et que cela préserve la part d'intimité que l'on recherche lorsque l'on habite une maison individuelle. Et encore une fois, il n'y a pas que l'habitat, il y aussi le commerce de proximité.
Quand je parle de maisons de ville, il s'agit en fait de ces petits ensembles d'appartements avec cour intérieure tels que nous pouvons en connaître dans les quartiers résidentiels de l'hypercentre.
Je n'ai pas la religion de la maison individuelle, mais simplement, je crois que les aspirations d'une partie de nos concitoyens à y vivre sont compréhensibles.

Anonyme a dit…

Aucune méprise désolé Philippe. Mais la réalité n'est pas forcément celle de nos désirs. Si la physique (respectivement la nature) dit quelque chose, ce n'est pas 30 millions de manifestants dans la rue qui y changeront grand chose.
Qu'en à cette classe moyenne qui n'aspire qu'à une chose: la petite maison individuelle et le jardin, il faudra qu'un jour elle revienne justement à la réalité.
Et quand on parle de réalité, si on ajoute le coût d'achat de la maison/appart aux coûts de transport, il est clair que ça coûte pas moins cher de s'exiler en troisième couronne... Encore moins demain qu'aujourd'hui.
Quand à l'opinion d'un promoteur immobilier sur la question, je doute qu'elle ne soit motivée par autre chose que l'appât du gain. C'est comme si on demandait à Thierry Desmarest d'écrire un article sur les valeurs écologiques du gasoil!
Tu ne trouves pas ?

Anonyme a dit…

"CHOISISSONS LA MOBILITE"
"Soyons modernes, vivons la ville en voiture"
Amusant... A l'heure actuelle, je crois qu'à Angers (comme ailleurs), je pense pas que "voiture" soit synonyme de "Mobilité"
Mais bon, chacun fait comme il le souhaite...
Reste deux questions:
- Qui va le plus vite
- Qui continuera le plus longtemps (je parle dans les années à venir...)

inmediostatvirtus a dit…

Un élément de réponse. Sans aucun esprit polémique, mais simplement l'expérience toute personnelle.
Puisque je peux me permettre de désynchroniser mes déplacements, donc, c'est vraiment rarissime que je sois gêné par les embouteillages, ni même par les travaux du tram, quand je vais en centre ville ou qu'il m'arrive d'y passer aux environs de 18 heures.
Là encore, ce petit message subliminal sur la voiture est d'ordre politique purement angevine.
Pour la deuxième question, je crois que c'est là une divergence de fond.

Anonyme a dit…

Divergence de fond ?
Hum c'est possible. Comment la voiture individuelle peut-être selon toi, durable ?
Honnêtement, et toujours sans esprit polémique, ça m'intéresse.